Benoît Dunet : «La conscience tranquille»

  • Depuis octobre,  le coureur du Bassin étrenne les couleurs de la SCO Ste-Marguerite Marseille. «Un dernier gros challenge», dit-il.
    Depuis octobre, le coureur du Bassin étrenne les couleurs de la SCO Ste-Marguerite Marseille. «Un dernier gros challenge», dit-il. Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour
Maxime Raynaud

À 41 ans, le champion du monde vétéran du semi-marathon a pris un nouveau virage: il y a quelques mois, il a quitté son club de toujours, les Coureurs à Pied de Luc-Primaube, pour rejoindre la SCO Sainte-Marguerite, à Marseille, l’un des cadors français. Il s’en explique et réagit aussi aux doutes sur ses performances.

À 41 ans, le champion du monde vétéran du semi-marathon a pris un nouveau virage : il y a quelques mois, il a quitté son club de toujours, les Coureurs à Pied de Luc-Primaube, pour rejoindre la SCO Sainte-Marguerite, à Marseille, l’un des cadors français. Il s’en explique et réagit aussi aux doutes sur ses performances.

Comment s’est fait ce départ vers la SCO Ste-Marguerite ?

C’est un ami, Debucheron, ancien coureur de la SCO, qui m’a mis en relation. J’aurais pu aller à Alès, comme Jérôme Chiotti ou Thomas Saint-Girons, deux Aveyronnais comme moi, mais je n’ai pas eu ce feeling. Dès que j’ai reçu le contrat, j’ai compris: je n’étais plus dans la même cour.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce club ?

La SCO, c’est plus de 1200 licenciés, l’organisation de Marseille-Cassis, le président qui est aussi le vice-président de la «Fédé» d’athlé. Et c’est très gros à tout point de vue. Le budget technique, par exemple. Tout est pris en charge. Même en vélo, je n’avais jamais connu ça. Tu coches ce dont tu as besoin sur une feuille, tu fais ta facture et voilà. C’est plus qu’appréciable.

À presque 42 ans, l’aspect financier vous a-t-il aussi incité à vouloir profiter à votre tour ?

Aussi, bien sûr. Quand tu as cette possibilité, pourquoi s’en priver? Mais l’enjeu sportif a été la priorité avec la possibilité d’intégrer une belle équipe vétérans-3 coureurs en 31 minutes sur 10 km- et de pouvoir courir aussi en seniors. J’y ai vu l’opportunité d’un dernier gros challenge, d’une remise en question pour casser la routine. Ça remotive.

Mais courir pour un club marseillais doit impliquer aussi de vraies contraintes: trajets, famille, travail...?

J’habite toujours à Aubin, bosse toujours à Villefranche-de-Rouergue. C’est sûr, il y a des kilomètres à se fader mais si j’avais refait des cross comme lors de la dernière saison, ça aurait été la même chose. Donc ce n’est pas un si gros changement, en plus ça ne me coûte rien, et je suis totalement libre de mon calendrier.

Diriez-vous que ce choix de partir a été facilité par les limites de la course pédestre en Aveyron ?

Mais ce n’est pas avoir la grosse tête que de dire ça. Je suis attaché à ce département, je suis fier d’être d’ici. Et je continuerai à être fidèle à de nombreuses courses du coin. Sauf que tu t’aperçois qu’il y a des volontés, comme à Team 12, mais que derrière il n’y a rien. Et à quitter les CPLP, il fallait qu’il y ait une progression. Pour moi, en Aveyron, tous les meilleurs coureurs-les Jérôme Andrieu et Chiotti, Thomas Saint-Girons ou moi-devraient être regroupés sous une même bannière. Mais je sais que c’est impossible.

Votre départ a-t-il été mal accueilli autour de vous ?

Des gens se font sûrement une idée de la SCO, sur le côté impersonnel notamment. Mais je peux déjà dire que c’est faux. C’est une famille. Et puis, au CPLP, une page s’était tournée. Ce n’était plus la même émulation que lors des débuts.

Défendrez-vous votre titre mondial du semi-marathon ?

Non, car c’est à Perth, en Australie. Juste à côté quoi (rires). Et la Fédé ne donne aucune aide. Mais il y aura d’autres projets. Les Mondiaux de 2017 à Malaga (Espagne), les Europe de 2016 en Algarve (Portugal), soit sur 10 km et cross soit sur semi-marathon et cross. Et dans 15 jours, il y a les France de cross au Mans où je viserai au moins un top 10.

En privé, certains émettent des doutes sur vos performances. Comment le vivez-vous ? 

C’est humain de critiquer. Mais j’ai la conscience tranquille. L’an dernier, je me suis soumis à quatre contrôles antidopage. Ils ont tous été négatifs. J’aimerais parler en face à face avec ces gens qui doutent, qu’ils me donnent des faits. Mais je dois dire que ça me motive encore plus. Qu’on continue à douter, ça me donne encore plus envie de leur prouver qu’ils sont des cons.

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