Millau. Après le loup, ils veulent faire entrer les curieux dans la bergerie

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  • Sur l’exploitation de Pierre Cassan, à Millau, le dispositif a été présenté.	 l. c.
    Sur l’exploitation de Pierre Cassan, à Millau, le dispositif a été présenté. l. c.
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JDM

Face aux attaques, au traumatisme que nous subissons, nous sommes seuls. Et en plus, on nous montre du doigt comme si nous voulions l’extermination du loup. Voilà pourquoi nous avons besoin de mettre des mots sur notre désarroi, d’expliquer notre réalité." L’émotion, sur les lèvres des éleveurs sud-aveyronnais récemment attaqués par le loup, est prégnante.

Un fossé grandissant entre la ville et le rural

Vendredi, sur l’exploitation millavoise de Pierre Cassan, une trentaine d’éleveurs, d’élus, de voisins et de représentants d’offices de tourisme avaient répondu à l’appel de l’association de défense du pastoralisme Cercle 12 et de la Mutuelle sociale agricole (MSA). Ensemble, ils ont mis sur pied un itinéraire de visites de fermes confrontées à la menace du loup sur les troupeaux ovins. L’objectif : toucher les "citadins", les touristes et les consommateurs. "Outre les extrémistes pro-loups, tout le monde comprendra la souffrance de ces femmes et hommes, explique Mélanie Brunet, coprésidente du Cercle 12. Beaucoup de gens comprennent la protection du loup comme espèce protégée, parce qu’ils n’ont aucune idée de la réalité psychologique." Inquiets du fossé "qui continue à se creuser" entre habitants des villes et des campagnes, les éleveurs espèrent faire un pas vers le dialogue, "être constructifs" bien qu’il y ait "du boulot" pour y parvenir. "Il y a une chose sur laquelle tout le monde s’accorde : le bien-être animal et le produit local de qualité, résument les éleveurs.

Un sentiment d’abandon

"Il nous faut expliquer aux consommateurs que là, tant qu’il y aura le loup, nous n’y parviendrons pas. Parce que la seule solution qu’il nous reste face à lui, puisque l’État nous abandonne, c’est d’abandonner, nous aussi. De plier boutique. Petit à petit, c’est le pastoralisme qui disparaît, et les fermes-usines qui fleurissent."

Dès à présent et jusqu’à l’été, chaque agriculteur aura la liberté de mener ses visites comme il l’entend. La MSA met à disposition un court film, réalisé dans les Alpes, comme support. Un film disponible gratuitement sur Dailymotion, intitulé La Montagne en sursis.

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