"Check-up fertilité" à 20 ans, PMA, congé de naissance... : ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron pour reconquérir l’électorat féminin et relancer la natalité

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Centre Presse Aveyron

Dans un entretien accordé au magazine "Elle", le président de la République a indiqué qu’il voulait améliorer l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA) et a précisé son vaste plan contre l’infertilité.
 

Son hommage à Gérard Depardieu, le 20 décembre, dans C à vous sur France 5, avait laissé des traces. Dans une interview publiée ce mercredi 8 mai par le magazine féminin Elle, Emmanuel Macron assure n’avoir "jamais défendu un agresseur face à des victimes".

"Il n’y a chez moi aucune complaisance. Juste une volonté de respecter nos principes, tels que la présomption d’innocence. Ces mêmes principes qui vont permettre à la justice de statuer en octobre prochain et c’est une bonne chose", explique le chef de l’État, alors que l’acteur doit être jugé à Paris pour agressions sexuelles sur deux femmes lors d’un tournage en 2021. Le président de la République rappelle également son intention de faire évoluer la définition du viol en France en intégrant dans la loi la notion de consentement.

Des parlementaires sont en train de "plancher sur le sujet avec le garde des Sceaux pour qu’une proposition de texte puisse voir le jour d’ici à la fin de l’année", précise-t-il. À un mois des élections européennes, le chef de l’État adresse, ainsi, de nombreux signaux politiques dans cet entretien, en ciblant tout particulièrement l’électorat féminin.

Une mission sur la ménopause

Le chef de l’État souhaite, notamment, qu’une mission parlementaire se saisisse de la question de la ménopause, pour dresser un état des lieux "de la prise en charge actuelle" et "des difficultés rencontrées par les femmes en termes d’information et de suivi", afin de rattraper le "retard" de la France en la matière. La mission sera confiée à la députée Stéphanie Rist et la professeure Florence Trémollières, responsable du centre de ménopause au CHU de Toulouse. La Haute Autorité de santé a, par ailleurs, été saisie pour définir "une pratique et des référentiels sur les traitements hormonaux à la ménopause", ajoute-t-il. "J’ai tendance à penser que si les hommes y étaient confrontés, ce sujet aurait été traité bien plus rapidement", glisse le chef de l’État.

Un check-up fertilité dès 20 ans

"Toute femme doit disposer librement de son corps. Mais un chiffre m’interpelle : le taux de fécondité est de 1,8 et le taux de désir d’enfant s’établit à 2,3", observe Emmanuel Macron.
Après l’annonce, le 16 janvier, de son plan pour relancer la natalité, le chef de l’État précise qu’un "check-up fertilité", autour de l’âge de 20 ans, sera proposé à tous et remboursé par l’assurance maladie, afin d’"établir un bilan complet, spectrogramme, (ou) réserve ovarienne". Autre mesure prévue, "nous allons organiser des campagnes en faveur de l’autoconservation d’ovocytes pour les femmes qui veulent avoir des enfants plus tard", complète le locataire de l’Élysée.

Un accès facilité à la PMA

Alors qu’il faut attendre aujourd’hui entre seize et vingt-quatre mois pour accéder à une procréation médicalement assistée (PMA), Emmanuel Macron a l’intention d’"ouvrir aux centres privés l’autoconservation ovocytaire", afin de réduire les délais d’attente. C’était réservé, jusqu’ici, aux établissements hospitaliers. Emmanuel Macron réaffirme, en revanche, son opposition à la gestation pour autrui (GPA).

"Elle n’est pas compatible avec la dignité des femmes, c’est une forme de marchandisation de leur corps", estime-t-il. "Ceci dit, je pense évidemment que les parents d’enfants nés par GPA à l’étranger doivent être respectés et accompagnés. Ce sont des familles aimantes", nuance-t-il. Emmanuel Macron pointe, au passage, "l’homophobie de certains partis politiques français ».
Une allusion, notamment, à un tweet controversé de Marion Maréchal.

Un congé de naissance

Emmanuel Macron donne aussi des précisions sur son projet de congé de naissance. "Plus court et mieux rémunéré" que le congé parental, explique-t-il, il sera de "trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l’enfant". L’indemnisation, qui entrera en vigueur fin 2025, sera "à hauteur de 50 % du salaire" jusqu’à 1 900 €. Il s’ajoutera aux congés de paternité et de maternité.

Un devoir de visite des pères

S’agissant des pères, après une séparation, "il doit y avoir non plus seulement un droit mais un devoir de visite, un devoir de suivi, d’éducation, de poursuite du projet parental au-delà du couple", indique le chef de l’État qui entend ouvrir ce débat. Proposition qui soulève des interrogations chez les associations de familles monoparentales, en attente désormais de précisions.

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