Liban: trois soldats tués dans un attentat suicide

  • Capture d'écran montrant Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, faisant un discours télévisé le 29 mars 2014
    Capture d'écran montrant Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, faisant un discours télévisé le 29 mars 2014 Al-Manar/AFP - -
  • Des soldats libanais se tiennent à côté de la carcasse d'une voiture détruite dans une explosion le 17 décembre 2013 dans la plaine de la Bekaa
    Des soldats libanais se tiennent à côté de la carcasse d'une voiture détruite dans une explosion le 17 décembre 2013 dans la plaine de la Bekaa AFP/Archives - -
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AFP

Au moins trois soldats libanais ont été tués et quatre blessés samedi dans un attentat mené par un kamikaze qui s'est fait exploser à bord de sa voiture devant un barrage militaire proche de la frontière syrienne, a annoncé l'armée.

"Un kamikaze a fait exploser sa voiture à son arrivée à un barrage de l'armée dans la région d'Aarsal", dans l'est du Liban, frappé par des violences liées au conflit en Syrie voisine, a précisé l'armée dans un communiqué.

"Trois soldats ont été tués et quatre blessés", et l'armée a bouclé le secteur, indique le texte.

Le barrage se situe dans les environs d'Aarsal, une localité majoritairement favorable à la rébellion syrienne, et qui accueille un grand nombre de réfugiés fuyant les violences en Syrie, ainsi que des rebelles blessés au combat.

Sur Twitter, un groupuscule obscur, le Liwa Ahrar al-Sunna à Baalbeck (Brigade des sunnites libres), a revendiqué cet attentat, affirmant qu'il visait à "venger la mort du martyr Sami al-Atrache".

Ce dernier, soupçonné d'implication dans des attentats à la voiture piégée contre des bastions du Hezbollah chiite, qui combat les rebelles syriens aux côtés du régime, a été tué jeudi à Aarsal lors sa capture par l'armée, qui l'a qualifié de "dangereux terroriste".

La participation du Hezbollah dans la guerre en Syrie aux côtés des hommes du président syrien Bachar al-Assad a exacerbé les tensions confessionnelles au Liban, les sunnites appuyant pour la plupart la rébellion, tandis que les chiites sont en majorité partisans du pouvoir de Damas.

Liwa Ahrar al-Sunna a menacé sur Twitter de mener de nouvelles attaques contre l'armée libanaise, qu'il accuse de "viser" les sunnites.

"Les prochains jours verront de nombreuses attaques jihadistes similaires, ce n'est que le début", a prévenu le groupe. "Nous avons mis en garde depuis des jours que les exactions de l'armée croisée qui vise les sunnites du Liban n'étaient plus acceptables", a encore tweeté le groupuscule.

Le jour de la mort de Sami al-Atrache, le groupuscule avait indiqué que cet incident allait ouvrir "les portes de l'enfer" pour l'armée libanaise, affirmant que celui qui tuait un soldat libanais "allait au paradis".

L'armée libanaise est accusée par des groupes extrémistes de "discrimination" à l'égard des sunnites qui appuient la rébellion, et de fermer l'oeil sur l'envoi par le Hezbollah de combattants en Syrie.

Liwa Ahrar al-Sunna avait revendiqué le dernier attentat à la voiture piégée qui a frappé l'est du Liban le 16 mars, faisant deux morts. Le Front al-Nosra au Liban, un groupe soupçonné d'être lié à l'influente branche d'Al-Qaïda en Syrie, avait également revendiqué cette attaque.

Les deux groupes avaient indiqué alors qu'il s'agissait d'une "revanche pour Yabroud", un bastion rebelle proche de la frontière libanaise tombé aux mains du régime syrien grâce notamment à l'engagement massif du Hezbollah.

Depuis l'été 2013, plusieurs attentats sanglants ont frappé les bastions du Hezbollah au Liban, revendiqués par des groupuscules extrémistes sunnites qui affirment riposter ainsi à l'implication du parti chiite en Syrie.

L'attentat de samedi intervient quelques heures après un discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a justifié de nouveau l'engagement de son parti en Syrie.

Le Hezbollah affirme défendre ainsi le Liban des "extrémistes" qui combattent le régime de Damas, mais ses détracteurs l'accusent d'entraîner le pays dans le bourbier syrien par sa participation aux combats.

"Jour après jour, les évènements prouvent que notre choix était le bon, et si le terrorisme extrémiste en Syrie avait vaincu, on aurait tous été éliminés", a indiqué Hassan Nasrallah dans son dicours.

Source : AFP

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