St-Amans-des-Cots: une petition contre la suppression de la ligne de bus

"C'est le branle-bas de combat chez le 3e âge!", lance une commerçante de St-Amans dont la maman, âgée de 82 ans, utilise la ligne de car de St-Amans conduisant à Espalion chaque vendredi. Ce fait pourrait prêter à sourire s'il ne touchait pas encore une fois au tissu social du Nord-Aveyron, marqué décidément au fer rouge de l'enclavement. Après le transport scolaire, c'est au tour des anciens. D'autant que la suppression par le conseil général s'est faite sans concertation avec la population.

"On enclave la région"

"Je n'ai pas été informé alors que pour nous, c'est important ! Cette ligne représente la sortie des personnes du 3e âge", lâche René Delmas, maire. Des personnes du 3e âge qui ont eu vent de cette suppression par l'autocariste Teyssèdre, en charge de cette ligne, et ont décidé de prendre à bras-le-corps cette affaire lors de leur rencontre chaque lundi autour de l'atelier tricot. Une pétition circule ainsi depuis hier à St-Amans dans différents commerces et à l'office de tourisme du chef-lieu de la Viadène. Celle-ci doit aussi bientôt irriguer les autres communes touchées par cette suppression, à savoir Estaing et Le Nayrac. Et déjà à St-Amans, la pétition fait le plein de signatures, faisant l'unanimité auprès des habitants. "Ce n'est pas normal, encore une fois on enclave la région", résume un résident.

Les usagers prêts à payer

"C'est par les appels d'offres que l'on s'est aperçus que la ligne était supprimée à la rentrée 2013. On doit les appeler pour savoir, a priori il devrait mettre en place le taxi à la demande, c'est ce que fait en principe le conseil général", explique-t-on chez l'autocariste Teyssèdre en charge depuis de nombreuses années de cette ligne, surpris aussi par cette suppression. "Cette ligne compte parfois jusqu'à 20 personnes se rendant au marché d'Espalion ou encore pour aller à leur rendez-vous chez le dentiste". "Elles sont même prêtes à payer 1 € de plus", ajoute une habitante.
La subvention annuelle municipale s'élève à 763 €, celle du Département au double. Autant dire de petites économies réalisées en fin d'année au profit d'un grand manque social et service rendu au milieu rural, celui-là même défendu par le patron du Département… "Vu le prix que ça coûte, ce n'est pas là qu'il y a à faire des économies", conclut René Delmas.