Prix Sakharov: les lauréates appellent à juger l'EI devant la CPI

  • Deux jeunes Yézidies d'Irak, Nadia Murad et Lamia Haji Bachar, lauréates du prix Sakharov du Parlement européen à Stuttgart le 1er décembre 2016
    Deux jeunes Yézidies d'Irak, Nadia Murad et Lamia Haji Bachar, lauréates du prix Sakharov du Parlement européen à Stuttgart le 1er décembre 2016 dpa/AFP/Archives - Franziska Kraufmann
  • Montage réalisé le 28 octobre 2016 des portraits de deux femmes yézidies qui ont été esclaves du grouope EI et ont reçu le Prix Sakharov, Lamia Haji Bashar (G) et Nadia Murad (D)
    Montage réalisé le 28 octobre 2016 des portraits de deux femmes yézidies qui ont été esclaves du grouope EI et ont reçu le Prix Sakharov, Lamia Haji Bashar (G) et Nadia Murad (D) AFP/Archives - THOMAS KIENZLE, MARK WILSON, MARK WILSON
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Centre Presse Aveyron

Les deux jeunes Yézidies d'Irak, Nadia Murad et Lamia Haji Bachar, lauréates du prix Sakharov du Parlement européen, ont appelé mardi à traduire les chefs de l'organisation Etat islamique (EI) devant la justice internationale.

Nadia Murad et Lamia Haji Bachar sont devenues des porte-parole de la communauté yézidie, minorité kurdophone persécutée par les jihadistes, après avoir été forcées à l'esclavage sexuel par l'EI et avoir réussi à s'enfuir.

Soucieuses de parler au nom de leur communauté plus que de leur situation personnelle, les deux jeunes femmes ont insisté sur l'importance de ne pas seulement vaincre l'EI militairement mais également de traduire ses chefs devant la Cour pénale internationale (CPI).

"Il faut traduire ses responsables devant la CPI parce que le nom de Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) peut disparaître mais les effets de Daech perdureront tant que la justice n'aura pas été prononcée", a expliqué Nadia Murad, soulignant que "3.500 femmes yézidies" restent prisonnières de ce groupe jihadiste.

"Quand nous avons subi les viols, quand nous avons été vendues et revendues par Daech, nous n'avons jamais perdu confiance en Dieu parce que nous savons que Dieu est là et nous n'avons jamais pensé à nous venger", a pour sa part témoigné Lamia Haji Bachar, dont le visage porte les stigmates de l'explosion d'une mine lors de sa fuite.

Les deux jeunes femmes ont exprimé l'espoir que le prix Sakharov "pour la liberté de l'esprit" aide à changer la perception des réfugiés auprès des citoyens européens.

"C'est notre espoir que le prix Sakharov "aide à changer la perception des gens vis-à-vis des réfugiés, que les réfugiés soient mieux tolérés", a plaidé lors d'un entretien avec des journalistes Nadia Murad, quelques heures avant la remise officielle du prix dans l’hémicycle strasbourgeois.

Nommée mi-septembre ambassadrice de l'ONU pour la dignité des victimes du trafic d'êtres humains, Nadia Murad milite pour que les persécutions commises en 2014 contre les Yézidis soient considérées comme un génocide.

Source : AFP

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