Les serveurs de cafés et restaurants, denrées trop rares en Aveyron

En 2019, 29,8 % des entreprises aveyronnaises se déclarent "recruteuses" pour un total de 10 380 intentions d’embauches, saisonnières pour 44 %. Selon une enquête sur les besoins de main-d’œuvre menée par Pôle emploi, serveurs de café, de restaurants et commis représentent les professions les plus demandées, à hauteur de 648 postes dans l’Aveyron.

"Il y a énormément de postes à pourvoir, notamment en restauration, que ce soit en cuisine ou en salle, confirme Romain Boulliard, vice-président de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (Umih). Dans nos secteurs, le recrutement a déjà commencé depuis deux ou trois mois, les saisonniers basculent de l’hiver, dans les stations, à la saison estivale".

"Travailler sept jours sur sept, l’un des freins"

Pénurie de candidats pour 82 %, profils inadéquats pour 81 % mais aussi difficultés financières (23 %)…

Dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, les employeurs considèrent que 60 % des projets sont "difficiles" à mener selon l’enquête. "Nous travaillons le week-end, le soir, souvent quand les autres sont dans leurs loisirs. Nous sommes là pour faire plaisir aux clients, ce sont des métiers de passion, de vocation", explique le vice-président de l’Umih, qui pense par ailleurs que "le fait de travailler sept jours sur sept est l’un des freins".

Pour autant, les organismes de formation français sont reconnus, jusqu’à l’étranger parfois, ce qui peut paradoxalement desservir le secteur. "Les jeunes partent de plus en plus facilement à l’étranger pour y faire des saisons, dans des grands groupes. Mais on a aussi une déperdition qui se fait quand les jeunes veulent construire une vie de famille, avec maison et enfant. Beaucoup se reconvertissent", analyse Romain Boulliard.

Dans le domaine de la construction, 88 % des projets de recrutement sont jugés "difficiles" avec la palme pour les postes d’ouvriers travaillant par enlèvement de métal, des travaux publics et du béton et ceux du gros œuvres ; dans ces trois professions, 100 % des recrutements sont considérés comme "difficiles" par les employeurs.

Pour ce qui est de l’hôtellerie et de la restauration, par ailleurs régler ce problème de recrutement est incontournable. La question était d’ailleurs au centre des Assises de la restauration, le 14 avril dernier à Paris et Michel Santos, jeune président départemental de l’Umih, faisait part il y a peu dans ces mêmes colonnes de sa volonté de créer une application aux allures de bourse aux curriculums vitae, à destination des 650 membres de l’Umih de l’Aveyron.

Pour l’enquête Besoins en main-d’œuvre de Pôle emploi, 9 576 établissements aveyronnais ont été interrogés entre octobre et décembre 2018 avec un taux de retour de 26,9 %.