Gymnase d'Espalion : l’intercommunalité embarrassée, pas débarrassée

Écrire que le projet de gymnase fait débat est un doux euphémisme. Le projet de gymnase dérange même copieusement. Jean-Claude Anglars, président de la communauté de communes avait pris les devants, sentant le vent du boulet, en recevant deux représentants du collectif quelques heures avant le conseil municipal. Une réunion du bureau de l’intercommunalité s’en est suivie mardi soir annonçant une réunion publique courant septembre.

Et, à défaut de commentaires, c’est par communiqué que la structure communautaire s’exprime d’une seule voix (pour l’instant) : "L’espace multisport est un projet conséquent, dont le montage nécessite du temps. 2015 doit être l’année de lancement des travaux. C’est le planning de réalisation que l’on s’est fixé et l’on met tout en œuvre pour s’y tenir: c’est une question de responsabilité vis-à-vis des usagers mais aussi de nos partenaires". Rappelant les opérations effectuées, la communauté de communes valide donc le vote du conseil municipal.

"L’objectif est d’ajuster le projet pour septembre"

"La commune choisit l’emplacement, c’est compliqué d’aller contre son avis", confie un élu du bureau qui ne souhaite pas en dire plus pour l’instant. Le sujet embarrasse. Une épine dans la basket (gymnase oblige) qui n’est pas encore enlevée. Certes l’intercommunalité valide : "On finalise le projet architectural avec les associations sportives : rien n’a été remis en cause (...) On prend le temps de vérifier que l’on n’oublie rien: les associations, les élus du bureau et l’architecte se retrouvent encore cette semaine pour cela. L’objectif est d’ajuster le projet pour septembre".

Une façon adroite de se décharger sur le fond du problème, à savoir le choix de l’emplacement uniquement du ressort de la municipalité, tout en dénonçant la maladresse de la méthode des élus Espalionnais. Car il faut bien lire entre les lignes. "On travaille pour nos habitants. J’entends, comme tous mes collègues, les préoccupations des Espalionnais. Notre méthode prévoit la rencontre avec les usagers et riverains avant le vote du conseil communautaire: on y est. (...) Naturellement il faut que l’on réponde aux questions que se posent les gens avant d’engager le projet, c’est pour cela que l’on prépare les éléments depuis des mois, pour que les réponses soient à la hauteur de leurs attentes".

De leur côté, des représentants du collectif du Plateau de la gare, ont aussi été reçus mercredi, au lendemain de la réunion de l’intercommunalité, par Éric Picard et trois adjoints, annonçant également la réunion publique courant septembre. Et de préciser : "Tous les membres du collectif seront avertis en temps utile de la date exacte de cette rencontre". Du discours de la méthode, concertation et dialogue sont (enfin) de mises. Une accalmie avant une nouvelle tempête à la rentrée?