A mi-mandat, Hollande en mauvaise posture pour se représenter en 2017

  • François Hollande sur les Champs Elysées le jour de son investiture le 15 mai 2012 à Paris
    François Hollande sur les Champs Elysées le jour de son investiture le 15 mai 2012 à Paris AFP/Archives - Fred Dufour
  • Le président Francois Hollande le 31 octobre 2014 au palais de l'Elysée à Paris
    Le président Francois Hollande le 31 octobre 2014 au palais de l'Elysée à Paris AFP - Alain Jocard
  • Le livre de Valerie Trierweiler "Merci pour ce moment" en vente le 4 septembre 2014 à Paris
    Le livre de Valerie Trierweiler "Merci pour ce moment" en vente le 4 septembre 2014 à Paris AFP - Patrick Kovarik
  • Christian Paul, l'un des meneurs des "frondeurs" socialistes, le  30 août 2014 à l'université du parti à  La Rochelle dans l'ouest de la France
    Christian Paul, l'un des meneurs des "frondeurs" socialistes, le 30 août 2014 à l'université du parti à La Rochelle dans l'ouest de la France AFP/Archives - Xavier Leoty
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Centre Presse Aveyron

En échec sur l'économie, privé d'une majorité forte, François Hollande aborde la deuxième partie de son mandat dans un état d'affaiblissement inédit pour un président en France, ce qui soulève la question de sa capacité à se représenter en 2017.

Pour Jérôme Fourquet, de l'institut de sondage Ifop, le chef d'Etat socialiste, qui a prévu de répondre jeudi aux Français lors d'une émission télévisée, devrait se montrer "déterminé à prendre les problèmes à bras le corps" pour "espérer que l'opinion lui saura gré d'avoir fait le job même si les résultats n'étaient pas au rendez-vous".

Elu en mai 2012 sans état de grâce face à l'ampleur de la crise économique, François Hollande a perdu, deux ans et demi après, la confiance du peuple: la quasi-totalité des Français (97%) estime qu'il a "plutôt échoué" sur l'emploi et plus de huit Français sur dix (84%) ne souhaitent pas qu'il se présente à nouveau, selon deux récents sondages.

Dans une atmosphère qualifiée de "fin de règne" jusque dans son camp, et sur fond d'appels à la dissolution de l'Assemblée par l'extrême droite qui profite de ses déboires, la gauche radicale voire certaines voix à droite, le président le plus impopulaire depuis 1958 a affirmé qu'il irait au bout de ses cinq ans de mandat, sans évoquer ses projets au-delà.

L'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard lui a déjà déconseillé publiquement de se représenter. Seuls 4% des Français considèrent M. Hollande comme le meilleur candidat du parti socialiste en 2017.

Nommé en mars pour relancer un mécanisme enrayé et accélérer les réformes, son Premier ministre Manuel Valls qui incarne l'aile droite du parti a récemment jugé que tout devait "être fait pour (que François Hollande) puisse être en mesure de se représenter".

A mi-mandat, le bilan reste désastreux.

D'abord accusé de couacs et d'atermoiements, François Hollande a opéré en janvier 2014 un tournant social-libéral pourfendu jusque dans son camp et qui n'a fourni aucun résultat sur la croissance et l'emploi. Alors qu'il s'était fait fort d'inverser la courbe du chômage, la France a connu 27 hausses du chômage en... 30 mois de mandat.

Le gouvernement brandit un seul remède: 50 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017. Mais François Hollande a lui-même reconnu cet été que ce plan "n'aurait d'effet qu'à moyen terme", n'excluant pas que le "mandat suivant en bénéficie".

- L'extrême droite en force -

Le déballage de sa vie privée, avec le brûlot de son ex-compagne Valérie Trierweiler, a encore contribué à dégrader l'image d'un chef d'Etat qui se rêvait en "président normal".

Et dans sa majorité, de plus en plus de "frondeurs" étrillent sa politique jugée contreproductive et contraire à l'idéal de gauche, illustrant leur désaccord en s'abstenant lors de votes cruciaux au Parlement, comme pour le budget 2015.

Paradoxalement réputé pour son art de la conciliation, François Hollande se retrouve aussi avec une horde d'aigris à ses trousses - ex-ministres, ex-conseillers - déballant leur rancoeur sur la place publique. Pour le politologue Stéphane Rozès, cela illustre une désacralisation de la fonction présidentielle, due notamment à "la personnalité fluctuante et insaisissable" du chef de l'Etat et de son absence de vision pour le pays.

Pour Jérôme Fourquet, les temps sont loin où le président échafaudait "le scénario rêvé d'une première phase de son quinquennat marquée par les efforts et la réforme avant une seconde phase marquée par la redistribution des fruits de la réforme".

Face au chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, son adversaire de droite battu en 2012, est revenu sur le devant de la scène après deux ans et demi d'abstinence politique. Son ambition pour 2017 reste toutefois à haut risque alors qu'il est contesté au sein de son parti UMP sur fond de guerre de clans et d'affaires judiciaires.

Les graves difficultés à gauche et à droite font le jeu de l'extrême droite qui s'est hissée à la première place aux élections européennes en mai. Plusieurs sondages récents placent le parti Front national en tête des intentions de vote pour la prochaine présidentielle, faisant du futur premier tour de scrutin une épreuve éliminatoire pour les deux grandes formations traditionnelles, le parti socialiste et l'UMP.

Source : AFP

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