Rodez. Les Aveyronnais Julien Fabre et Damien Galtier font "les Polissons" près du père Lachaise à Paris

Il était une fois...

Toutes les belles histoires commencent par la formule magique. Et, il faut l’avouer : cette histoire est très belle. Il était donc une fois deux amis d’enfance qui, après avoir joué ensemble au football, alors qu’ils avaient 12-13 ans, se sont retrouvés un peu moins de trois décennies plus tard pour faire à nouveau équipe. Cette fois-ci, sur le plan professionnel.

Julien Fabre et Damien Galtier sont nés tous les deux en 1977 à Villefranche-de-Rouergue, un le 6 juillet, l’autre le 11 mai. Alors que le premier est "un pur produit local", avec une maman commerçante (re)connue dans la sous-préfecture aveyronnaise et un papa commercial, le second est un enfant de Lanuéjouls, où son père est agriculteur et sa mère infirmière à domicile.

Après avoir porté les couleurs du Stade villefranchois, les deux défenseurs n’ont pas pris le même chemin. Celui de Julien Fabre l’a mené au collège Saint-Dominique de La Fouillade, puis à Rodez pour un bac G3 et un BTS force de vente en alternance à la CCI. Damien Galtier a connu le collège de Rignac et le lycée Saint-Joseph à Rodez où il a été interne. Il n’a pas oublié : "ça m’a calmé !". Il se souvient, en particulier, des dortoirs qui lui rappelaient "La guerre des boutons". Il s’est orienté vers un BTS informatique et une licence pro dans le web, dont c’était les balbutiements. Après avoir croisé la route de Christian Valat à Espalion et vanté les mérites d’implants auprès des dentistes, Julien Fabre a rencontré la Parisienne Christina, et Diego a vu le jour. "J’ai tout arrêté pour m’occuper de mon fils. C’était un vrai choix", assure-t-il.

De son côté, Damien Galtier a intégré une maison d’édition en tant que webmaster, avant de bifurquer encore. "J’ai toujours voulu faire de la restauration car j’aimais l’ambiance des bistrots", sourit-il. Après des expériences comme salarié, il a pris les rênes, en 2016, du "Métivier", un bar de La Française des jeux, qu’il a rebaptisé "Les Polissons".

C’est là que l’a retrouvé, presque par hasard, Julien Fabre, auquel il a dit : "Ce métier peut vraiment t’intéresser". Le jeune papa a réfléchi et, alors qu’il s’imaginait volontiers serveur chez Damien Galtier, il l’a rejoint mais comme... associé. La belle histoire a débuté le 1er février 2019 et ce bistrot situé à deux pas du Père Lachaise, dans le 20e arrondissement parisien, qui compte 50 couverts et emploie sept salariés, est entre les mains des deux amis. Lesquels espèrent en faire "un lieu de partage, très vivant, autour de bons produits, avec une cuisine simple et fraîche, et des vins de producteurs. On est semble-t-il sur le bon chemin".

L’un pour l’OM, l’autre pour le PSG

Que leur reste-t-il de l’Aveyron ? "Ma famille et mes amis. En fait, tout finalement !, lance Julien Fabre. Même si je dois souvent me contenter de ne “descendre” qu’à Noël, je suis fier d’être aveyronnais".

Damien Galtier est sur la même longueur d’onde que son pote : "J’ai gardé : ma famille au pays avec, par exemple, ma sœur Amélie qui travaille à Rodez, et un peu l’accent ! Je ne serai jamais Parisien, je resterai toujours un paysan, dans le sens noble du terme, avec des valeurs qui m’ont construit". Les deux amis d’enfance ont donc beaucoup de points en commun. Il n’y a que sur un seul terrain qu’ils n’arrivent pas à s’entendre : leur équipe fétiche en Ligue 1 de football. Alors que Julien Fabre est "un supporter de l’OM", Damien Galtier est, quant à lui, "un inconditionnel du PSG".