Rieupeyroux : Yvon Nattes inscrit son nom dans l’histoire de son village

  • Yvon Nattes et sa femme Yvette devant le calvaire terminé.
    Yvon Nattes et sa femme Yvette devant le calvaire terminé. Hélène Lecarme
  • les trois croix du calvaire de la chapelle Saint-Jean-Baptiste ont été remplacées.
    les trois croix du calvaire de la chapelle Saint-Jean-Baptiste ont été remplacées. Hélène Lecarme
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CORRESPONDANT

Le 23 février, Yvon Nattes, aidé par son fils, son gendre, trois amis et un employé municipal, remplaçait les trois croix du calvaire de la chapelle Saint-Jean-Baptiste : défendre le patrimoine local tient tant à cœur de ce nonagénaire qu’il s’est à nouveau lancé dans l’aventure.

En effet, c’est lui qui avait déjà construit et posé la première croix, celle soutenant le Christ, il y a 31 ans !

Les trois croix, fragilisées par le temps, pourries par les intempéries, fabriquées en red cedar, étaient devenues dangereuses. Le maire et son conseil municipal avaient évoqué l’idée de les fabriquer en métal, pour plus de durabilité, mais les membres de l’association "Les amis de Rieupeyroux", qui œuvrent à la sauvegarde du patrimoine local, ont proposé à la mairie de les refaire à l’identique : Yvon Nattes a fait valoir que le red cedar n’avait pas tenu le coup aussi bien qu’on avait voulu le lui laisser croire à l’époque, et que rien ne valait le châtaignier local ! C’est ainsi que le bois a été commandé à la scierie de Jérôme Garric, nouvellement installé aux Molinières de Calmont, et qu’Yvon, encore plein de dynamisme du haut de ses 90 ans, s’est remis au travail, aucun autre menuisier n’ayant le temps de s’occuper du chantier rapidement. Il n’est pas peu fier de sa réalisation, et il peut se vanter d’avoir consolidé les croix autant que faire se peut ! Tout a été pensé pour que son œuvre perdure. Du bois vraiment imputrescible, traité à l’huile de lin, toutes les extrémités des croix protégées par des manchons de métal, un espace ménagé au bas des croix pour éviter que le bois ne touche le sol, chaque croix enfilée dans un manchon d’acier de 18 x 18 cm, lui-même enfoncé d’un mètre de profondeur en terre, le tout posé dans un trou comblé de béton armé.

Un seul regret pour ce menuisier de toujours, croyant et pratiquant, qui se targue d’être un miraculé, car il est tombé plusieurs fois et s’en est toujours sorti, parfois même sans une égratignure… Son ami, Pierre Mouly, qui tenait tant à voir les croix en place, est décédé quelques jours avant la pose. Alors, Yvon a une pensée émue pour lui, ses yeux se voilent de tristesse lorsqu’il évoque la belle journée ensoleillée endeuillée pour la perte de l’ami.

Que cet amour de la vie, des gens qui l’entourent, et de son village soit visible et reconnu longtemps par tous les visiteurs d’aujourd’hui et de demain qui passeront par Rieupeyroux !

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