L'Aveyron se mobilise face au frelon asiatique

  • Les acteurs sont entrés en action dès la fin du mois d'août.
    Les acteurs sont entrés en action dès la fin du mois d'août. Charles Leduc
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Charles Leduc

Les abeilles aveyronnaises sont la proie des frelons asiatiques depuis quelques années. Aujourd’hui, les apiculteurs et leurs alliés forment une union sacrée pour combattre ces prédateurs.

La scène qui se déroule au rucher école de Toizac, situé à quelques kilomètres de Rodez, parle d’elle-même. Un frelon asiatique s’approche de l’entrée d’une ruche. Il virevolte et, au bout de quelques secondes, saisit une abeille entre ses pattes. Il s’éloigne et se pose sur une feuille d’arbuste. "Regardez ! Il la décapite avant de repartir avec le cadavre de l’abeille", lâche un apiculteur. Le constat est clair : ce prédateur a fait son nid en Aveyron.

Pression de plus en plus importante sur les ruches

Arrivé dans l’Hexagone en 2003, il a fait son apparition dans le département "en 2008 ou 2009", déclare Jérôme de Lescure, coprésident du syndicat d’apiculteurs qu’est L’Abeille de l’Aveyron. "Et l’on commence à sentir une pression de plus en plus importante sur nos ruches". Du coup, partant du principe que les nids sont mal ou pas recensés, le syndicat initie une action qui a tout d’une déclaration de guerre au frelon asiatique.

 "Nous avons tapé super fort !" 

"Nous allons recenser les nids et les géolocaliser. Cela, pour quantifier le problème", explique le coprésident. Et pour que ce plan fonctionne, une mobilisation générale est lancée: pêcheurs, chasseurs, apiculteurs, communes et services de l’État, entre autres, se retrouvent sur le front. "Nous avons tapé super fort !" poursuit le second responsable du syndicat, Alain Teissié."Nous n’allons pas le supprimer (même si certains acteurs prônent l’éradication totale du frelon asiatique); nous allons devoir vivre avec. Nous voulons que les pouvoirs publics prennent conscience de l’importance du problème, et limiter son invasion".

Les maires aveyronnais informées

Une chaîne de remontée de l’information vient donc d’être mise en place. "Depuis la fin août", un ou plusieurs référents ont été désignés pour chaque commune de l’Aveyron, lesquels font part de leurs données à Bernard Sauveplane, chargé, quant à lui, de les transmettre à l’État qui fera tout remonter jusqu’au Muséum d’histoire naturelle de Paris. "Toutes les mairies sont informées de notre action", indique à ce sujet Alain Tessié. Ainsi, chaque personne découvrant un nid est invitée à se rendre dans un hôtel de ville pour savoir vers qui se tourner. Et, "déjà, une cinquantaine de signalements de nid nous sont remontés", confie Bernard Sauveplane.

De plus en plus de nids en milieu urbain

"On en trouve partout !" assure ce dernier. "Au bord des rivières, près des piscines", mais également "de plus en plus en milieu urbain". En cette saison, d’ailleurs, les frelons asiatiques sont très actifs, car "c’est en ce moment que les colonies sont les plus importantes", explique Jérôme de Lescure.

Puis, avec l’arrivée du froid, ces prédateurs, "beaucoup plus agressifs que les frelons européens", vont périr et les nids vont se vider. Seules "les fondatrices" vont se cacher pour hiberner. Ensuite, au retour des beaux jours, "les femelles féconderont leurs œufs et créeront de nouvelles colonies". Un cycle redémarrera.

Chacun peut également participer à la lutte en installant des pièges (en appâtant les insectes avec du sirop, un bout de viande...). "Pour savoir s’il y a un nid à proximité", dit le référent Bernard Sauveplane. "En espérant aussi capturer une fondatrice. Et éviter ainsi qu’un nouveau nid ne voie le jour".

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