Funérailles : l’Église fait-elle le deuil de ses prêtres ?

Dès 2006, le père Bellino Ghirard avait soumis des orientations pastorales pour les sépultures. Depuis maintenant trois ans, François Fonlupt, évêque de Rodez et de Vabres a poursuivi la réflexion et a invité «la communauté chrétienne tout entière, ministres ordonnés-laïcs-religieux» à accompagner les familles lors des cérémonies d’obsèques.

En clair, les laïcs sont appelés à prendre une place de plus en plus importante dans la vie de l’Église. Alors qu’ils assurent déjà une grande partie des baptêmes, de la préparation des mariages. Comme dans de nombreuses paroisses de France ce choix s’est justifié par le manque de prêtres pour assurer les offices.

D’un autre côté, «ces nouvelles pratiques permettent d’impliquer davantage chacun dans la vie de l’église», souligne le père Jean-Luc Barrié, curé de la paroisse de Rodez et responsable de la liturgie pastorale et sacramentelle. Chargé de la formation des laïcs, il leur demande ainsi de «conduire les célébrations où les présider et de soutenir les familles dans cette épreuve».

Entourer, c’est l’essentiel

Au sein de chaque paroisse, les laïcs restent en contact avec les prêtres «pour faire un point régulièrement sur leurs souhaits et comment ils vivent cette expérience, explique Jean-Luc Barrié. Mais il importe que ce ne soit jamais une personne seule qui conduise et anime une célébration». Mais comment les familles en deuil vivent-elles ces changements ? «Bien sûr, au départ, les gens ont été surpris, raconte le curé. Mais très vite, ils ont été touchés par les célébrations de qualité, respectueuses, effectuées par les laïcs. Je crois que l’essentiel est que la famille du défunt se sente entourée par toute la communauté chrétienne».