La Diane Rouergate, une centenaire complètement funky !

  • En militaires ou en fêtards, la Diane sera toujours la Diane.
    En militaires ou en fêtards, la Diane sera toujours la Diane.
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Centre Presse / Salima Ouirni

Diane la Rouergate a vu le jour en fanfare en 1911, et 106 ans plus tard, elle est toujours là. Et vu la pêche qu’elle montre, sûr que la centenaire musicienne va enterrer le record de longévité de Jeanne Calment.

Son secret ? Elle marche au cuivre, entre autres, et aujourd’hui... au funk. Car avec l’âge, la Diane rouergate a pris un sacré coup de jeune.

Entre maman couvant ses petiots soufflant dans trompettes, clairons, trombones, saxophones et autres tubas, et maîtresse séduisant ses ouailles musicales semble-t-il ad vitam aeternam, la vénérable fanfare semble transmettre sa longévité à tous ses « fanfarons »... du moins tant qu’ils restent sous ses jupes.

Comme Jean Fabre, 84 printemps, dont 71 passés chez la Diane, comme trompette ou clairon durant plus de six décennies, et aujourd’hui encore, comme trésorier adjoint. Lui est entré dans la fanfare à l’âge de 13 ans, juste après la guerre, et a connu le temps où la Diane rouergate était militaire, jouant lors de cérémonies officielles ou de fêtes de village des airs festifs tels que La Marseillaise, La 2e DB ou encore Les Tirailleurs. « À l’époque, on jouait à l’oreille », se souvient-il, évoquant les tournées en Belgique ou aux Pays-Bas. Les voyages forment la jeunesse, et n’ont pas du tout donné envie à Jean de quitter sa chère Diane.

À cette époque, faut dire, notre encore fringate Diane était séduite par le prestige de l’uniforme, à tel point que ses membres en eurent un rien qu’à eux, pantalon rouge à bande noire et képi à plumes bleues. Un uniforme de guerriers du clairon qui attira jusqu’à 54 membres dans la batterie-fanfare.

« Ensuite, vu le manque d’effectifs, il a fallu abandonner ce type de formation pour se tourner vers la fanfare de rue », lâche Jean, un brin nostalgique.

Cette métamorphose de la Diane intervint au début de ce millénaire, et Adeline, 28 ans dont (déjà !) 18 passés dans la fanfare, a connu cette transition. « J’y suis rentrée par hasard, je voulais faire de la guitare roots, mais il n’y avait que là où il y avait de la place. » Alors paf, Adeline se met à la trompette, bon gré mal gré... puis bon gré tout court quand la presque centenaire se tourna vers le funk. Depuis, elle n’en démord pas, et pourrait se retrouver à 80 balais, comme Jean, toujours dans le giron fanfaresque de cette vieille institution.

Le tournant festif pris par cette dernière a formé également la jeunesse d’Adeline, qui avoue, entre autres souvenirs de guerre (la formation n’en manque pas), avoir pris sa première cuite, la trompette au bec, à l’âge de 12. Pompette à la trompette. Mais ça, nous ne le dirons pas...

Le côté funk des fanfares « est issu des écoles d’architectes, les Beaux-Arts, les toubibs et autres grandes écoles, nous explique doctement Patrick Eche, le monsieur caisse claire de la Diane. C’était il y a une quarantaine d’années. » Lui, ça fait 17 ans qu’il y est. venu de groupes différent et d’un milieu plutôt rock, il est arrivé quand « la Diane commençait à prendre un virage, pour se faire plaisir, puis pour évoluer dans un autre contexte ». Sans larguer complètement les cérémonies au pied des monuments aux morts, la fanfare se produit maintenant aussi dans les festivals, et dans des concerts où les « djeun’s » se remuent sur leurs airs funk. « C’est le grand écart total, avoue Patrick, on ne va pas parler de punk, mais on s’en rapproche. »

Et pour cela, il a fallu changer le répertoire, et l’adapter. Là, c’est le chef d’orchestre Michaël Chamayou qui s’y colle. Avec brio. Patrick lui tire d’ailleurs son chapeau, ou plutôt son képi à plumes : « C’est un truc de fou, dit-il, il gère les partitions des 16 musiciens, tout est réécrit, pour les trompettes, les saxophones, les trombones, pour les solistes, pour les percus... Même la partie chantée du morceau repris est traduite en musique pour que le morceau soit reconnu ! »

Et aujourd’hui, la centenaire vous envoie du Britney Spears, du Michael Jackson ou du Daft Punk à la sauce cuivrée. Il y des centenaires qui vivent sans tambours ni trompettes, mais chez Diane, c’est tout l’inverse...

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