Afghanistan: des hommes armés abattent froidement 15 voyageurs

  • Un contrôle de l'armée sur une route d'Afghanistan en juin 2014
    Un contrôle de l'armée sur une route d'Afghanistan en juin 2014 AFP - Aref Karimi
  • Les corps des deux travailleurs humanitaires finlandaises sont transportés à la morgue de l'hôpital d'Hérat, 24 juin 2014
    Les corps des deux travailleurs humanitaires finlandaises sont transportés à la morgue de l'hôpital d'Hérat, 24 juin 2014 AFP - Aref Karimi
  • Le candidat à l'élection présidentielle Abdullah Abdullah, lors de sa conférence de presse le 23 juin 2014 à Kaboul
    Le candidat à l'élection présidentielle Abdullah Abdullah, lors de sa conférence de presse le 23 juin 2014 à Kaboul AFP/Archives - Wakil Kohsar
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Centre Presse Aveyron

Quinze personnes ont été froidement abattues en pleine nuit par des inconnus sur une route reculée du centre de l'Afghanistan, selon les autorités, symbole de la hausse des violences dans un pays en pleine transition politique et sécuritaire.

L'attaque a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi à Ghor, une province pauvre, montagneuse et enclavée généralement épargnée par les violences des rebelles talibans contre le gouvernement et ses alliés occidentaux.

Les assaillants ont arrêté deux véhicules, "demandé aux passagers de se mettre en rang et les ont abattus l'un après l'autre", a déclaré à l'AFP Abdul Hai Khatibi, porte-parole du gouverneur de la province.

"Un homme a réussi à s'échapper. Tous les autres passagers ont été tués d'une balle dans la tête et d'une autre dans la poitrine", a-t-il ajouté. Au total, onze hommes, trois femmes et un enfant ont ainsi été froidement abattus.

M. Khatibi n'a pas précisé si ces violences étaient selon lui liées à la rébellion ou à des conflits locaux.

Le chef de la police provinciale, Fahim Qaiem, a confirmé l'attaque et son bilan et accusé lui les insurgés talibans.

Ces meurtres interviennent dans un contexte de violence exacerbée contre les civils et étrangers dans le pays.

Jeudi, déjà, deux travailleuses humanitaires finlandaises circulant en taxi avaient été abattues par des hommes armés à Hérat, grand carrefour de l'ouest afghan, infiltré par les insurgés mais moins touché par les violences que le sud, leur bastion historique.

Depuis le début de l'année, les étrangers - humanitaires, journalistes, diplomates, etc... - ont été la cible de nombreuses attaques en Afghanistan, notamment dans la capitale Kaboul.

Il y a dix jours, 42 Afghans ont perdu la vie dans un attentat suicide à la voiture piégée en Paktika (sud-est), province frontalières des zones tribales pakistanaises, principaux refuges de la mouvance jihadiste dans la région et où Islamabad a lancé une offensive militaire cet été.

Dans son rapport semestriel sur les victimes civiles du conflit afghan, l'ONU a recensé au début 2014 une hausse de 24% du nombre de tués ou blessés par des combats, bombes ou attentats suicide, par rapport à la même période de 2013.

- Retrait de l'Otan, audit de l'élection -

Ces violences interviennent dans un contexte tendu avec le retrait, d'ici à la fin de l'année, des forces de l'Otan, et une crise politique liée aux soupçons de fraude entachant le second tour de la présidentielle du 14 juin.

Ce scrutin, opposant l'ancien chef de la diplomatie afghane Abdullah Abdullah à l'économiste Ashraf Ghani, doit désigner le successeur de Hamid Karzaï à la tête de l'Etat.

Au lendemain de l'annonce des résultats préliminaires du second tour, M. Abdullah avait refusé de reconnaître l'avance donnée à son adversaire Ashraf Ghani, crédité de 56,4% des voix. Et certains de ses partisans évoquaient la création d'un gouvernement "parallèle" dans le nord du pays.

Un compromis a finalement été trouvé sous la houlette du secrétaire d'Etat américain John Kerry, dépêché en urgence à Kaboul par Washington, principal soutien militaire et financier du pays, pour sauver la première transition démocratique de l'histoire afghane.

MM. Abdullah et Ghani se sont engagés chacun à accepter les résultats du scrutin après un audit sur les 8,1 millions de voix exprimés et un partage, encore non précisé, du pouvoir.

L'audit a laborieusement débuté le week-end dernier, alors que l'armée et les forces de l'Otan acheminent les 23.000 boîtes de scrutin à Kaboul où chacun des bulletins de vote sera examiné par la commission électorale et des observateurs étrangers.

Source : AFP

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