8 mars: féministes, politiques, immigrées manifestent à Paris

  • A Paris, des sage-femmes qui demandent la création d'un statut pour leur métier, se sont jointes samedi 8 mars 2014 au traditionnel défilé des féministes organisé pour la journée internationale de la femme
    A Paris, des sage-femmes qui demandent la création d'un statut pour leur métier, se sont jointes samedi 8 mars 2014 au traditionnel défilé des féministes organisé pour la journée internationale de la femme AFP - Miguel Medina
  • Des milliers de personnes ont défilé samedi 8 mars 2014 à Paris pour défendre la cause des femmes dans le monde et dénoncer les violences qu'elles subissent
    Des milliers de personnes ont défilé samedi 8 mars 2014 à Paris pour défendre la cause des femmes dans le monde et dénoncer les violences qu'elles subissent AFP - Miguel Medina
  • Le président français françois Hollande samedi 8 mars 2014 participant à une rencontre avec des femmes de toutes générations
    Le président français françois Hollande samedi 8 mars 2014 participant à une rencontre avec des femmes de toutes générations POOL/AFP - Philippe Wojazer
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AFP

Féministes, politiques, femmes émigrées d'Iran ou de Palestine ont formé un long cortège bigarré et sonore samedi dans les rues de Paris, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, pour dénoncer les violences qu'elles subissent et réclamer le droit de s'appartenir.

Plusieurs milliers de personnes (2.100 selon la police) ont défilé, sous un soleil printanier, de la symbolique place de la Bastille aux grands boulevards de la capitale.

Le président François Hollande a lui-même reconnu que l'amélioration des droits des femmes était "un combat permanent". "Rien n'est acquis, la lutte de plusieurs générations peut être à un moment mise en cause. Tout est fragile, vulnérable", a-t-il dit samedi lors d'une rencontre avec des femmes.

"Il reste beaucoup de conservatisme dans la classe politique et il serait faux de croire que le combat pour le droit des femmes fait consensus", a aussi admis Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes. "Il remet en cause une organisation sociale et soulève bien des réactions à l'Assemblée", a-t-elle assuré.

"2013, seulement 14% de femmes maires", relevaient, quant à eux, des manifestants parisiens, qui réclamaient "Osez le féminisme".

"Halte aux violences faites aux femmes", revendiquait d'emblée la banderole en tête du cortège des manifestants. "Solidarité avec les femmes du monde entier", proclamaient les slogans. Puis, "avorter, c'est un droit, intégristes hors la loi".

Le droit à disposer de son corps et à s'appartenir revenait en refrain sur les banderoles des partis politiques de gauche, des syndicats, des associations de femmes, en particulier celles venues de pays où l'oppression est la plus pesante.

- Sages-femmes enchaînées -

Très vite l'union des femmes socialistes a donné le ton: "Retirez vos mains de notre corps, de notre identité, de notre force de travail", disait sa banderole, relayée par d'autres où étaient inscrit: "C'est mon corps, c'est ma décision."

Alors que l'Espagne revient sur le droit à l'avortement, des femmes espagnoles immigrées demandaient: "Je ne veux pas avoir à mendier le droit à avorter." L'une d'elles, Olympia, 29 ans, professeure d'espagnol, fait part de son étonnement: "Pour moi, ça représente le retour au temps de Franco. C'est la situation que les femmes ont vécu en 40 ans de dictature."

Pour Nicole Savy, du groupe femmes de la Ligue des droits de l'Homme, en France "les droits des femmes sont bien représentés, mais les lois ne sont pas appliquées". Selon elle, l'exemple de l'interruption volontaire de grossesse est le plus frappant car on ferme des hôpitaux des maternités et les centres d'IVG sont de moins en moins nombreux".

Les Chiennes de garde côtoyaient le groupe des "FierEs", qui se revendiquent comme des "féministes hystériques, le PCF, les Jeunes Communistes qui défilaient soutenus par une fanfare, la CGT, le Planning familial, le Front de Gauche, le Parti de Gauche ou l'union syndicale Solidaires.

"Partage des tâches, RTT, crèches et garderies et c'en sera fini des temps partiels subis", scandait la CGT.

"Femmes de Gaza, femmes de Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine", clamaient des manifestantes tandis que des Iraniennes disaient "non au voile obligatoire". Elles défilaient aux côtés de tamoules, de femmes du Kurdistan en costume de leur pays, de Tunisiennes.

Des sages-femmes, en blouse blanche, s'étaient enchaînées face aux manifestants pour qu'ils les délivrent des chaînes de la fonction publique qui les entravent, disent-elles, alors qu'elles réclament un statut de praticien hospitalier.

A la même heure mais dans un autre quartier de la capitale, des prostituées et défenseurs des femmes voilées ont défilé côte à côte dans un défilé alternatif, rassemblement hétéroclite de près d'un millier de personnes (850 selon la police) qui ne se reconnaissent pas dans le féminisme traditionnel. "On est des putains de féministes", entendait-on dans ce défilé où se cotoyaient prostituées et défenseurs de femmes voilées.

A la mi-journée, devant la pyramide du Louvre, sept femmes se présentant comme des militantes du monde arabe et musulman, ont fait sensation en manifestant nues contre "l'oppression". Munies de drapeaux tunisien, iranien, arc-en-ciel et français, elles se sont dévêtues avant de marcher sur les rebords des bassins qui jouxtent la pyramide.

A Toulouse, 200 personnes ont défilé à l'occasion d'une "grève" symbolique des femmes "contre l'exploitation salariale/domestique/sexuelle".

Source : AFP

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