Mobilisation pour la libération de 2 journalistes otages en Syrie

  • Des passants écoutent un discours du maire de Lille, après le dévoilement d'une banderole de soutien à Didier François et Edouard Elias sur l'hôtel de ville, le 6 septembre 2013
    Des passants écoutent un discours du maire de Lille, après le dévoilement d'une banderole de soutien à Didier François et Edouard Elias sur l'hôtel de ville, le 6 septembre 2013 AFP - Philippe Huguen
  • Photo prise le 5 septembre à Perpignan lors du festival de photographie Visa pour l'Image montrant les visages de Didier François et Edouard Elias, détenus en Syrie
    Photo prise le 5 septembre à Perpignan lors du festival de photographie Visa pour l'Image montrant les visages de Didier François et Edouard Elias, détenus en Syrie Visa pour l'Image/AFP - Mazen Saggar
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AFP

Des rassemblements se tenaient vendredi dans plusieurs villes de France pour réclamer la libération de deux journalistes français, Didier François et Edouard Elias, trois mois jour pour jour après leur enlèvement en Syrie.

Banderoles et portraits des deux journalistes ont été affichés vendredi, voire dès jeudi, sur les façades des hôtels de ville de Lille et Bordeaux, des hôtels de région Alsace et Aquitaine, du conseil général de l'Essonne et du siège du Parti socialiste à Paris, qui répondaient à l'appel du comité de soutien aux deux otages et de Reporters sans frontières (RSF).

Des maires de droite et de gauche ont appelé à un rassemblement, comme Alain Juppé (UMP) à Bordeaux et Bertand Delanoë (PS) à Paris, tous deux à 18H00.

A Perpignan, des centaines de spectateurs des projections photographiques nocturnes du festival Visa pour l'image, le rendez-vous mondial du photojournalisme, ont observé jeudi soir une minute de silence pour la libération des deux journalistes.

Cette journée de mobilisation doit "faire en sorte" que la libération des deux otages soit "sur le dessus de la pile" des priorités des autorités françaises, a expliqué Serge July, coprésident du comité de soutien, lors d'un rassemblement à Lille.

Enlevés le 6 juin sur la route d'Alep, Didier François, grand reporter à Europe 1, et Edouard Elias, un photographe indépendant missionné par la radio, "sont détenus par un groupe qui se réclame de la résistance", a indiqué M. July.

"Il n'y aucune revendication, en tout cas publique, qui nous soit parvenue. Il n'y a pas une vidéo, comme on a eu dans la plupart des prises d'otages que nous avons eues (...). Mais les autorités françaises ont la certitude qu'ils sont vivants", a ajouté le cofondateur du journal Libération, selon lequel "la crise avec la Syrie autour des armes chimiques" pourrait "retarder" leur libération.

"Nous ne pouvons espérer qu'une seule chose, c'est d'abord que Bachar al-Assad reçoive de la part de la communauté internationale la réponse appropriée pour arrêter ces horreurs et notamment l'utilisation des armes chimiques, et que, si c'est bien la résistance qui détient les deux journalistes, qu'elle en tire toute conséquence pour pouvoir leur permettre de retrouver la liberté et continuer leur métier", a déclaré la maire de Lille, Martine Aubry, au cours du rassemblement dans sa ville.

La mobilisation de tous est nécessaire, a souligné le premier secrétaire du PS Harlem Désir, lors d'une brève cérémonie au siège de son parti, rue de Solférino à Paris, pour notamment "rappeler aux belligérants, des deux côtés, qu'ils ont la responsabilité, aux termes mêmes du droit international, de protéger la sécurité et la vie des journalistes en Syrie. Et dire à leurs ravisseurs, quels qu'ils soient, que nous exigeons leur libération immédiate".

"Didier François est un forcené de l'information. Il a connu tous les terrains de guerre et tous les terrains d'affrontements, ces dernières années la Bosnie, la Tchétchénie, l'Irak, Gaza, l'Afghanistan (...). C'est un homme qui connaît son métier, qui sait où il doit aller, où il peut aller, mais qui n'oublie pas que sa mission essentielle c'est d'informer les citoyens sur ce qui se passe dans le monde", a noté Mme Aubry.

"Edouard, c'est un jeune garçon de 22 ans qui a été très vite repéré pour son travail de photographie justement en Syrie et qui est parti avec Didier", a ajouté Mme Aubry.

"La mobilisation ne nuit pas aux négociations", mais permet de "tenir (...) quand on est au fond du trou", a témoigné le journaliste Hervé Ghesquière, otage pendant 18 mois en Afghanistan, lançant à ses deux confrères "Tenez bon les gars, on est là".

Didier François et Edouard Elias "ont été enlevés parce que journalistes", comme 12 autres journalistes professionnels actuellement détenus en Syrie, a insisté Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, également présent à Lille.

Depuis le début du conflit en mars 2011, qui a fait 100.000 morts, "près de 100 acteurs de l'information (...) sont morts parce qu'ils voulaient témoigner, rapporter des informations", a-t-il rappelé.

Une pétition en faveur de la libération de Didier François et Edouard Elias a recueilli plus de 6.500 signatures, selon leur comité de soutien, qui poursuivra les initiatives "tant que durera leur détention".

Source : AFP

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