EI: les Etats-Unis rallient 10 pays arabes, la Syrie met en garde

  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry le 11 septembre 2014 à Jeddah
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry le 11 septembre 2014 à Jeddah Pool/AFP - Brendan Smialowski
  • Les ministres des Affaires étrangères de l'Egypte Sameh Shoukry, du Koweit Al-Khalid al-Sabah, de l'Arabie Saud al-Faisal, des USA John Kerry, d'Oman Yussef bin Alawi bin Abdullah, de Bahrein Khaled bin Ahmed al-Khalifa et du Liban  Gebran Bassil le 11 septembre 2014 à Jeddah
    Les ministres des Affaires étrangères de l'Egypte Sameh Shoukry, du Koweit Al-Khalid al-Sabah, de l'Arabie Saud al-Faisal, des USA John Kerry, d'Oman Yussef bin Alawi bin Abdullah, de Bahrein Khaled bin Ahmed al-Khalifa et du Liban Gebran Bassil le 11 septembre 2014 à Jeddah Pool/AFP - Brendan Smialowski
  • Carte des zones de contrôle de l'Etat islamique en Irak et en Syrie
    Carte des zones de contrôle de l'Etat islamique en Irak et en Syrie AFP - L.Saubadu/V.Lefai
  • Le secrétaire d'Etat américain John Kerry rencontre le roi saoudien Abdallah, au palais royal à Jeddah, le 11 septembre 2014
    Le secrétaire d'Etat américain John Kerry rencontre le roi saoudien Abdallah, au palais royal à Jeddah, le 11 septembre 2014 Pool/AFP - Brendan Smialowski
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Centre Presse Aveyron

Les Etats-Unis ont obtenu jeudi de dix pays arabes leur l'engagement, y compris éventuellement militaire, dans l'offensive annoncée par le président Barack Obama pour "éradiquer" les jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

Le régime syrien, appuyé par la Russie, a toutefois mis en garde Washington contre d'éventuelles frappes sur son territoire sans son accord.

Après la déclaration solennelle de M. Obama à la Maison Blanche mercredi soir, son chef de la diplomatie John Kerry a réussi lors d'une réunion à Jeddah (Arabie saoudite) à convaincre ses homologues arabes, dont le poids lourd saoudien.

Washington, les pays du Golfe, l'Egypte, l'Irak, le Liban et la Jordanie "ont déclaré leur engagement partagé à se tenir unis contre la menace que pose pour la région et le monde le terrorisme, y compris le soi-disant EI", selon un communiqué commun, au terme de sept heures de tractations. Ce soutien ferme des pays arabes inclut leur accord à "se joindre, le cas échéant, à une campagne militaire coordonnée", précise le communiqué sans entrer dans les détails.

Toutefois, a souligné M. Kerry devant la presse à Jeddah, "aucun pays ne parle de placer des troupes au sol et nous ne pensons pas qu'il y en ait besoin". A la télévision ABC, il a été encore plus clair: "Pas de troupes combattantes américaines au sol, point à la ligne".

Il aussi affirmé sur les chaînes CNN et CBS que les Etats-Unis n'étaient "pas en guerre contre l'Etat islamique", mais conduisaient une "très importante opération anti-terroriste".

Le chef de la diplomatie américaine poursuivra sa tournée vendredi à Ankara puis au Caire samedi pour rencontrer le chef de la Ligue arabe.

Dans son allocution, le président Obama avait martelé l'objectif de son "plan d'action": "Nous affaiblirons, et, à terme, détruirons l'EI". Pour y parvenir, "je n'hésiterai pas à agir contre l'EI en Syrie, comme en Irak", avait-il annoncé.

- 1.600 Américains en Irak -

Des avions américains pourraient donc effectuer des raids contre des bastions de l'EI en Syrie, en plus des quelque 150 frappes conduites depuis le 8 août en Irak. Ces raids se sont avérés déterminants dans la reprise par les troupes irakiennes de positions tenues par les jihadistes.

Aux yeux de diplomates américains, l'Arabie saoudite doit être l'"élément clé de la coalition par sa taille, son poids économique et sa portée religieuse avec les sunnites".

Après l'appel téléphonique de Barack Obama mercredi au roi Abdallah d'Arabie, M. Kerry a eu un entretien avec lui jeudi soir. Ils sont tombés d'accord pour renforcer l'aide à l'opposition syrienne modérée. Les Saoudiens pourraient former et entraîner des rebelles syriens, qui combattent à la fois le régime de Bachar al-Assad et l'EI.

Les Etats-Unis entendent aussi "renforcer (leurs) bases" dans le Golfe et accroître "les vols de surveillance" avant d'éventuelles frappes en Syrie, selon un responsable du département d'Etat. Le Pentagone va commencer à baser une partie de ses avions à Erbil, au Kurdistan irakien.

La stratégie Obama a été bien accueillie par l'opposition syrienne modérée, qui devrait bénéficier des moyens militaires qu'elle réclame depuis longtemps. Mais le Congrès américain a prévenu qu'il n'y aurait pas de vote sur cette aide avant la semaine prochaine.

Bagdad a aussi salué l'annonce par M. Obama de l'envoi de 475 conseillers militaires supplémentaires en appui aux forces kurdes et fédérales irakiennes en termes d'équipements, de formation et de renseignements. Cet effort portera à environ 1.600 le nombre de militaires américains en Irak.

L'engagement des Etats-Unis contre l'Etat islamique est un tournant pour le président Obama, élu fin 2008 sur sa volonté de tourner la page d'une décennie de guerres en Irak et en Afghanistan.

- Hollande en Irak vendredi -

Sans surprise, Moscou, allié de Damas, a jugé que des frappes en Syrie sans l'aval de l'ONU constitueraient une "violation grossière" du droit international. Le régime de Bachar al-Assad a également prévenu Washington que "toute action sans l'accord du gouvernement serait considérée comme une attaque contre la Syrie".

Présente à Jeddah, la Turquie a confirmé qu'elle ne prendrait pas part aux opérations armées, se concentrant "entièrement sur les opérations humanitaires".

En Europe, l'Allemagne a exclu de participer à des frappes en Syrie. "On ne nous l'a pas demandé et nous ne le ferons pas", a dit son chef de la diplomatie Frank-Walter Steinmeier.

Le Premier ministre britannique David Cameron a en revanche dit ne "rien" exclure, son chef de la diplomatie ayant cependant affirmé que Londres ne participerait pas à des opérations en Syrie.

De son côté, le président français François Hollande exposera sa position au cours d'une visite en Irak vendredi. Son chef de la diplomatie Laurent Fabius a indiqué que la France participerait "si nécessaire à une action militaire aérienne" en Irak.

Source : AFP

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