Loups, zones défavorisées, Mercosur... l’agriculture en questions

  • Le bureau de la chambre d’agriculture en session...
    Le bureau de la chambre d’agriculture en session...
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Centre Presse Aveyron

À la veille du printemps, coïncidant avec le retour d’une activité très intense pour le milieu agricole, les élus de la chambre d’agriculture étaient en session ordinaire ces derniers jours. Session à laquelle a participé pour la première fois la préfète Catherine de La Robertie. Et sans doute à laquelle a participé pour la dernière fois Dominique Fayel, en tant que président de la FDSEA. Plus que l’état de la situation agricole avant les beaux jours, ce sont des sujets brûlants qui ont été évoqués sous la présidence de Jacques Molières. Petit tour d’horizon.

Les contours de la nouvelle Pac sont en train d’être dessinés. « La charpente est posée » a lancé Dominique Fayel, avec son sens de la métaphore. Myriam Gaspard, chargée de mission Pac Feader et Innovation Europe, a dévoilé un début de synthèse sur ce à quoi pourrait ressembler la Pac, toujours en cours de réflexion.

De cette nouvelle Pac se dégagent un appui développé de l’outil numérique, la création d’un fond de « résistance aux chocs », un soutien aux projets en lien avec l’environnement, la volonté de consolider le tissu économique rural, confier aux organismes de production des rôles clés, prioriser le renouvellement des générations et le soutien aux fermes familiales. Si l’approche est appréciée, plusieurs nuances ont été apportées hier, par différents élus.

Dominique Fayel en convenait : « La notion de petite ou moyenne ferme n’est pas la même en Aveyron qu’en Roumanie...».

Gérard Sabrié de la Confédération paysanne pointait plusieurs contradictions.

« Le tout est que cela risque d’aller très vite et nous devons défendre les spécificités de notre territoire » a résumé Jacques Molières.

Une bonne partie de la matinée a été consacrée aux finances de la chambre consulaire. Qui pourrait se résumer, pour reprendre les propos de Jacques Molières, à cela : « une gestion saine de cette maison ».

Et pour cause : la chambre d’agriculture a fait l’objet d’un contrôle effectué par la cour des comptes et la gestion de la chambre de 2009 à 2016. Contrôle qui n’a rien relevé d’anormal.

La problématique du loup est revenue sur la table à la faveur du printemps qui s’annonce. « La situation s’aggrave. Les attaques se multiplient dans le Nord-Aveyron. On rejoint la situation du Sud-Aveyron. Que va-t-il se passer dans quelques semaines quand tous les troupeaux seront dehors ? » a interrogé Gérard Sabrié, insatisfait du nouveau Plan loup à l’instar de la majorité des éleveurs.

La préfète, faisant part de sa compréhension, a avancé qu’elle avait pris, avec son homologue de la Lozère, « un arrêté Cercle 2 ». « Cela ne fait pas plaisir au coordinateur du plan loup, mais l’on tient bon » a-t-elle souligné. Un préfet coordinateur par ailleurs invité à venir en Aveyron. Le « cercle 2 » comprend les zones où des actions de prévention sont nécessaires du fait de la survenue possible de la prédation par le loup pendant l’année en cours.

À la faveur de la continuité territoriale, le département de l’Aveyron a toujours bon espoir de réintégrer les huit communes ou parties de communes du département qui ont été exclues de la carte des zones défavorisées. Reste que le dossier est désormais sur le bureau de l’Union européenne.

« Il n’y a pas eu de validation mais pas de rejets non plus » a fait savoir Dominique Fayel, qui gère ce dossier sur le plan national. « Ce qui nous laisse de bonnes raisons d’espérer ». « Nous restons vigilants » a conclu la préfète.

Une grosse inquiétude pèse dans le monde agricole à l’heure des négociations autour de l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur. Une motion a été votée demandant au gouvernement de désigner une commission d’experts chargée d’évaluer les conséquences de cet accord pour l’élevage, la santé, et l’environnement.

Et, en attendant, de refuser tout accord incluant une offre de viande.

« Nous nous attachons à faire passer un message de réalisme » a fait savoir la préfète, tandis que Dominique Fayel appelle, « outre les agriculteurs, les consommateurs à se mobiliser » sur ce sujet. Tandis que Gérard Sabrié désespérait de connaître « la position des élus parlementaire de En Marche » sur ce sujet...

La préfète a rappelé que dans le dossier complexe du soutien à la filière Veau sous la mère, « l’Union européenne a levé les griefs qu’elle faisait à cette aide ». Soulageant d’autant les éleveurs de veaux d’Aveyron.

Cette session survenant quelques jours après la fermeture du Salon international de l’agriculture, le président du conseil départemental, Jean-François Galliard, et la préfète Catherine de La Robertie, ont tenu à souligner « la fierté » qu’ils avaient eu à voir le département représenté de la sorte.

« Un moment magique » a même rajouté la préfète, visiblement séduite.

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