Second tour des régionales: suspense autour des résultats du FN

  • Duel entre la droite et l'extrême-droite, entre la présidente du FN Marine Le Pen et Xavier Bertrand (LR) dans le nord
    Duel entre la droite et l'extrême-droite, entre la présidente du FN Marine Le Pen et Xavier Bertrand (LR) dans le nord AFP
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Centre Presse Aveyron

Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 8 heures en métropole pour le second tour très attendu des élections régionales, dernier scrutin avant la présidentielle de 2017, avec un Front national pour la première fois en mesure de l'emporter dans une ou plusieurs régions, dont le nord et Paca. 45,3 millions de Français inscrits sur les listes électorales en métropole et outremer sont appelés à voter pour élire 1.757 conseillers régionaux et 153 conseillers territoriaux (Corse, Guyane et Martinique).

Avec 46 listes en lice pour ce second tour, dont deux duels, dix triangulaires et une quadrangulaire pour la seule métropole. Un scrutin sous haute surveillance, avec des mesures de sécurité renforcées, un mois jour pour jour après les attentats du 13 novembre à Paris (130 morts) et l'instauration de l'état d'urgence. "Moi, la seule chose que je demande c'est la sécurité, la sécurité, la sécurité", déclare d'ailleurs Boudjema, 62 ans, qui travaille de nuit et est venu voter dans un bureau de Marseille avant "d'aller se coucher".

Dans cette région Paca, le maire de Nice Christian Estrosi (LR), opposé dans un duel droite-FN à Marion Maréchal-Le Pen, a voté peu avant 10heures. Autre duel entre la droite et l'extrême-droite, celui entre la présidente du FN Marine Le Pen et Xavier Bertrand (LR) dans le nord. "Je vote toujours socialiste. Comme le PS s'est retiré, j'ai l'impression qu'on me vole mon vote. Donc, je vais voter blanc. Mais si c'est à cause de moi qu'elle (Marine Le Pen) passe, je suis mal...", confie Didier, 56 ans, technicien informatique qui vote près d'Armentières (Nord). A l'inverse, Frédéric, à Hénin-Beaumont, ville frontiste du Pas-de-Calais, confie qu'un basculement de sa région au FN ne le dérangerait "pas du tout puisque apparemment notre ville se porte bien et chacun est content".

Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 18H00 dans la plupart des villes, 19H00 dans certaines communes, et 20H00 dans les grandes villes. Et les électeurs de La Réunion ont comme d'habitude commencé à voter les premiers en raison du décalage horaire. Au lendemain de l'adoption en France d'un accord sans précédent pour lutter contre le réchauffement climatique, qu'il a salué comme "un acte majeur pour l'humanité", le président François Hollande s'est rendu à Tulle, en Corrèze, pour voter à 10h30. Dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2017, ces régionales ont lieu sous forte tension, en raison du bouleversement politique que constituerait l'arrivée de l'extrême droite à la tête d'un exécutif régional aux compétences renforcées.

"Je ne crois plus aux politiques"

Donnés gagnants ces dernières semaines dans les régions où ils ont effectivement réalisé leur meilleurs scores au premier tour, les candidats FN, Marine Le Pen et Marion Maréchal Le Pen en tête, ont en revanche été donnés battus par tous les sondages d'entre-deux tours. Notamment en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d'Azur et dans le Grand est, mais avec un écart dans la marge d'erreur de ce type d'enquêtes, ce qui maintient une grande incertitude sur l'issue du scrutin. Malmenée au premier tour, la gauche, qui a accepté de retirer ses listes dans ses fiefs historiques de Paca et du Nord-Pas-de-Calais pour faire barrage au FN, espère limiter les dégâts en conservant un maximum de régions.

Devancée par le FN le 6 décembre, la droite, qui ne dirige qu'un seul exécutif régional depuis 2010 (Alsace), doit mobiliser des abstentionnistes du premier tour pour espérer l'emporter. Avec une grande inconnue, l'Ile-de-France, région symbole avec ses 12 millions d'habitants, où gauche et droite sont au coude-à-coude. Un électeur sur deux a boudé le vote le 6 décembre, mais la participation est habituellement plus forte au second tour dans ce type d'élection (+5 points entre les deux tours en 2010). Reste à savoir si les abstentionnistes auront entendu les appels répétés à la mobilisation pour faire barrage au Front national, ou pour un sursaut civique après les attentats. Ce n'est pas le cas d'Abdel, 38 ans, croisé dans les rues de Clermont-Ferrand, qui ne votera pas :"je ne crois plus aux politiques (...)

Les pouvoirs publics ne m'ont pas aidé, ils m'ont laissé tomber. Alors même si ça va mieux aujourd'hui, ils n'auront pas ma voix, même pour battre le FN". Le vote se déroule pour la première fois dans le cadre des 13 grandes régions métropolitaines nées de la réforme territoriale et dans quatre régions et territoires d'outre-mer. Prochain épisode, vendredi 18, avec l'élection des présidents des exécutifs régionaux dans les six régions métropolitaines dont le périmètre n'a pas changé avec le redécoupage territorial (Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Ile-de-France, Pays-de-la-Loire, PACA, Corse) ainsi qu'outre-mer. Ailleurs, l'élection aura lieu, le 4 janvier (Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Normandie).

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