Aveyron : brebis attaquées et loup accusé, malgré l’autorisation des tirs de défense simple ou renforcé, les éleveurs inquiets

  • La préfecture tente de rassurer les éleveurs qui en appellent à l'intervention de la brigade loup.
    La préfecture tente de rassurer les éleveurs qui en appellent à l'intervention de la brigade loup. Archives Centre Presse Aveyron - Didier Labertrandie
Publié le , mis à jour

L'inquiétude grandit à nouveau chez les éleveurs de brebis en Aveyron face à des attaques de leurs bêtes qu'ils imputent au loup. 

En Aveyron, le Cercle 12, association de protection des éleveurs, leur porte-voix dans le département, tire la sonnette d’alarme face à de nouvelles attaques de brebis sur le Larzac depuis plusieurs semaines. Des attaques que les agriculteurs attribuent au loup. Aussi, l’inquiétude grandit chez les éleveurs.

Plusieurs attaques de brebis recensées

Dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 avril au Gaec de la Doline, à l’Hospitalet-du-Larzac, une brebis a été tuée. La nuit précédente, du 8 au 9 avril, au même endroit, deux autres brebis ont également perdu la vie et trois autres ont été blessées. Selon le Cercle 12, le 2 avril, "trois brebis avaient déjà perdu la vie , tuées à l’Hospitalet-du-Larzac et une blessée. En mars, les mêmes éleveurs ont perdu deux béliers tués par le loup aussi. Le troupeau de l’Inrae à la Fage a été attaqué également le 1er février, tuant une agnelle et en blessant quatre autres. Le loup a d’ailleurs été vu deux fois au Viala-du-Pas-de-Jaux récemment", résume Mélanie Brunet, la présidente.

L'association demande l'intervention de la brigade loup, inaugurée à Rodez, en 2023. 

Sept attaques sur six exploitations attribuées au loup depuis début 2024

Une enquête de l’OFB est en cours. Seul l’Office français de la biodiversité peut déterminer si une autre espèce de canidé peut être à l’origine de cette attaque. Aussi, dans un communiqué de presse, la préfecture de l’Aveyron tente de rassurer. Si elle indique que depuis le début de l’année, sept attaques commises sur des ovins sur six exploitations différentes ont pu être expertisées comme pouvant être attribuées au loup dans le département, elle rappelle que "des arrêtés autorisant des tirs de défense simple ou renforcé ont été rapidement pris au profit des éleveurs concernés ou potentiellement menacés".

Et de reprendre : "Les louvetiers ont pris contact avec ceux-ci pour analyser la situation. Lorsque cela a été jugé pertinent et en accord avec les éleveurs, les louvetiers ont été mobilisés par le préfet. Ils assurent ainsi, depuis cette semaine, une présence sur le terrain pour intervenir de façon réactive sur les exploitations et permettre la protection des troupeaux". La préfecture assure que "si nécessaire, l’intervention de la brigade loup sera sollicitée en renfort des louvetiers".

Rappel : que faire en cas d’attaque ?

Dans son communiqué, la préfecture de l’Aveyron en profite également pour rappeler l’organisation en place pour la gestion des interactions entre les loups et les élevages en Aveyron.

  • Dès lors qu’un constat est fait d’une possible attaque de leurs animaux, les éleveurs disposent d’un numéro de téléphone leur permettant de saisir 24 h/24 les services de l’État.
     
  • Une expertise par les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) est alors diligentée afin de déterminer, au regard des stigmates constatés, si la responsabilité du loup est "non écartée" (LNE). Il est à noter que des attaques de chiens errants peuvent également conduire à des constats LNE.
     
  • En cas de LNE et dans le respect des conditions réglementaires, l’éleveur peut solliciter des autorisations de tirs dérogatoires pour protéger son troupeau contre la prédation (tir de défense simple ou tir de défense renforcée). Ces opérations peuvent être mises en œuvre par l’éleveur.
     
  • A la demande de l’éleveur et selon la situation (difficultés de protection, attaques récurrentes, …), les louvetiers ou la brigade grands prédateurs (brigade loup) peuvent être également mobilisés. En complément de ces actions de terrain, les éleveurs peuvent solliciter des aides financières pour les aider à protéger leurs troupeaux, notamment pour l’achat de chiens de protection ou la pose de clôtures électrifiées. Ils bénéficient également d’indemnisations afin de les aider à faire face aux pertes subies lors des attaques.
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Les commentaires (1)
Mézac Il y a 17 jours Le 12/04/2024 à 16:12

Il faut téléphoner aux protecteurs des loups.
Sur demande, ces Parisiens viennent monter la garde auprès des troupeaux avec des lance-pierres.