Laguiole. D’anciens élèves bienfaiteurs de leur école

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  • Les élèves enchantés de leurs nouvelles tablettes.
    Les élèves enchantés de leurs nouvelles tablettes.
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CORRESPONDANT

Ils ont quitté l’école publique de Laguiole depuis plusieurs décennies. Et pourtant, quand ils regardent derrière eux et qu’ils s’interrogent sur ce qui a compté dans leurs parcours, l’établissement garde une bonne place dans leurs souvenirs.

La maîtresse du moment, Mlle Baldit, qui leur apprit à compter avec des bûchettes, à écrire avec les lettres… La disposition de leur salle de classe et le travail qui y était mené, les bêtises des élèves et les remontrances des professeurs font pétiller leurs mémoires. L’école leur offrit, de construire des fondations solides qui leur permirent par la suite de mener une vie plus simple que leurs parents. L’école avait participé à leur donner des valeurs, des ouvertures au monde, des connaissances pour les aider à devenir des adultes épanouis. L’école était un lieu de sérénité pour grandir, alors qu’autour, c’était la guerre qui emplissait les pensées.

Le temps a passé et la distance s’est installée avec le moment de leur passage à cette école de la République. Au fil des années, sans doute, s’est construit un sentiment fort de reconnaissance pour cette école, qui permit à ces enfants de Laguiole de mener une vie agréable. C’est pourquoi, aujourd’hui, ils souhaitent remercier leur école. Pour cela, ils ont contacté le directeur de l’établissement. Lui, ne les connaissait que de vue comme des anciens du village. Eux, suivaient la vie de l’école dans la presse ou en échangeant avec d’autres Laguiolais. Ils ont dialogué avec le professeur et adhéré à deux projets d’intérêt pour l’avenir de l’école.

Déjà, aider l’école à poursuivre l’investissement dans son équipement numérique, en achetant des tablettes tactiles. Avec une douzaine d’appareils (environ 6 000 €) venant s’ajouter aux dix que possédait déjà l’école. Les élèves peuvent depuis avoir déballé ces beaux cadeaux, travailler quotidiennement lectures, dictées, calculs et bien d’autres disciplines… Puis débuter la construction d’une bibliothèque (avec 3 000 € de livres), l’accès aux livres étant pour eux un symbole fort des apports de l’école. En effet, notre bienfaitrice se souvient avoir reçu un jour un livre. Pas du père Noël de l’époque, non. Celui-là leur laissait pendant les vacances deux trois papillotes et un personnage en chocolat (ce qui emplissait quand même leur cœur de joie). Pas de leurs parents non plus, eux souffraient déjà de bien nourrir leurs enfants. Mais d’une généreuse visiteuse qui laissa à une petite fille, un livre, qu’elle put lire grâce à son travail à l’école. L’histoire était celle d’un petit oiseau appelé Cui-Cui. À l’époque, pas de poste radio ou de télévision, seulement la lueur d’une lampe électrique posée sur la table du salon, qui servit à lire et relire ce beau livre. Ces deux anciens élèves souhaitent rester anonymes et n’attendent aucun bon point de leur geste. Ils ne veulent pas de remerciements, juste le bonheur de savoir qu’à leur tour ils ont aidé celle qui leur avait tenu la main quelques années.

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