Quand la chenille s'enroule pour mieux sauter

  • Deux chenilles suspendues à un arbre
    Deux chenilles suspendues à un arbre AFP - Deshakalyan Chowdhury
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La larve d'un papillon de nuit asiatique a trouvé un moyen de locomotion inédit pour fuir la lumière du soleil qui lui est fatale: s'enrouler dans une feuille et s'agiter à l'intérieur pour la faire sauter.

Même si elle est totalement privée d'une vue sur l'extérieur, la petite chenille parvient pourtant à trouver son chemin, qui la mène systématiquement à fuir les rayons du soleil et leur chaleur néfaste, indique une étude publiée mercredi dans les Biology Letters de l'Académie des Sciences britannique.

"Les chenilles de la Calindoea trifascialis ont une tendance prononcée à se déplacer dans la direction opposée à la lumière la plus intense", résument les chercheurs, qui ont cherché la petite bête dans son milieu naturel au Vietnam et en laboratoire.

La raison d'un comportement aussi insolite reste encore mystérieuse pour les chercheurs mais ceux-ci estiment que la larve cherche ainsi désespérément à se maintenir à l'ombre pour éviter d'être déshydratée, même si de nombreux prédateurs, fourmis en tête, s'en prennent à elle une fois au sol.

D'autres larves et chenilles sont connues pour de telles contorsions, à l'instar des fameux pois sauteurs du Mexique, des graines au sein desquelles un papillon carpocapse a pondu ses oeufs et qui sautillent lorsque les larves s'y développent et bougent à l'intérieur.

"Mais aucun autre insecte ne saute en utilisant cette technique, et aucun autre insecte ne construit elle-même son abri sauteur. C'est du jamais vu", assure à l'AFP Kim Humphreys, biologiste à l'Université de Toronto (Canada) et au Musée Royal de l'Ontario.

Et contrairement aux autres insectes, ses mouvements sont tout sauf erratiques. Deux semaines environ après son éclosion, la créature s'enroule dans une feuille d'arbre qu'elle a préalablement découpée en forme de cône, et se laisse tomber au sol où elle commence presque immédiatement à sautiller.

Pour se propulser, la chenille s'accroche tout simplement à l'intérieur de la feuille à l'aide de ses embryons de pattes arrière puis s'arc-boute violemment avec sa tête pour la faire décoller du sol.

Un petit saut de 7,5 mm en moyenne, mais qui à raison d'une fois par seconde peut finir par les mener loin. D'autant plus que les chenilles peuvent sauter ainsi durant trois jours d'affilée, du lever au coucher du soleil, souligne Kim Humphreys, qui a étudié des centaines de larves au cours des dernières années.

"La fréquence des sauts augmente en proportion de la température", précise l'étude.

Après deux semaines de transformation, la chenille laisse place à un papillon de nuit qui émerge du cône de feuille et n'a plus que quelques jours à vivre.

Des vidéos des chenilles sauteuses sont visibles sur la chaîne Youtube du Musée Royal de l'Ontario ( et )

http://youtu.be/wOXrS1G7Akohttp://youtu.be/uqQUFjF51Lg

Source : AFP

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