Bozouls. La "Mémoire Vivante" casse les idées reçues

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  • Écoliers et résidents se racontent leurs histoires sous l’œil de la caméra.
    Écoliers et résidents se racontent leurs histoires sous l’œil de la caméra.
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Olivier Courtil

À Bozouls, la maison de retraite des Caselles fait rencontrer résidents et écoliers autour du théâtre et du cinéma.

Ça tourne. Pascal Galopin, réalisateur, producteur et fondateur du festival "On court à la Baleine" à Onet, tient sa caméra dans la maison de retraite des Caselles à Bozouls. Après un film documentaire, l’association Mémoire Vivante animée désormais par Sophie Calmettes, fait à nouveau appel à ses services pour retracer les histoires des anciens et tisser du lien avec les jeunes générations. L’idée n’est pas nouvelle. Déjà en 2011, un film avait été tourné dans le grenier de Capou à Soulages-Bonneval. Mais depuis, l’actualité, entre les réflexions sur la fin de vie et les scandales de maisons de retraite (privées) attirées par l’appât du gain et non la nécessité du lien, tout cela nécessite un recadrage. "Je veux redonner une autre image et de l’élan aux maisons de retraite", dit en ce sens Sophie Calmettes qui fut éducatrice spécialisée et aujourd’hui s’affaire à perpétuer la mémoire vivante des anciens jeunes. "Je suis dans mon élément !" ça se voit et ça s’entend sous l’œil de la caméra mais aussi des dialogues cousus par Olivier Royer, metteur en scène et autre cheville ouvrière, habitué des plateaux des Caselles "pour faire émerger les souvenirs." Cette fois, l’idée est d’une correspondance entre résidents et enfants des deux écoles bozoulaises. "Nous travaillons sur leur richesse et non sur leur handicap", précise Pierre Roux, directeur qui a créé ce poste de "Mémore vivante". "Le projet est de faire vivre leur vécu", ajoute-t-il. La vie étant un théâtre, la pièce s’impose d’elle-même.

Être, c’est transmettre

Laisser une trace pour transmettre. Tel est le dessein de tout Homme ici-bas. Et la mise en abyme de cette œuvre théâtrale universelle qui sera présentée le 15 juin à Bozouls. " C’est vertigineux, cela fait remonter l’histoire familiale, de l’enfance à la résidence. C’est passionnant et casse l’image pénalisante de la vieillesse car cela renvoie à la mort. Les résidents ont accumulé de la vie, ils ont butiné le miel et nous nourrissent. Leurs récits de vie leur permettent de se réapproprier de la vie et en même temps de transmettre. Il n’y a plus sur scène de jeunes et de vieux mais des hommes et des femmes. L’expérience ne se partage pas mais donne un repère. L’âge n’exclut pas mais permet de se sentir utile ", explique Pierre Roux. Avec en prime, le jour du spectacle, la musique composée par Fred Bonnet. Un travail collectif qui permet à chacun de se trouver sa place, l’équilibre dans l’échange. " À l’époque clivante que nous vivons et où les gens se divisent, il est important de faire rencontrer ", ajoute Sophie Calmettes. Et Pascal Galopin de confier au gré de ses expériences sur le tournage. "Les jeunes aiment bien s’exprimer à travers le cinéma et montrer les coulisses d’une pièce de théâtre permet d’être dans la vie." Dans le vrai. Pour de vrai. L’altérité. La vérité où chacun amène la sienne, sa pierre, où chacun s’enrichit de l’autre. Avec pourquoi pas l’espérance d’atteindre l’égrégore le 15 juin.

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