Départ Batho: le gouvernement va devoir rassurer les écologistes

  • Batho dira "tout" sur les circonstances de son "limogeage" jeudi
    Batho dira "tout" sur les circonstances de son "limogeage" jeudi AFP - Gabrielle Chatelain-Moor
  • Composition du gouvernement Ayrault Composition du gouvernement Ayrault
    Composition du gouvernement Ayrault AFP - kt
  • La ministre de l'Ecologie limogée, Delphine Batho, et son successeur, Philippe Martin, à Paris le 3 juillet 2013
    La ministre de l'Ecologie limogée, Delphine Batho, et son successeur, Philippe Martin, à Paris le 3 juillet 2013 AFP - Thomas Samson
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AFP

Après l'éviction express de Delphine Batho du ministère de l'Ecologie, qui a promis de "tout" révéler jeudi sur son "limogeage", François Hollande et Jean-Marc Ayrault vont devoir donner des gages aux écologistes, leurs partenaires dans la majorité.

"En ce qui concerne les circonstances de ce limogeage et ses conséquences, je dirai tout dans une conférence de presse demain à 15 heures", a déclaré la ministre PS sortante, lors de la passation de pouvoir avec son successeur, Philippe Martin.

Lors d'une réunion de crise convoquée à la hâte mardi soir, les responsables d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) ont choisi de rester au gouvernement, où ils sont représentés par Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Développement).

Mais ils ont demandé à François Hollande et Jean-Marc Ayrault "des engagements clairs et des actes pour que l'écologie soit définitivement prise en compte dès le budget 2014", lors de son examen parlementaire cet automne.

Le gouvernement a cherché aussitôt à rassurer ses partenaires qui, avec 17 députés et 12 sénateurs sont un élément important de la solidité de la majorité. L'écologie est "une exigence absolue", a affirmé mercredi Philippe Martin.

Le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a présenté l'environnement comme "une priorité".

Devant ses ministres réunis au Conseil mercredi, le chef de l'Etat a justifié l’éviction de Mme Batho par le fait qu'elle avait manqué, selon lui, au "principe majeur de solidarité gouvernementale".

"Ce n'est ni une question de personne ni une question de sujet", a rapporté la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem.

La question des alliances aux municipales

Plusieurs personnalités écologistes ont insisté mercredi matin sur le fait que leur maintien au gouvernement se ferait sous conditions.

Pascal Canfin a détaillé ainsi les rendez-vous "très concrets" sur lesquels il attendait des avancées rapides: "le budget, (...) la future loi sur la transition énergétique et, dès la semaine prochaine (le 9 juillet) l'annonce par le Premier ministre d'investissements d'avenir pour la prochaine décennie".

"Il serait pour le coup incompréhensible qu'il n'y ait pas dans ces investissements d'avenir une dose importante d'écologie parce qu'on sait que c'est là que se joue en partie l'avenir de la France", a-t-il dit.

Les Verts ont à maintes reprises prévenu les socialistes que la transition énergétique et la fiscalité étaient des points essentiels subordonnant leur appartenance à la majorité.

L'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit a estimé que la question de la répartition des "dix milliards" des investissements d'avenir expliquait en partie le "conflit avec Delphine Batho. C'est pas le budget simplement".

Ou bien il y a "une feuille de route pour la transition écologique et la transition énergétique et on reste au gouvernement, ou il n'y a pas ça et on n'y reste pas, a-t-il résumé.

Lors de leurs journées d'été fin août, les écologistes ont déjà décidé de discuter de leur appartenance à la majorité, alors qu'une récente étude commandée par le parti a montré que les militants étaient dubitatifs sur l'efficacité d'avoir des ministres.

Mais au delà se pose également la question des alliances PS/EELV pour les élections municipales de mars prochain. Et dans ce domaine, les "actes" de l'exécutif en faveur de l'écologie feront partie des discussions entre les deux partis, même s'il devrait y avoir des villes où il n'y aura pas d'alliance.

Ce sera le cas à Nantes, la ville de Jean-Marc Ayrault,où les Verts feront cavalier seul. Cette décision s'explique par le projet de futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes, défendu par le Premier ministre et combattu avec vigueur par les écolos.

Après l'élimination du candidat PS au premier tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot, l'appel du président François Hollande à des listes d'union de la majorité pour les municipales est resté ainsi sans réponse dans le fief de M. Ayrault.

Mercredi matin, le limogeage rapide de Mme Batho a suscité encore de nombreuses réactions dans la classe politique, surtout sur la forme.

"Ce sont des machos", a dit M. Cohn-Bendit; "Hollande fort avec le faible et faible avec le fort" (Nathalie Kosiusko-Morizet, UMP), "visage autoritaire, machiste et violent" de Hollande (Mélenchon, PG).

Source : AFP

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