Les Aveyronnais Michel et Sébastien Bras à la Bourse de Commerce : à quoi s’attendre ?

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  • Le restaurant de Michel et Sébastien Bras  portera le nom de « Halle aux grains » en référence à l’édifice dédié à l’origine au commerce du blé.
    Le restaurant de Michel et Sébastien Bras portera le nom de « Halle aux grains » en référence à l’édifice dédié à l’origine au commerce du blé. DR
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Centre Presse Aveyron

Après le Suquet, Michel et Sébastien seront aux fourneaux du restaurant de la Bourse de commerce de Paris, qui hebergera très prochainement la collection d’art contemporain du milliardaire François Pinault. Un nouveau défi pour les héros très discrets de la gastronomie française.

La nouvelle fait l’effet d’une petite bombe. Le milliardaire et grand amateur d’art François Pinault, s’est offert les services du plus influent architecte japonais du moment, Tadao Ando, pour transformer la magnifique rotonde abritant autrefois la Bourse de commerce de Paris en musée. Un musée de 7 700 m² qui abritera au printemps 2020, certaines des œuvres emblématiques de la Fondation éponyme. Convaincus par le milliardaire et l’ancien ministre Jean-Jacques Aillagon, à la tête de la Fondation, Michel et Sébastien Bras auront la charge du restaurant implanté au troisième étage de l’édifice. Avant l’ouverture du musée, petit état des lieux de ce chantier d’exception.

Un chantier titanesque

Des dizaines de tonnes de gravats ont déjà été évacuées. A ce jour, l’édifice, encombré au fil des décennies de petits habitacles administratifs et de vilains rajouts, a été totalement désossé et débarrassé de toutes ses anciennes structures. "Transformé en Bourse de Commerce en 1889 par Henri Blondel, l’édifice tourne désormais le dos aux Halles pour s’ouvrir sur la rue du Louvre, nouvellement percée, et sur le Paris moderne du Baron Haussmann. La destruction dramatique de l’œuvre de Baltard, à l’origine de la prise de conscience de la valeur de l’architecture du XIXe siècle, entraîne l’inscription en totalité de la Bourse de Commerce en 1975", précise-t-on sur le site du projet. Dans ce magnifique bâtiment tout rond, Tadao Ando construit, sans toucher aux murs classés, un anneau très pur de béton lissé qu’éclaire la lumière zénithale de la verrière ancienne. "Ce geste donnera naissance à un espace d’exposition principal sous la coupole". Toujours en béton, un escalier dit "en pelure" permettra enfin d’accéder aux étages.

Un architecte "jupitérien"

Objet d’une rétrospective très remarquée au Centre Pompidou, Tadao Ando est une figure majeure de l’architecture contemporaine. Dieu vivant dans son pays, lauréat de nombreux prix d’architecture partout ailleurs, cet autodidacte, boxeur professionnel dans ses jeunes années, sera à l’œuvre pour redonner vie à la Bourse du Commerce, en transformant le bâtiment du 19e siècle en un musée d’art contemporain. Une nouvelle collaboration pour le duo Pinault/Ando à qui le fondateur de la holding Artémis et du groupe de luxe Kering (Gucci, Saint Laurent) avait déjà confié la commande d’un musée contemporain sur l’île Seguin (tombé à l’eau) puis la rénovation du Palazzio Grassi et de la Punta de la Dogana à Venise.

Un restaurant avec vue

Depuis le troisième niveau, le restaurant confié aux deux Laguiolais offrira une vue intérieure sur le cœur du bâtiment et ouvrira le regard sur la ville, vers l’église Saint-Eustache, la Canopée des Halles et, au-delà, sur la tour Saint-Jacques et les toits de Paris. Un restaurant qui portera le nom de "Halle aux grains" en référence à la première destination d’un édifice dédié à l’origine au commerce du blé, élevé en 1763 à l’emplacement de l’actuelle Bourse de Commerce.

"Ce nouveau restaurant est une proposition inédite ; elle ne concurrence pas les maisons voisines ni n’a l’ambition d’entrer dans une compétition étoilée. Elle offrira aux Parisiens, aux Franciliens, aux visiteurs étrangers de faire l’expérience de l’art de la famille Bras pour la première fois à Paris", souligne Jean-Jacques Aillagon, directeur général de Pinault Collection.

Un défi familial

A la manœuvre tout l’hiver, Michel Bras n’a jamais caché son admiration pour le milliardaire et l’architecte japonnais. "Le projet de François Pinault nous a émerveillés. L’architecture légère de Tadao Ando va délicatement frôler celle de la Bourse de commerce, l’histoire et l’art contemporain vont se mêler. C’est un lieu inspirant, qui donne du souffle. Avec ce projet nous allons pouvoir partager notre table avec un nouveau public, c’est une chance. Nous attendions une histoire passionnante à vivre à Paris. Elle est là", soulignait Michel Bras, au jour de la présentation du projet.

Un lieu "emblématique"

Si rien, - durée des travaux et des aléas inhérents obligent -, n’est encore validé concernant la future adresse Bras, l’idée générale est bien là. "On a ici un lieu magique : la Bourse des commerces était l’ancien réservoir à céréales du Tout Paris, rappelle Sébastien. Un lieu emblématique qui va nous inspirer c’est sûr en termes d’offre. Ca va nous permettre de réfléchir à une offre autour des céréales, autour du grain. On construit petit à petit notre offre. Le fait qu’il y ait un lien aussi à l’art contemporain, évidemment ça nous parle puisque ça fait résonance avec le projet du musée soulages à Rodez".

Le mobilier signé Bouroullec

Certains y verront peut-être la patte de la "mafia bretonne". Le milliardaire rennais François Pinault, qui prépare avec ses équipes la transformation du lieu, a décidé de confier la conception et la sélection du mobilier aux designers finistériens Ronan et Erwan Bouroullec. Les deux frères, fers de lance du "slow design" français travaillent sur ce projet avec les architectes Lucie Niney et Thibault Marca de l’agence NeM. "J’ai beaucoup d’admiration pour le travail de Ronan et Erwan Bouroullec ; j’apprécie particulièrement la radicale sobriété de leurs créations, la constance de leur vision qui s’incarne dans des formes simples, résistantes au temps et à la tentation du décor", a expliqué François Pinault dans un communiqué. "Comme un signe, Ronan, Erwan et moi sommes tous trois bretons, tous trois relativement taiseux et plutôt enclins au minimalisme. Tout pour s’entendre !", souligne celui qui est aussi propriétaire du Stade Rennais, le club de football breton.

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