Football : "La saison qui procure le plus d’émotions aux supporters", le président de Rodez Pierre-Olivier Murat se livre avant la réception de Quevilly

Abonnés
  • Pierre-Olivier Murat ne veut pas s’enflammer malgré la 5e place provisoire.
    Pierre-Olivier Murat ne veut pas s’enflammer malgré la 5e place provisoire. Centre Presse Aveyron - Archives JAT
Publié le

Alors que le sprint final de l’exercice a parfaitement été lancé par une victoire des siens à Troyes samedi dernier (2-3), le président ruthénois Pierre-Olivier Murat se projette sur cette fin de saison emballante à l’approche de la réception de Quevilly. Avec en point de mire les play-offs d’accession à la Ligue 1 ? Entretien.

À huit journées de la fin de saison, Rodez est 5e de Ligue 2, en position de barragiste. Comment abordez-vous cette fin de saison pour le moins excitante ?

Elle peut être excitante si on reste nous-mêmes dans nos têtes, dans nos principes de jeu, dans l’intensité qu’on met dans les matches. C’est bateau ce que je vais dire, mais il faut qu’on prenne les matches les uns après les autres. C’est notre force. Si on commence à mettre moins d’intensité, à se prendre pour d’autres, on rentrera vite dans le rang.

Avec un tel objectif qui semble à votre portée, bien que loin d’être acquis, est-ce facile de faire passer ce message auprès des joueurs et de calmer les euphories ?

Quand tout le monde – le président, le manager, le coach, le staff – a le même discours, c’est facile, oui. Là, on pense tous à Quevilly, on ne pense pas à la 38e journée.

Et sentez-vous le groupe sur la même ligne ?

Oui. On a quand même des joueurs avec une bonne mentalité. Il n’y a pas de raison qu’ils s’enflamment, qu’ils parlent de trucs de fous, comme finir premier ou second. Si on reste comme ça, petit à petit on va prendre des points, il n’y a pas de problème.

À commencer samedi, lors de votre réception de Quevilly ?

Au match aller, pour moi on a fait notre plus mauvais match de la saison, sans aucun doute (3-1). Quevilly, si on n’est pas à 100 % de ce que l’on sait faire, on ne gagnera pas.

Est-ce jusqu’à présent la saison la plus emballante, qui procure le plus d’émotions, depuis votre arrivée à la présidence du club en 2007 ?

Je pense que c’est celle qui procure le plus d’émotions aux supporters. On a une équipe qui va de l’avant, marque énormément de buts, on a passé les 50 buts le week-end dernier. L’engouement qu’il y a autour de notre système de jeu et de notre envie de marquer des buts est extraordinaire.

Parfois, par contre, on se relâche un peu, on l’a vu à Troyes (0-3 à la 71e, puis 2-3 en fin de partie). On n’a pas de marge de manœuvre. Il faut rester dans notre plan de jeu.

L’engouement assez important autour de l’équipe cette saison est aussi dû à vos performances à la maison, qui emmènent tout un peuple avec vous…

À l’heure à laquelle on parle, je ne crois pas qu’il y ait grand spectateur qui se soit embêté à domicile. Que ce soit au niveau des scénarios des matches, de notre envie, du rapport que l’on a avec notre public… Paul-Lignon est toujours plein. Et ça, c’est une très grande satisfaction. Les gens viennent en nombre et se font plaisir.

Jusqu’à présent, personne au club n’a trop voulu acter le maintien, malgré vos 46 points et 13 d’avance sur la zone rouge. Et l’objectif du top 5 et des play-offs d’accession à la Ligue 1 peine à être clairement affiché. Qu’en est-il de votre côté ?

J’en reviens au même point, l’objectif principal, ce n’est pas une place, mais de continuer à jouer comme on le fait avec notre grinta. Le reste va suivre tout seul. Qu’est-ce que ce sera ? 5e, 4e, 6e, 7e ? Je ne sais pas, mais si on continue comme ça, on va en prendre des points sur les 24 restants. Il ne faut pas se donner d’objectif de place.

