"C'est compliqué" : la Ville de Rodez nage entre deux eaux sur la présence d'animaux sauvages dans les spectacles du cirque Amar

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  • Jusqu’alors, toutes les représentations du cirque ont été jouées à guichets fermés.
    Jusqu’alors, toutes les représentations du cirque ont été jouées à guichets fermés. Centre Presse Aveyron - Rui Dos Santos
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Jusqu’au 21 avril 2024, le cirque Amar pose ses valises à Rodez, au Val de Bourran. La Ville, se déclarant publiquement "opposée" à l’utilisation d’animaux sauvages dans ce genre de spectacles, ménage la chèvre et le chou.

Cela fait désormais partie du cirque. À chaque étape de l’un de ces spectacles itinérants accueillant des animaux sauvages, la question de la captivité des bêtes revient sur le devant de la scène. Et la venue du cirque Amar, en tournée dans toute la France pour ses 100 ans et en escale à Rodez depuis le 5 avril n’échappe pas à la règle.

"Ne pas attendre passivement l'entrée en vigueur de la loi"

Malgré un véritable succès d’estime – toutes les représentations ont jusque-là affiché complet –, des associations se mobilisent contre la tenue de cet événement. En premier lieu Paris animaux zoopolis (PAZ), qui avant même l’arrivée de la troupe sur le Piton, adressait un courrier à Christian Teyssèdre, édile de Rodez. "Nous demandons au maire de ne pas attendre passivement l’entrée en vigueur de la loi. Stop aux spectacles avec animaux."

"Nous sommes en règle"

En cause, la détention de cinq lionnes par le cirque Amar, figurant en introduction de la représentation, après un long message de prévention destiné aux spectateurs, assurant que les animaux sont en bonne santé, suivis par des vétérinaires et leurs dossiers en règle, validés par les services vétérinaires de l’État.

Car pour l’heure, rien n’interdit à ces spectacles itinérants de détenir des animaux sauvages. Mais ce ne sera plus le cas en 2028, après l’application de la loi dite contre la maltraitance animale, adoptée en 2021. C’est sur ce cadre légal que Stéphan Gistau, local de l’étape et Monsieur Loyal depuis 25 ans au cirque Amar s’accroche. "Jusque-là, nous sommes en règle. Et le spectacle, sans communication ni subventions publiques affiche complet à chacune de ses séances." Sans donner davantage de détails, l’intéressé ne souhaitant pas réagir sur le sujet.

"On ne peut pas balayer d’un revers de main cette profession"

Mais qu’en est-il du côté de la Ville, qui s’est à plusieurs reprises déclarée en faveur de la condition animale, mais a accepté la tenue de cet événement sur son sol. Une situation similaire s’était d’ailleurs produite en 2022, avec la venue du cirque Mondial Rico Zavatta. Monique Bultel-Herment, première adjointe et en charge des questions d’occupation du domaine public ménage la chèvre et le chou. "On ne souhaite pas que ce sujet fasse polémique, c’est compliqué…", déclare-t-elle.

"La Ville de Rodez a clairement exprimé sa position sur le sujet, se positionnant contre la présence d’animaux sauvages. De l’autre côté, il y a la loi", poursuit l’élue. Reste une question, pourquoi Rodez n’a pas refusé l’installation de la troupe, comme plusieurs municipalités l’ont fait ces dernières années, telles Montpellier ou Marseille ? Car une fois installé, le cirque ne peut être délogé. "Sur ce prétexte-là, nous ne pouvons pas intervenir aujourd’hui", assure Monique Bultel-Herment. "Et puis, il faut penser à toute cette population circassienne qui vit de ça. On ne peut pas balayer d’un revers de main l’ensemble de cette profession." En attendant, le spectacle continue jusqu’au 21 avril. Des animations en milieu hospitalier seraient même dans les tuyaux. Sans lions cette fois-ci.

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Les commentaires (2)
Larrynautik Il y a 16 jours Le 13/04/2024 à 12:49

"On ne souhaite pas que ce sujet fasse polémique"
On veut surtout ne pas prendre le courage politique de la fermeté et de l'audace du côté de la municipalité. Les lions ne sont pas des animaux domestiques et ne le seront JAMAIS. Tout comme les ours, les loups, les sangliers ou les pythons. Leur détention à des fins de spectacle est donc inévitablement un excès à leur égard, et ce même s'ils sont déclarés "bien traités". Si la loi va évoluer en 2028, c'est qu'il y a bien une raison ! Les professionnels du cirque devront bien évoluer en 2028 de toute façon, non ? Pourquoi attendre d'y être contraints par la loi ? A lire la première adjointe, ces professionnels vont donc entièrement disparaitre en 2028 ? C'est ridicule ! Comme si les spectacles de cirques reposaient entièrement sur les lions ! Heureusement, c'est loin d'être le cas ! Équilibrisme, homme-canon, avaleurs de sabres, magiciens et clowns, il me semble qu'il y a encore de quoi faire !

Jema Il y a 16 jours Le 13/04/2024 à 12:01

Pourquoi les lions domestiques seraient moins bien que les lions sauvages ?