Assassinat de Pascal Filoé : quel est le profil de l'agresseur présumé ?

  • Alexandre Dainotti, auteur présumé des coups de couteau mortels a été placé en garde à vue. Il reste réputé innocent  jusqu'à son jugement.
    Alexandre Dainotti, auteur présumé des coups de couteau mortels a été placé en garde à vue. Il reste réputé innocent jusqu'à son jugement. José Antonio Torres
Publié le , mis à jour
Christophe Cathala

Qui est l’homme de 39 ans, qui aurait assumé son geste au cours de son interpellation par la police, sans opposer de résistance, dès après le drame ?

L’homme en survêtement bleu que des témoins ont vu asséner des coups de couteau à Pascal Filoé hier matin rue Camille-Douls n’est pas un inconnu des services municipaux. À plusieurs reprises, il avait menacé le maire Christian Teyssèdre, Pascal Filoé et son directeur de la police municipale, notamment.

Menaces et violences

Des menaces de mort, des invectives, des vociférations, encore tout récemment, au point que son agressivité devenait préoccupante.La Ville avait déjà déposé plainte contre lui, selon le maire. Sa violence, il en avait déjà témoigné le 11 avril dernier en fracturant l’une des deux portes d’entrée de l’Hôtel de Ville… Depuis lors, quelques mois après son arrivée à Rodez, cet homme de 39 ans, titulaire d’un domicile mais sans emploi, faisait régulièrement parler de lui. Faisait peur, aussi, assurément.

Les raisons de la colère

Que pouvait bien avoir en tête Alexandre Dainotti hier matin ? Se venger sûrement. Car le 18 septembre, au terme de nombreux avertissements, la police nationale lui retire son chien, animal de défense classé en catégorie 2, avec lequel il sillonne les rues de la ville.On retiendra que la SPA n’a pas constaté de faits de maltraitance sur l’animal, qu’elle a recueilli à ce moment.

Mais le maître ne supporte manifestement pas l’absence de son chien. Ce retrait était dicté  surtout parce que son maître est titulaire d’un casier judiciaire. Alexandre Dainotti a été en effet condamné il y a quelques années pour des faits de violence, commis hors de l’Aveyron, a confirmé le procureur de la République Olivier Naboulet.

Né à Mouscron, en Belgique, le 12 août 1979, Alexandre Dainotti fixe son parcours dans les Bouches-du-Rhône, qu’il quittera pour venir à Rodez fin 2017, on ne sait trop pourquoi. Dès son arrivée, il se fera remarquer des polices nationale et municipale, par son agressivité en de multiples occasions, encore et toujours. Et il était le seul à réellement poser un problème avec son chien dans les rues de Rodez, avance le maire.Les services municipaux ont redoublé avec lui d’explications et d’échanges dominés par la bienveillance, celle de Pascal Filoé en particulier.« Mais il comprenait mal les choses », affirme Christian Teyssèdre.

Préméditation retenue

L’auteur présumé des coups de couteau connaissait bien sa victime.Au point de vouloir lui faire du mal ? C’est ce que l’enquête devra déterminer. « Le mobile est encore inconnu », rappelle prudemment le procureur de la république. Mais Alexandre Dainotti, hier matin à la terrasse d’un bar de la place de l’Hôtel de Ville, vociférait quelques minutes avant le drame, sur son envie de passer à l’acte… Et attendait peut-être de voir passer sa victime, pour la suivre et l’attaquer.

Quoi qu’il en soit, pour le parquet de Rodez, « l’acte aurait bien pu être prémédité », et le chef d’accusation est bien, pour l’heure, celui d’assassinat.

Légèrement blessé et conduit à l’hôpital, l’assassin présumé* a été placé en garde à vue, son état de santé étant jugé compatible avec une audition dans les locaux du commissariat de police. Il devrait être présenté aujourd’hui au pôle de l’instruction du TGI de Montpellier.

* Rappelons que toute personne soupçonnée, même de faits clairement établis, est réputée innocente tant qu’elle n’est pas jugée.

 

Quelle procédure désormais ?

C’est une saisine conjointe des services de la sûreté urbaine de Rodez (police nationale) et du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Toulouse qu’a décidée le procureur de la république en Aveyron, Olivier Naboulet. Du parquet de Rodez, le dossier va rapidement, « dès ce vendredi probablement », être transmis au parquet de Montpellier « qui ouvrira sûrement une information criminelle ».

Pour le reste, le magistrat ruthénois affiche une prudente réserve. Connaissait-il sa cible ? Avait-il proféré des menaces précises ? L’histoire du retrait de son chien explique-t-elle son passage à l’acte ? « L’enquête devra le déterminer et elle ne fait que commencer », répond le procureur qui, jeudi soir, n’avait pas encore vu l’auteur présumé, placé en garde à vue, « pour 24 heures en principe ». Le magistrat avance seulement, sur des éléments constitutifs d’une préméditation, une qualification d’assassinat pour l’acte commis. Et balaye toute suspicion de terrorisme.  L’enquête devra aussi prendre en compte les résultats de l’autopsie qui sera pratiquée sur la victime, cet après-midi à l’Institut médico-légal de Montpellier.

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