Sur le lac de Castelnau-de-Mandailles flotte l’innovation aveyronnaise

  • La croisière s’amuse pour élus et partenaires en attendant de trouver un prestataire.
    La croisière s’amuse pour élus et partenaires en attendant de trouver un prestataire. JAT
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Olivier Courtil

Le syndicat intercommunal à vocations multiples de Castelnau-Lassouts-Lous s’est vu remettre les clefs du premier écolodge touristique flottant et autonome.

Carré de Vie. Tel est le nom du premier écolodge, à savoir éco-hébergement, fabriqué en Aveyron qui flotte désormais sur le lac de Castelnau-Lassouts. Frédéric Boissière, gérant de l’entreprise éponyme et de la société de commercialisation Carré de Vie, a énoncé ce mercredi les multiples avant-premières de cette réalisation qui feront même jurisprudence. Ce "lieu de vie", comme il dit, existe sur terre comme sur l’eau avec une autonomie énergétique grâce aux panneaux photovoltaïques, avec la possibilité de poser une éolienne et la mise en œuvre d’un système de phytoépuration qui se veut précurseur.

Savoir-faire local

L’entreprise a même déposé une marque "En attendant les brebis" pour le mobilier, haut de gamme, gage du savoir-faire aveyronnais avec le bois local, le cuir millavois et la confection artisanale. Jacques Pierrejean, d’origine millavoise et designer de renom à l’international, justifie l’excellence souhaitée et réalisée ! De fait, le Carré de Vie a "une vocation internationale" avec déjà des clients aux Antilles, dans le nord de la France et sur la Seine en vue des Jeux olympiques à Paris. Comme le dit Alain Picasso, responsable de l’agence EDF Hydro et partenaire, il s’agit "d’une vitrine en Aveyron pour la France et l’international". Vue sur le lac, la nature environnante et le village de Mandailles, le Carré de Vie offre un panorama à 360° avec deux grands lits, espace cuisine, coin salon avec rocking-chair, deux douches, toilettes dans un esprit qui colle à la demande.

En chiffres

310 000 € coût total du  Carré de Vie dont 30 000 € de mobiliers fabriqués aussi par l’entreprise Boissière qui a déposé la marque « En attendant les brebis ».
124 000 € d’aides de l’État, 80 000 € d’aides du programme Leader, 62 000 € d’aide du Sivom lac de Castelnau-Lassouts, 30 000 € du Département, 20 000 € d’aides d’EDF dont la moitié a financé le prototype.
bateaux électriques seront financés par la Région pour assurer la gestion et l’accueil du Carré de Vie.
25, 32, 64 m2, dimensions des modules avec une étude pour 84 m2 à la demande d’un porteur de projet d’envergure.
100 % français pour l’ossature bois.
95 % recyclables avec démantèlement et bois réutilisé dans une scierie.
30 km, la piste autour du lac aménagée pour la pêche avec embarcadère et vélo électrique.

Commercialisation en 2020

"Les gens veulent de l’insolite, être hors du temps, de l’innovation, le Carré de Vie est un outil de séduction", dit en ce sens Jean-Luc Calmelly, président de l’Agence de développement touristique en Aveyron (ADT).

Petit bémol, cette réalisation rendue possible grâce à l’engagement du syndicat mixte à vocation multiple (Sivom) du lac de Casltenau-Lassouts présidé par Christian Naudan (lire ci-dessous) qui s’est vu remettre les clefs ce mercredi, ne sera pas en fonctionnement cet été. "Il faut maintenant le faire vivre et il nous faut trouver un prestataire à la hauteur ", glisse Christian Naudan. En clair, il faudrait un deuxième Carré de Vie pour permettre de se jeter à l’eau. Or, le premier a coûté 310 000 € et les élections municipales l’an prochain risquent de freiner les ardeurs…

De Rugy le 27 juin

À cela s’ajoute un couac : Nicolas Hulot, présent mardi soir à Conques, aurait été le parfait ambassadeur. D’autant que ce mercredi après-midi, jour de la remise des clefs à Castelnau, il arpentait Bozouls et son canyon dont le maire n’est autre que Jean-Luc Calmelly… "Il aurait fallu l’organiser", admet ce dernier. La manifestation "Lac’titude" organisée par EDF jeudi 27 juin avec inauguration du Carré de vie, verra la venue "d’un ministre ou secrétaire d’État", annonce Alain Picasso. La venue de François de Rugy, ministre de l’Écologie est confirmée, l’occasion de rattraper le coup.

Pourquoi pas Pareloup ?

À la vue de cette innovation d’envergure, la question se pose. «C’est un concours de circonstances, j’ai rencontré Philippe Ethuin, chargé de son développement au départ et parti sous d’autres cieux. Je me suis dit qu’il fallait se positionner de suite car sinon il nous passerait sous le nez. Le préfet de l’époque, Louis Laugier, nous a apporté le coup de pouce salutaire qui a permis sa réalisation, par des aides au financement et par sa ferme volonté de voir ce projet aboutir sur notre territoire », confiait Christian Naudan, président du Sivom du lac Castelnau-Lassouts. Un hommage fut aussi rendu à Jean Boyer, défunt maire de Castelnau « qui a porté le projet sans jamais avoir pu y mettre les pieds », a dit, ému, Mathieu Anglade, premier adjoint.

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