Villefranche-de-Rouergue. La situation financière de l’intercommunalité fait débat

Je ne me fais pas de souci sur le plan financier. Je ne suis pas du tout inquiet." Le grand argentier de la communauté de communes, Bernard Vidal, s’est voulu rassurant en répondant à Didier Pouzoulet-Ligue, ayant fait part de ses craintes sur la situation du Grand Villefranchois (toujours le nom officiel, tant que toutes les communes n’ont pas délibéré pour Ouest Aveyron communauté).

Des remarques intervenues dans le cadre du débat d’orientations budgétaires, jeudi soir, après une longue présentation de chiffres par le vice-président en charge des finances. Si bien que l’exercice s’est plus apparenté à un examen du compte administratif 2018, point également à l’ordre du jour. Une approche relevée par Patrice Couronne, qui a qualifié ce débat de " très léger ". L’ancien président de la communauté de Villefranche a aussi pointé " une explosion " des charges du personnel : " Plus 30 % depuis 2017. " Pour sa part, Didier Pouzoulet-Ligue a réitéré ses observations de l’an dernier. Pour l’ancien président de la communauté du Villeneuvois, il y a danger au vu de la baisse (700 000 €) de la capacité d’autofinancement nette. " Dans deux ans, elle sera à zéro. On grignote la cagnotte constituée par les différentes communautés de communes avant la fusion. " Le maire de Naussac a dénoncé un " éparpillement des moyens " et juge nécessaire de " faire des économies sur le fonctionnement pour libérer des moyens pour des investissements futurs ".

Répondant aux critiques, Bernard Vidal estime que la communauté, dont le ratio de désendettement est d’un an, a été mise en état de marche. Il est rejoint dans son appréciation par Jean-Louis Alcouffe pour qui "la machine est en place, maintenant il faut produire", et Michel Delpech qui parle "d’une collectivité opérationnelle".

Un débat d’orientations budgétaires ne demande pas de vote sur le fond, les élus doivent seulement prendra acte de sa présentation. Ce qu’ils ont fait à l’unanimité. En revanche, le compte administratif n’a pas eu l’aval de Patrice Couronne (contre) et d’Éric Cantournet et de Stéphanie Bayol (absentions).

Pour 2019, les taux d’imposition de la communauté de communes ne doivent pas augmenter (7,63 % pour la taxe d’habitation, 0,51 % pour le foncier bâti et 9,07 % pour le foncier non bâti). Quant aux bases fiscales, l’État devrait les revaloriser de 2,2 % (un chiffre pas encore officiel).

Bernard Vidal a aussi levé le voile sur les principales dépenses d’investissement qui seront inscrites au budget primitif 2019, dont le vote est prévu le 11 avril. 400 000 € seront inscrits pour l’acquisition d’un immeuble et l’aménagement du futur office de tourisme en centre-ville, 50 000 € pour l’aménagement de la gare routière scolaire place de la Liberté, 50 000 € pour l’étude de la réhabilitation de l’îlot de l’ancienne gendarmerie et de la Poste. 180 000 € seront aussi budgétisés cette année pour le "tiers lieu" (lire ci-dessous).