Lacalm sonne la charge grâce à Alexis Charreire

  • Alexis Charreire a repris l’établissement du Clairon vendu voici quinze ans par ses parents.
    Alexis Charreire a repris l’établissement du Clairon vendu voici quinze ans par ses parents. Olivier Courtil
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Olivier Courtil

Portrait. Pendant un quart de siècle, il a alimenté l’Aubrac de ses boissons. Le pompier volontaire tourne une page en reprenant l’établissement du Clairon dans son village natal. Rendez-vous en terre reconnue.

Alexis Charreire fait partie de ces hommes qui incarnent le plateau de l’Aubrac, et l’Aveyron. Un travailleur discret, regorgeant d’humilité, venu au monde pour partager la vie et lui donner tout son sens. «J’ai eu la chance de communiquer avec tous les gens qui vivaient dans les hameaux. Pendant dix ans je parlais le patois avec eux», dit-il. Il a connu les «vrais gens» et la vie d’avant. Pendant un quart de siècle, ce natif de Lacalm a arpenté Laguiole, Sainte-Geneviève et ses recoins sous la bannière «Charreire Boissons». Il a amené de l’élixir comme le facteur tisse le lien social. «J’ai vécu de grands moments avec des gens intelligents dans leur conception réelle de ce que représente la vie».

Dans le sens du partage et, à rebours d’aujourd’hui, en prenant son temps. Le temps de vivre. Et parmi ses mille et un souvenirs : «Une dame m’a demandé un jour, en patois évidemment, comment j’allais, quoi de neuf. Je n’ai rien répondu de particulier. Elle a alors ajouté: “Tu n’as même pas un mensonge à me raconter?”» Alexis Charreire a connu ce luxe des rencontres humaines. Il s’en est donné les moyens en prenant le temps de l’écoute et du partage, et en est depuis, reconnu. «Depuis qu’il a repris Le Clairon, on n’arrive plus à trouver une place pour se garer dans le village!», lance, avec un sourire, un habitant de Lacalm. La boucle est bouclée pour Alexis. En reprenant l’établissement du Clairon, il revient dans son village de naissance, en ayant racheté l’hôtel-restaurant vendu voici quinze ans par ses parents, Jean et Marcelle.

Pompier, comédien, roi de la fête

Conscient de ce bonheur, il déclare sans prétention mais ouvertement : «J’ai été heureux pendant 25 ans». Du bonheur car «l’humanité me plaît», précise-t-il, et le lui a bien rendu. «On allait chez les gens. Ils laissaient parfois la clef dans la cave, cette confiance était fabuleuse». Une confiance, signe de reconnaissance, avec des grands moments de vie qu’Alexis espère bien prolonger à Lacalm, où il est aussi pompier volontaire depuis trente ans. Avec son épouse et l’un de ses (trois) enfants, il a aussi joué dans la troupe de théâtre des Martagons de l’Aubrac et a été président du comité des fêtes du village. Écrire qu’il est au cœur de la vie du village est un euphémisme. Il reste simplement à garder espoir que son bonheur -dont celui des gens du pays va de pair- dure encore de nombreuses lunes sur le plateau de l’Aubrac. 

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