Rodez. Retards, état du réseau ferroviaire : la région Occitanie met la pression sur la SNCF

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  • La ligne Rodez - Albi - Toulouse accuse régulièrement retards et suppressions de train, comme bien d’autres lignes ferroviaires en Occitanie
    La ligne Rodez - Albi - Toulouse accuse régulièrement retards et suppressions de train, comme bien d’autres lignes ferroviaires en Occitanie JAT
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Centre Presse

La présidente de la région Occitanie pointe du doigt les carences de gestion du réseau ferroviaire régional par la SNCF. Et hausse le ton.

Le 9 avril 2018, après des mois d’âpres négociations, la région Occitanie signait avec SNCF Mobilités une convention d’une durée de 8 ans (2018-2025). Au travers de cette convention "ambitieuse", la SNCF s’engageait notamment à améliorer la qualité de service et la ponctualité des trains sous peine de pénalités financières, de développer de nouvelles dessertes etc.

4 000 trains supprimés en 2018

Un an après, Carole Delga a estimé utile de dresser un premier bilan. Et il n’est pas bon, a estimé la présidente de la région Occitanie qui n’a pas caché son "mécontentement" avant de dresser une sorte de catalogue des manquements de l’opérateur ferroviaire en 2018.

Les retards ? Ils touchent 40 trains par jour en moyenne, soit 15 000 trains par an. Au mois d’octobre 2018, 30 % des trains sur la ligne Toulouse-Ariège ont enregistré des retards, 31 % au mois de novembre sur la ligne Narbonne-Nîmes. Le nombre de suppressions des trains a atteint le chiffre de 4 000 l’an dernier, soit 16 par jour. Pour répondre aux usagers mécontents, la présidente a fait le choix d’utiliser les pénalités négociées dans le cadre de la convention avec la SNCF pour rembourser un mois d’abonnement aux usagers.

75 millions d’euros investis en urgence d’ici 2021

Ces problèmes, endémiques en Occitanie, une région qui consacre de lourds investissements dans le ferroviaire mais qui, paradoxalement, fait partie des plus mauvais élèves en matière de ponctualité, ont poussé Carole Delga à critiquer le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy. "Il n’y a plus de conducteur dans le train SNCF en France", a-t-elle lâché, agacée. D’autant plus agacée que la région Occitanie, qui enregistre une hausse de 2,2 % de la fréquentation des TER chaque année, doit pallier les désengagements de l’État et de la SNCF sur les infrastructures, laissées à l’abandon pendant des décennies. "

Pour assurer la pérennité du réseau jusqu’en 2021, je vais proposer une intervention exceptionnelle à hauteur de 75 M€ pour réaliser tout un ensemble de travaux d’urgence, faute de quoi 40 % du réseau va se dégrader, avec évidemment des menaces de fermetures de lignes ", a-t-elle ajouté.

Cet investissement n’a de sens que si SNCF réseau poursuit ses investissements. Pour autant, rien n’est moins sûr. "Là où la SNCF n’a pas dégagé les ressources nécessaires, la Région n’aura d’autre choix, si la future Loi d’orientation des mobilités (LOM) l’en autorise, que de prendre en maîtrise d’ouvrage directe les travaux des lignes dont le trafic est aujourd’hui suspendu ", a prévenu la présidente de la région Occitanie.

Les 300 millions d’euros par an de la région à la SNCF

Si les résultats en matière de ponctualité se sont améliorés au début de l’année 2019, la région n’entend pas relâcher la pression sur l’opérateur.

"Je demande à la direction de la SNCF, à Guillaume Pépy, d’honorer ses engagements, de nous faire préférer le train, le mode de déplacement le plus vertueux dans le contexte d’urgence climatique, et de les faire rouler en région. Ce pour quoi nous versons 300 millions d’euros chaque année, soit près de 2,5 milliards d’euros sur la durée de la convention ", a indiqué Carole Delga.

Car selon elle, l’opérateur historique ne peut pas viser uniquement la rentabilité. "Il a d’abord une mission d’aménagement du territoire, c’est ce que disent une large majorité des habitants d’Occitanie".

Le message a le mérite d’être clair.

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