Violences à Air France: les gardes à vue des cinq salariés prolongées

  • Manifestation de salariés d'Air France contre les mises en garde à vue, le 12 octobre 2015 à Roissy-en-France
    Manifestation de salariés d'Air France contre les mises en garde à vue, le 12 octobre 2015 à Roissy-en-France AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier à Air France et Xavier Broseta, directeur des ressources humaines, évacués par les forces de l'ordre après avoir été molestés le 5 octobre 2015 à Roissy-en-France
    Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier à Air France et Xavier Broseta, directeur des ressources humaines, évacués par les forces de l'ordre après avoir été molestés le 5 octobre 2015 à Roissy-en-France AFP/Archives - KENZO TRIBOUILLARD
  • Le secrétaire général du PCF, Pierre Laurent lors d'une manifestation de soutien aux salariés d'Air France interpellés, le 12 octobre 2015
    Le secrétaire général du PCF, Pierre Laurent lors d'une manifestation de soutien aux salariés d'Air France interpellés, le 12 octobre 2015 AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Des salariés d'Air France manifestent contre la garde à vue de plusieurs d'entre eux, le 12 octobre 2015 à Roissy-en-France
    Des salariés d'Air France manifestent contre la garde à vue de plusieurs d'entre eux, le 12 octobre 2015 à Roissy-en-France AFP - DOMINIQUE FAGET
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Centre Presse Aveyron

Cinq salariés d'Air France étaient encore en garde à vue mardi matin, des interpellations qui choquent à gauche et chez les syndicats, une semaine après les violences contre des dirigeants de la compagnie, dont les images ont fait le tour du monde.

Les gardes à vue de ces salariés, dont certains avaient un mandat syndical à la CGT, selon une source proche du dossier, ont été prolongées pour "permettre la poursuite des investigations", a indiqué le parquet de Bobigny qui devrait prendre une décision sur les poursuites envisagées "en fin de journée".

Soupçonnés d'avoir exercé des violences contre des vigiles et deux DRH lors du Comité central d'entreprise (CCE) du 5 octobre, les employés, âgés de 35 à 48 ans, dont quatre sont employés de la branche cargo Air France et un d'Air France Industries, ont été placés en garde à vue lundi dans les locaux de la Police aux frontières de Roissy, chargée de l'enquête.

La garde à vue d'une sixième personne interpellée a par ailleurs été levée lundi en fin de journée.

A Roissy, plusieurs militants syndicaux et salariés de la compagnie continuaient d'occuper la zone de fret, en soutien aux gardés à vue. CGT, FO et Unsa Aérien, trois syndicats qui ont appelé à la grève nationale, se retrouvent à 15H00 pour discuter de la suite à donner aux événements.

- Traités comme des 'criminels' -

La colère à gauche et chez certains syndicats provoquée par leur arrestation lundi au petit matin n'est pas retombée.

"La méthode employée est parfaitement disproportionnée", a déploré sur i-Télé Me Lilia Mhissen, avocate de la CGT Air France.

"Les interpeller à 06H00 du matin comme s'il y avait un risque de fuite, de concertation, alors qu'on est huit jours après les faits, c'est une manière de continuer dans le spectacle. (...) Ce type de procédé est choquant", a-t-elle poursuivi.

Le numéro 2 de la CGT Air France Mehdi Kemoune a réclamé "l'abandon des poursuites". "On ne peut pas criminaliser le désespoir des salariés, c'est une faute majeure", a -t-il déclaré à l'AFP.

"C’est une honte !", s'est emporté mardi matin Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) sur BFMTV et RMC, avant d'ajouter: "qu'est-ce qu'ils ont fait, ces gens? C’est des trafiquants de drogue?"

"Ces salariés n'ont rien à faire en garde à vue", a également jugé Pierre Laurent (PCF) sur i-Télé. "Les traiter comme des criminels, c'est vouloir les humilier et humilier à travers eux tous les salariés qui se sont mobilisés".

"Excès de zèle des forces de police" ou "provocation"? L'ex-député PS Julien Dray a posé la question sur France Info. "Dans la situation que vit Air France, tous les acteurs, y compris la justice, doivent faire attention à ne pas créer des tensions supplémentaires", a-t-il dit.

Sur RFI, Lydia Guirous, la porte-parole des Républicains, a au contraire défendu les policiers: "Les salariés qui ont attaqué ces cadres dirigeants ont donné une image exécrable de la France, ce qu'ils ont fait est le contraire du dialogue social".

Plusieurs centaines d'employés avaient fait irruption en CCE et deux dirigeants d'Air France avaient été molestés, leurs chemises arrachées, et obligés de s'enfuir en escaladant les grillages de l'aéroport.

Au moins dix plaintes ont été déposées: celles de six vigiles et trois cadres de l'entreprise pour des "violences" et celle d'Air France pour "entrave au CCE" et "dégradations".

Une enquête interne à la compagnie a également permis d'identifier une dizaine de salariés comme impliqués dans ces violences.

Les premières notifications de sanctions, qui pourraient aller jusqu'au licenciement, devaient être envoyées lundi à des salariés, avait affirmé à l'AFP une source proche du dossier, sans plus de précision.

Source : AFP

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