Le fait que la question sur des possibles barrages vous soit posée n’en dit-il déjà pas long sur l’évolution de votre club ?

Si. Au bout de cinq saisons, il faut se considérer comme un vrai club de Ligue 2. Pas un grand club, mais un vrai club ! Si on ne déconne pas d’ici la fin de saison, ça fera six ans. Tout le monde dit qu’on est une petite ville, un petit département, un petit budget, mais on bosse très bien. Comme quoi, ça peut le faire avec nos méthodes à nous, qui ne sont pas celles des autres.

Sentez-vous que le regard des autres acteurs du championnat a lui aussi évolué sur vous ?

Oui. Je ne dirai pas de nom d’équipes, mais on a vu des trucs étonnants : des grosses écuries de Ligue 2 qui changent de tactique contre nous. Nous, on ne le fait même pas contre les gros. C’est là que c’est étonnant, parce que tu te dis qu’ils te craignent. Ça veut dire que tes joueurs et ton équipe ont de la qualité. C’est très bien.

Et ça donne encore davantage de crédit à votre classement à ce stade de la saison…

46 points à la 30e journée, avec 50 buts marqués : j’ai 47 ans, je suis dans le foot depuis que je suis gamin et je le dis, ce n’est pas un hasard. Globalement, je pense qu’on a un effectif bien meilleur techniquement que les autres années. On ne met plus une grande quille devant vers l’avant-centre et après on voit ce qu’il se passe, comme il y a dix ans en Angleterre. On a plusieurs systèmes offensifs.

Le retour des barrages en Ligue 2 permet à des clubs comme Rodez pour qui le maintien semble acquis, ou pas loin de l’être, d’avoir de l’enjeu jusqu’au bout…

Sur les huit journées qu’il reste, globalement tout le monde a quelque chose à jouer. L’année dernière, il y a beaucoup d’équipes qui se sont relâchées, il y a eu des trucs incroyables. Par exemple, Sochaux avait perdu ses huit dernières journées. S’il y avait eu les barrages, ils auraient peut-être continué. Donc c’est ça qui est excitant cette année. Il n’y aura aucun match mou du genou. C’est génial pour le public.

Bien que l’éventualité d’une montée en Ligue 1 paraisse invraisemblable, elle existe. Préparez-vous aussi cette possibilité en vue de la saison prochaine, au cas où ?

Je suis un grand malade de la superstition, donc je vais dire que cette question n’existe pas (rires). Que ce soit au niveau du recrutement etc., on bosse comme les autres années.

La seule chose qui fait qu’on ne peut pas trop s’avancer comme d’habitude, ce sont les droits télé qui ne sont pas attribués pour l’instant. À date, on pourrait très bien essayer de renouveler X ou Y ou d’aller chercher tel joueur. Aujourd’hui, ce serait de l’incompétence et de la folie de ma part de m’engager sur des choses que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir. Et ce n’est pas le cas que pour Rodez, c’est pour tout le monde. Il faut rester calme.

Sur les cinq joueurs en fin de contrat (Raux-Yao, Rajot, Younoussa, Depres, Danger), aucun dossier n’a donc encore avancé ?

Non, je n’en ai vu aucun. Ce serait leur faire des promesses que je ne pourrais peut-être pas tenir. On ne fonctionne pas comme ça ici. Il ne faut pas faire un all-in. Si tu fais six ans de Ligue 2, mais que tu déposes le bilan derrière, tu es malin (rires).

Alors, pour évoquer votre capacité à conserver vos joueurs prêtés, à commencer par Andreas Hountondji (actuel 3e meilleur buteur de L2), là aussi, il est bien trop tôt ?

Oh là, c’est encore plus compliqué, car les joueurs ne t’appartiennent pas. Même si on est très, très contents des joueurs prêtés.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (1)
tfcgirl09 Il y a 24 jours Le 05/04/2024 à 00:56

Allez Rodez !