Aveyron : "Prendre la direction de l’Épi du Rouergue, ça n’avait rien d’une évidence", les confidences de Natacha Molinié, 28 ans et directrice générale

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  • D’abord en charge de la communicationde l’entreprise puis responsable des magasins, Natacha Molinié a pris la direction généralede l’Épi du Rouergue en 2023.
    D’abord en charge de la communicationde l’entreprise puis responsable des magasins, Natacha Molinié a pris la direction généralede l’Épi du Rouergue en 2023. Centre Presse Aveyron - Lola Cros
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Lola Cros

Dans les pas de son père et son grand-père avant elle, Natacha Molinié vient d’être nommée directrice générale de l’Épi du Rouergue. À 28 ans, c’est une nouvelle page de l’entreprise familiale qui est entre ses mains.

On croirait son chemin tracé depuis le berceau, comme s’il était évident que Natacha Molinié serait à la tête de l’entreprise fondée par son grand-père, Michel, il y a 50 ans et aujourd’hui sous la houlette de son père, Michel aussi. "Ce n’était pas dans mes plans", tranche l’intéressée aussi sec. Bien engagée dans une filière scolaire agricole au lycée La Roque, elle a fait ses premières armes professionnelles sur une exploitation bovine dans le Gard, avant de choisir de revenir à Rodez. "C’est l’envie de vivre ici, près de ma famille et de mes amis, qui a guidé mon choix de vie", se souvient-elle aujourd’hui.

De là, elle rebondit d’expérience en expérience : d’abord dans la publicité, puis dans le transport de voyageurs et la boucherie, avec une reprise de ses études en communication au milieu. "C’est pendant ces années que j’ai commencé à prendre la communication de l’Épi du Rouergue en main", reprend-elle. "J’avais organisé mon travail de manière à me libérer un jour par semaine à consacrer à l’Épi. C’est un pan de l’activité que mon père n’avait pas développé. J’avais plein d’idées pour dynamiser la communication, mon père m’a fait confiance, ça a vraiment commencé comme ça."

"J’ai quelque chose à te dire…"

Elle se souvient, avec un brin d’émotion dans les yeux et la pudeur qui caractérise sa famille, de ce jour où elle s’est assise au bureau de son père pour lui annoncer : "J’ai quelque chose à te dire… Je voudrais m’investir dans l’Épi." A ce moment-là, elle ne souhaite pas reprendre l’activité : "Je sentais que j’avais fait mes armes dans des entreprises très différentes, que j’avais appris plein de choses que je pouvais apporter à l’Épi et qu’aucune autre entreprise ne me donnerait assez d’espace pour m’exprimer et apporter ma patte. Mon père n’a pas explosé de joie, ça ne lui ressemble pas, mais il a été très content de ma décision."

"Faire aimer encore plus l'Epi et l'incarner"

Derrière les fouaces et les croissants chauds que connaissent bien les Aveyronnais, Natacha Molinié espère "faire aimer encore plus l’Épi et l’incarner" : à la fois des salariés, pour qu’ils soient "fiers de travailler ici" et des clients, pour "renforcer leur attachement à une entreprise locale". La Nayracoise d’origine ne se sent pas arrivée pour autant. Parce que jeune, parce que fille et parce que "fille de", Natacha Molinié se sait attendue au tournant : "Les salariés me connaissent, ils m’ont vue évoluer et ils m’ont très bien accueillie, mais je dois continuer à cravacher pour asseoir ma place."

Et de tempérer aussitôt : "Ma nomination comme directrice générale est intervenue à l’occasion d’un changement des statuts de la société, c’est ce qui a accéléré le processus, mais dans les faits, j’ai encore au moins six ans de tuilage avec mon père, qui est aujourd’hui président de l’Épi. Je continue à assurer mon rôle de responsable des magasins avant tout, et je suis désormais associée à toutes les décisions stratégiques de l’entreprise pour être prête le jour où mon père choisira de prendre sa retraite." D’ici là, elle savoure "la chance de reprendre une entreprise avec de grandes valeurs", tout en mesurant le défi qui l’attend : faire entrer l’Épi dans une nouvelle ère de développement. "J’ai la chance de ne pas y aller seule, de pouvoir compter sur un collectif qui a beaucoup à m’apprendre", conclut-elle.

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