Les 50 ans d'Intervilles, entre nostalgie et rap version Big Ali

  • L'animateur Olivier Minne, le 7 juillet 2009 à Paris L'animateur Olivier Minne, le 7 juillet 2009 à Paris
    L'animateur Olivier Minne, le 7 juillet 2009 à Paris AFP/Archives - Boris Horvat
  • L'animateur et créateur du jeu télévisé Intervilles, Guy Lux, le 27 juin 1987
    L'animateur et créateur du jeu télévisé Intervilles, Guy Lux, le 27 juin 1987 AFP/Archives - Georges Bendrihem
  • Des participants à l'émission Intervilles, le 27 Juin 2005 à Martigues
    Des participants à l'émission Intervilles, le 27 Juin 2005 à Martigues AFP/Archives - Michel Serra
Publié le
AFP

Intervilles, le jeu mythique et populaire longtemps animé par Guy Lux et Léon Zitrone, fête ses cinquante ans samedi sur France 2 lors d'une unique soirée entre nostalgie des trente glorieuses et rap mixé par le DJ américain Big Ali.

"C'est one shot, une émission exceptionnelle: on n'en fera pas d'autres", déclare à l'AFP une porte-parole de France 2, Caroline Larriau.

L'émission, qui démarre à 20h45 et dont la présentation est confiée à Olivier Minne, ainsi qu'à Tex et Nathalie Simon, a quitté les écrans en 2009, après plusieurs tentatives de relance sur plusieurs chaînes et avec divers présentateurs.

Samedi, les jeux seront suivis d'une longue célébration animée entre autres par Julien Lepers, Patrice Laffont, Philippe Candeloro, Nelson Monfort...

Fondé sur un affrontement amical entre deux villes à travers une série d'épreuves physiques sur terre, dans l'eau et dans les airs, sans oublier l'inévitable épreuve des vachettes landaises, ce jeu a-t-il encore un avenir ?

Comme lors de la mythique première finale du 19 juillet 1962, la ville de Dax affrontera samedi Saint-Amand-les-Eaux.

Mais, pour les producteurs, là s'arrête le flash back.

Ils sont allés chercher le DJ Big Ali, qui a pour réputation de "mettre le feu" partout où il passe, mais avoue n'avoir jamais entendu parler d'Intervilles...

Mistral Production a concocté aussi "un dispositif inédit sur second écran animé par une star du web: le lancement de Vachette TV" permettant aux téléspectateur d'"influencer cet événement".

"Une animation +live+ et un jeu-concours simple et ludique disponible sur Vachette.TV, que les téléspectateurs pourront suivre sur leur second écran: web site, mobile, tablette", dit Sébastien Menard, directeur général de Mistral Production.

Il s'agit "de fédérer tous les publics et toutes les générations", ajoute-t-il.

Un grand écart qui, pour le spécialiste du langage des médias Jean Véronis, professeur de linguistique à l'université d'Aix-Marseille, ressemble à "une erreur de casting".

Même le général De Gaulle

"Intervilles parle à une génération qui a connu le général De Gaulle, le Tour de France en noir et blanc et la 2CV sur la Nationale 7", explique-t-il. "S'ils voulaient de l'audimat, il fallait faire dans la nostalgie et prendre Michel Drucker!", dit-il à l'AFP.

"Les villes rurales ont été désertées et ont une population très âgée: le tissu social qui permettait de faire ça n'existe plus", poursuit ce spécialiste du langage des médias. "Les jeunes qui écoutent Big Ali sont... en banlieue des grandes villes".

Bref, nous sommes loin de l'époque où la France entière s'arrêtait pour regarder cette émission, copiée sur l'italienne "Campanile Sera" et vite devenue un phénomène de société.

Et où même le général De Gaulle, recevant Konrad Adenauer au château de Rambouillet, n'hésitait pas à s'éclipser pendant une heure pour ne pas la rater.

C'était la période dorée Guy Lux-Léon Zitrone (1962-1990). Intervilles mettra quatre ans à revenir, en 1995, sur TF1 et la chaîne privée finira par y renoncer: audimat insuffisant

Relancée en 2004 avec Nagui sur France 2, passée en 2006 sur France 3, Intervilles est arrêtée en 2009, malgré de grands changements et un budget réduit de 30 %.

France 3 renonce même à fêter les cinquante ans en 2012: seul un livre, "Génération Intervilles" est publié, avant que France 2 ne se rattrape une année plus tard.

Samedi, le temps d'une soirée, tout semble pourtant pouvoir reprendre.

Le maire de Dax, Gabriel Bellocq, a déjà été piégé par une caméra cachée: il semble qu'il ait su conserver tout son flegme.

Même la polémique de 1996 sur le traitement réservé aux vachettes menace de reprendre.

"Les bovins sont des animaux sensibles, là on les trimballe d'une ville à une autre, dans des camions de transport et un stress permanent, avant de les lâcher dans des arènes où ils seront ridiculisés", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, Christophe Marie. "Les vachettes seraient bien mieux dans un pré, alors qu'on leur fiche la paix".

Source : AFP

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