"Le micro-entreprenariat a atteint une certaine maturité"

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  • La psychologie, la petite entreprise de Véronique Fabre.
    La psychologie, la petite entreprise de Véronique Fabre. CPA
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Xavier Buisson

Installée à la maison de santé de Saint-Christophe-Vallon depuis quelques semaines, Véronique Fabre est psychologue, sous le régime de la micro-entreprise. Concédant une sorte de "refus administratif", de sa part, elle a fini par trouver ses marques entre les différentes instances.

 

C’est tout frais, je patauge un petit peu d’ailleurs !". Il y a peu de temps encore, Véronique Fabre, 57 ans, était fonctionnaire. Son conjoint désormais retraité, elle a fait le choix de revenir dans l’Aveyron, son département d’origine, pour s’installer en tant que psychologue à la maison de santé de Saint-Christophe-Vallon. Sur le conseil d’amis ayant entrepris la même démarche, elle a choisi le régime de micro-entrepreneur comme statut pour sa structure.

Pour se familiariser avec les différents aspects du dispositif, elle a sollicité un rendez-vous auprès des services de l’Urssaf… " C’est compliqué de s’y mettre, surtout si on n’a pas envie. Moi je mélangeais tout : impôts, Urssaf… Il y a sans doute un peu de refus administratif de ma part, mais il faut apprendre à connaître les instances administratives", explique Véronique Fabre.

"Rencontrer quelqu’un m’a permis de me libérer et puis, finalement, c’est assez simple, l’administration nous facilite la tâche, mais il y a, au départ, un parcours nécessaire de défrichage pour tout mettre au clair", reprend la psychologue clinicienne.

À la maison de santé de Saint-Christophe, Véronique Fabre loue un cabinet aux côtés des trois autres professionnels de santé, un médecin généraliste, une diététicienne et plusieurs infirmières.

"L’activité se met en place doucement, il faut anticiper pour équilibrer son budget. Moi j’ai un conjoint, c’est une chance parce qu’il peut m’aider, m’éclairer. Il pose les bonnes questions, celles que je ne me serais pas posées. Mais j’imagine que lorsque l’on est seul, c’est beaucoup plus difficile".

Désormais familiarisée avec le mode de fonctionnement des différentes instances, Véronique Fabre va poursuivre son travail de communication pour faire mieux connaître son activité. Notamment "en se faisant connaître des autres professions médicales et paramédicales, ouvrir les portes". Un parcours là aussi semé d’embûches et auquel sont confrontés tous les micro-entrepreneurs.

"Il faut aussi se méfier des arnaques, notamment sur internet, se renseigner sur les instances officielles, car beaucoup d’entreprises proposent d’effectuer les démarches à votre place… contre rémunération bien entendu", avertit la psychologue.

Christine Laur (Urssaf) : « Le dispositif a atteint une sorte de maturité. »
Christine Laur (Urssaf) : « Le dispositif a atteint une sorte de maturité. » Repro CPA

Qui sont les micro-entrepreneurs aveyronnais ?

Selon les chiffres de 2017, l’Aveyron compte plus de 4 500 comptes micro-entrepreneurs actifs pour 62 000 en Midi-Pyrénées et 128 000 en Occitanie. Notre département peut s’enorgueillir d’une belle dynamique en la matière, puisque si c’est en Haute-Garonne que la progression est la plus forte entre 2016 et 2017 (+14 %), l’Aveyron pointe à la deuxième position avec une hausse de 10,7 % du nombre de ses micro-entrepreneurs. " Ce qui me frappe surtout, c’est la progression du nombre des micro-entreprises dans le département, explique Christine Laur, directrice de l’Urssaf pour l’Aveyron. Le dispositif a atteint une sorte de maturité, le micro-entreprenariat trouve sa place aux côtés des autres indépendants".

Du côté de la pyramide des âges, les moins de 30 ans représentent 11 % des enregistrés et les plus de 60 ans 17,8 %, contre 13,7 en moyenne en Midi-Pyrénées.

  • Parité ?

Si les micro-entrepreneurs aveyronnais sont à 62,5 % des hommes, il est des secteurs où les femmes sont les plus nombreuses, comme par exemple les activités juridiques (70 % de femmes), les activités spécialisées de design (59,3 %), l’enseignement (58,6 %), la santé (80,7 %) ou encore la coiffure et les soins du corps (95,2 %).

  • Radiation

En 2017, 750 radiations ont été enregistrées en Aveyron pour près de 1 200 nouvelles immatriculations. La radiation des listes peut être du fait de l’administration comme du micro-entrepreneur.

  • Secteurs d’activité

Les principaux secteurs d’activité dans le département sont le BTP (18,4 % des immatriculations), l’industrie (9,4 %), les arts, spectacles et autres activités créatives (7,1 %) puis le secteur hébergement et restauration (6,3 %).

  • 10 000 € annuels en moyenne

En 2017, les micro-entrepreneurs aveyronnais ont généré un chiffre d’affaires moyen de 10 000 €, ce qui est conforme à ce que l’on observe ailleurs en Midi-Pyrénées. La progression de ces revenus est de +5,4 % par an contre +3,6 % à l’échelle de l’ancienne région.

  • Une application pour payer et déclarer

Déclarer son chiffre d’affaires et payer ses cotisations depuis son smartphone ou sa tablette, c’est aujourd’hui possible pour les micro-entrepreneurs par le biais de l’application "AutoEntrepreneur Urssaf", disponible sur PlayStore et AppStore. L’appli permet par ailleurs d’accéder à l’historique des déclarations et, bientôt, d’obtenir des attestations.

  • Accompagnement

L’Urssaf propose plusieurs dispositifs pour accompagner au mieux les créateurs d’activité : participation à des salons et des réunions collectives avec des partenaires, entretien initial (physique et téléphonique et prochainement par visioconférence), webinaires (documentaires web) proposés gratuitement autour des thématiques "premier appel à cotisation" et "déclarer votre premier revenu en toute simplicité" ainsi qu’un premier contact téléphonique ou alerte SMS en cas de premier incident de paiement.

 

Régime social des indépendants : du changement en cours

 

Le RSI, régime social des indépendants, a été supprimé le 1er janvier 2018 dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale. Depuis lors et ce jusqu’au 1er janvier 2020, l’heure est à la transition : les caisses RSI deviennent des caisses locales déléguées de sécurité sociale pour les indépendants et ce sont les Urssaf qui ont la responsabilité du recouvrement de l’ensemble de cotisations et contributions sociales des artisans et commerçants. Elles procèdent avec le concours des caisses déléguées pour la sécurité sociale des travailleurs indépendants. À partir du 1er janvier 2020, ce sont les caisses du régime général (maladie, vieillesse et recouvrement) qui prendront en charge la gestion des prestations et du recouvrement des cotisations et contributions des travailleurs indépendants. Les micro-entrepreneurs sont bien entendu concernés, au même titre que les artisans et commerçants.

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