Les soldats israéliens tuent un Palestinien en Cisjordanie sous tension

  • Des proches et du personnel médical entourent le corps du jeune palestinien Imad Jawabreh dans un hôpital à Hebron, le 11 novembre 2014
    Des proches et du personnel médical entourent le corps du jeune palestinien Imad Jawabreh dans un hôpital à Hebron, le 11 novembre 2014 AFP - Hazem Bader
  • La mère de Dalia Lemko, la soldate tuée par un Palestinien, en pleurs aux obsèques de sa fille, dans l'implantation de Tekoa près de Bethlehem, le 11 novembre 2014
    La mère de Dalia Lemko, la soldate tuée par un Palestinien, en pleurs aux obsèques de sa fille, dans l'implantation de Tekoa près de Bethlehem, le 11 novembre 2014 AFP - Gali Tibbon
  • Des policiers israéliens détiennent un Arabe israélien le 10 novembre 2014 après des heurts à Kfar Kana (nord d'Israël)
    Des policiers israéliens détiennent un Arabe israélien le 10 novembre 2014 après des heurts à Kfar Kana (nord d'Israël) AFP - Jack Guez
  • Une manifestante brandit un portrait de Yasser Arafat pour commémorer le 10e anniversaire de sa mort à Gaza, le 11 novembre 2014 Une manifestante brandit un portrait de Yasser Arafat pour commémorer le 10e anniversaire de sa mort à Gaza, le 11 novembre 2014
    Une manifestante brandit un portrait de Yasser Arafat pour commémorer le 10e anniversaire de sa mort à Gaza, le 11 novembre 2014 AFP - Mahmud Hams
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Centre Presse Aveyron

Un jeune Palestinien a été tué mardi par les soldats israéliens à Hébron, en Cisjordanie occupée, lors d'affrontements qui font de plus en redouter un retour aux grands soulèvements populaires palestiniens.

Imad Jawabreh, 22 ans, a été tué par des balles de l'armée israélienne qui lui ont transpercé la poitrine, selon des sources de sécurité et des médecins palestiniens.

Israël a déployé des renforts en Cisjordanie depuis lundi devant l'escalade des tensions dans le territoire, a indiqué une porte-parole de l'armée. Ce mardi, les Palestiniens célèbrent le dixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, figure emblématique de la lutte pour l'indépendance.

Selon la radio militaire, ces renforts ont été déployés le long des principales routes de Cisjordanie et auprès des arrêts de bus. C'est à un arrêt de bus proche du bloc de colonies de Goush Etzion, au sud de Jérusalem et en Cisjordanie, qu'un Palestinien a poignardé trois colons lundi, tuant une femme de 25 ans.

En Israël même, "la police a été placée en état d'alerte avancé. Des milliers de policiers, d'officiers et de volontaires et des renforts sont déployés sur l'ensemble du pays pour assurer la sécurité publique", a dit à l'AFP Luba Samri, porte-parole de la police, au lendemain de deux attentats meurtriers.

Les autorités ont appelé les Israéliens à faire "preuve de vigilance" et à signaler "tout véhicule ou individu suspect" à la police.

- Sentiment grandissant d'insécurité -

Le sentiment d'insécurité s'est considérablement renforcé chez les Israéliens depuis lundi et les deux attaques au couteau de Palestiniens qui ont tué un soldat israélien à Tel-Aviv et une femme colon près de la colonie de Goush Etzion.

Depuis fin octobre déjà, deux attaques à la voiture bélier avaient fait quatre morts, en dehors des deux auteurs palestiniens, à Jérusalem.

Mais, jusqu'à samedi, les violences, causées par une multitude de facteurs (occupation, colonisation, arrestations, brimades, chômage) et catalysées par les passions religieuses, s'étaient concentrées à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.Jérusalem-Est, partie palestinienne de la Ville sainte annexée et occupée par Israël, est désormais le théâtre jour et nuit de heurts entre jeunes Palestiniens et policiers israéliens qui s'affrontent à coups de pierres, de pétards, de projectiles en caoutchouc et de grenades assourdissantes.

Les violences ont gagné les villes arabes israéliennes après la mort de Kheir Hamdane, 22 ans, abattu samedi par les policiers alors que, selon une vidéo, il ne représentait plus de danger pour eux.

La police a arrêté dans la nuit de lundi à mardi cinq personnes qui jetaient des pierres sur une voiture de police dans la ville de bédouins de Hura (sud). Une femme arrêtée détenait un fusil d'assaut M16.

- Faut-il prendre le bus ?-

"Si cette folie ne s'arrête pas maintenant, nous allons nous retrouver au même point que lors des jours sombres de la seconde Intifada", le soulèvement qui fit des milliers de morts israéliens et palestiniens de 2000 à 2005, écrit le quotidien Yedioth Ahronoth.

Les éditorialistes manipulent la comparaison avec précaution, comme ceux du Maariv pour lesquels "on ne peut savoir encore clairement s'il s'agit d'une troisième Intifada". Mais, conviennent-ils comme le Yedioth Ahronoth, tout le monde "commence à se demander: est-ce que je dois prendre la voiture pour aller à Jérusalem ou pas ? Est-ce que je dois prendre le bus ou pas ? Est-ce que je dois attendre à la gare ou pas ?"

La porte-parole de la police a indiqué qu'une opération nationale avait été lancée "pour arrêter tous ceux qui sont en situation illégale en Israël".

Le jeune Palestinien qui a tué un soldat à Tel-Aviv venait de Cisjordanie occupée et n'avait pas de permis de séjour en Israël, selon la police.

"Nous appliquerons la tolérance zéro à l'encontre des fauteurs de troubles", a prévenu la porte-parole de la police.

Les inquiétudes des Palestiniens et des musulmans pour le statut de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est ont cristallisé les colères. Dans un discours à Ramallah à l'occasion du dixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, le président palestinien Mahmoud Abbas a promis que les Palestiniens défendraient "Al-Aqsa contre les colons et les extrémistes".

Les Palestiniens s'alarment du risque que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cède à la pression des ultras juifs qui réclament le droit de prier sur l'esplanade des Mosquées.

M. Netanyahu a assuré à plusieurs reprises n'avoir aucune intention de modifier le statu quo. MM. Abbas et Netanyahu s'accusent mutuellement d'exciter les passions religieuses.

Source : AFP

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