Irak: Maliki reçu par Obama, en pleine vague de violences

  • Le président américain Barack Obama, le 31 octobre 2013 à Washington
    Le président américain Barack Obama, le 31 octobre 2013 à Washington AFP - Saul Loeb
  • Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, le 31 octobre 2013 à Washington
    Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, le 31 octobre 2013 à Washington AFP - Mandel Ngan
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AFP

Barack Obama reçoit vendredi le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, en quête d'aide des Etats-Unis pour lutter contre la flambée de violences la plus meurtrière que connaît l'Irak depuis cinq ans, deux ans après le départ des derniers soldats américains.

La dernière fois qu'il avait reçu M. Maliki à la Maison Blanche, le 12 décembre 2011, le président américain, élu sur la promesse de mettre fin à l'engagement militaire dans le pays, avait affirmé que "nous sommes parvenus à un Irak qui se gouverne tout seul (...) et qui a un potentiel énorme".

A la même époque, il avait parlé de "réussite extraordinaire" de son pays en Irak et assuré qu'après presque neuf ans d'occupation, "nous laissons derrière nous un Etat souverain, stable, autosuffisant, avec un gouvernement représentatif qui a été élu par son peuple".

Cet optimisme semble déplacé deux ans plus tard, au moment où les attentats ensanglantent quotidiennement l'Irak, théâtre de niveaux de violence inédits depuis 2008.

Plus de 5.400 personnes ont péri depuis le début de l'année dont 964 en octobre, le mois le plus meurtrier en Irak depuis avril 2008 --selon des chiffres officiels publiés vendredi--, en dépit d'opérations militaires d'envergure et de mesures de sécurité renforcées.

En tout 855 civils, 65 policiers et 44 soldats ont été tués, outre 1.600 blessés, selon des chiffres compilés par les ministères irakiens de la Santé, de l'Intérieur et de la Défense.

Le bilan total des morts est le plus élevé depuis avril 2008, où 1.073 personnes avaient été tuées. Le pays sortait alors d'un conflit confessionnel ayant fait plusieurs milliers de morts.

Le niveau des violences atteint en octobre fait craindre un nouveau cycle similaire.

Pour l'ancien ambassadeur américain en Irak, James Jeffrey, ces violences "pourraient mettre le pays en pièces si Maliki et les Etats-Unis n'agissent pas rapidement".

"Influence pernicieuse" de l'Iran

Depuis son arrivée mercredi à Washington, M. Maliki a multiplié les rencontres avec l'exécutif, dont au Pentagone, et les élus du Congrès. Jeudi, il a plaidé pour que la communauté internationale mène une "troisième guerre mondiale" contre le "virus" Al-Qaïda.

M. Obama lui consacre vendredi un entretien dans le Bureau ovale à 14H10 locales (18H10 GMT), suivi de courtes déclarations à la presse.

Jeudi, le porte-parole de la présidence a reconnu une "augmentation de la violence" en Irak que les Etats-Unis "condamnent de la façon la plus ferme". Mais Jay Carney a affirmé qu'Al-Qaïda échouerait dans ses tentatives de "provoquer des cycles de représailles religieuses".

"Influence pernicieuse" de l'Iran

Un responsable du département d'Etat avait expliqué la veille que son pays avait l'intention d'aider l'Irak à lutter "de manière efficace" contre Al-Qaïda, y compris en fournissant des équipements militaires, comme requis par M. Maliki.

"Les Irakiens nous ont demandé des systèmes d'armement (...) Nous soutenons ces requêtes et nous travaillons très étroitement avec le Congrès là-dessus", a ajouté ce diplomate américain, refusant d'entrer dans les détails.

Le principe d'une aide accrue à l'Irak en matière de sécurité est soutenu par d'influents sénateurs républicains et démocrates. Mais mercredi, ces derniers ont critiqué M. Maliki, un chiite, lui attribuant la responsabilité partielle de la reprise des violences par sa "politique sectaire et autoritaire".

Ces "poids lourds" du Sénat ont aussi exigé de M. Obama qu'il fasse comprendre à M. Maliki que "l'influence pernicieuse de l'Iran au sein du gouvernement irakien constitue un problème sérieux dans notre relation bilatérale".

Selon eux, Téhéran utilise notamment l'espace aérien irakien pour convoyer du matériel militaire au profit des forces du régime de Bachar al-Assad en Syrie, pays en proie à une guerre civile qui menace de déborder dans l'ouest de l'Irak voisin. M. Maliki a réaffirmé jeudi la neutralité de son pays dans ce conflit.

Jeudi soir, le porte-parole de M. Maliki, Ali Moussaoui, a qualifié les discussions jusqu'ici menées par le Premier ministre à Washington, notamment avec le vice-président Joe Biden, de "sérieuses et fructueuses".

Selon la Maison Blanche, M. Biden, plus particulièrement chargé du dossier de l'Irak par M. Obama depuis 2009, "a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis à équiper (militairement) les Irakiens pour combattre Al-Qaïda".

"Tous ceux que (M. Maliki) a rencontrés ont assuré qu'ils seraient solidaires de l'Irak, pour aider l'Irak à combattre le terrorisme en Irak et dans la région", a assuré M. Moussaoui, évoquant les demandes de l'Irak pour des livraisons d'armes et d'avions de combat F-16.

Source : AFP

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