La Poste. La mutation progressive du tri du courrier aveyronnais près de Toulouse aux dépens d’Onet est un enjeu important pour le groupe. Si elle doit être transparente pour l’usager, le volet social fait l’objet d’âpres discussions.
C’est une réorganisation en profondeur des flux de courriers que La Poste est en train de mettre en place pour le département de l’Aveyron. Une réorganisation annoncée en mai aux partenaires sociaux, pour une mise en service définitive pour la fin de l’année 2014, après quelques étapes intermédiaires. Même s’il faudra, d’ici là, régler les conséquences sociales de cette réorganisation, ce à quoi s’emploie actuellement la direction du courrier Nord-Midi-Pyrénées.
300 000 plis traités à Onet
La réorganisation consiste en effet à faire transiter par le site de Castelnau-d’Estrétefonds, près de Toulouse, une grande partie des quelque 300 000 plis actuellement traités au centre de tri des Balquières. Le site castonétois, qui avait pourtant bénéficié d’investissements conséquents, tant financiers que technologiques en 2008 lorsqu’il s’était mué en Plateforme industrielle courrier (Pic), va ainsi perdre une grande partie de ses attributions, y compris le traitement du courrier... intradépartemental. Pourtant à la direction, on assure que cette évolution est une suite logique à la profonde réorganisation du traitement du courrier amorcée depuis plusieurs années. Laquelle avait érigé en figure de proue la plateforme de Castelnau, lui confiant le courrier de la Haute-Garonne, du Tarn, du Lot et du Tarn-et-Garonne, seul l’Aveyron pouvant alors s’appuyer sur sa propre Pic.
"C’est une évolution logique de la mission de la Pic de Castelnau, explique Hervé Bricout, directeur de projet pour le courrier Nord-Midi-Pyrénées. C’est une montée en charge normale. Nous avons désormais une vision claire sur un outil industriel performant." Aussi, cette réorganisation s’explique par une baisse des volumes "colossale" à laquelle fait face La Poste puisqu’entre 2009 et 2013, elle est de l’ordre de 15% en France.
L’enjeu de la qualité
La modernité des machines installées à la Pic de Castelnau va donc bientôt servir le département aux dépens d’Onet-le-Château (lire par ailleurs). Une mutation qui se fera, toujours selon la direction, au prix d’un investissement de 1,5 M€, et qui garantira une qualité de traitement optimale. "Avant 2008, 77% du courrier aveyronnais était livré dès le lendemain, contre 75% pour le Tarn, argumente Hervé Bricout. Or depuis la mise en place des Pic, ce taux est de 80% pour l’Aveyron, mais il est monté à 88,5% dans le Tarn alors que son courrier a été transféré à Castelnau."
Des chiffres auxquels les Aveyronnais, très sensibles aux heures de levée, mais surtout de distribution, ne demandent qu’à croire, alors que la CGT-FAPT, majoritaire, émet de sérieux doutes quant au maintien des horaires dans la mesure où les étapes du courrier vont se multiplier. Un argument réfuté par Hervé Bricout: "C’est un principe fondamental de ce projet" assure-t-il, sûr de lui, au nom d’une direction qui se sait pourtant attendue au tournant par les usagers.
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