Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire à l’écoute de Bosch et Sam

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  • En 2016, alors ministre de l’Economie, Emmanuel Macron avait visité le site de Bosch.
    En 2016, alors ministre de l’Economie, Emmanuel Macron avait visité le site de Bosch. JAT
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Joël Born

La crise du diesel, qui touche constructeurs et équipementiers, fait peser de lourdes menaces sur les deux principales entreprises aveyronnaises de la filière automobile, Bosch et Jinjiang Sam. Les représentants des salariés sont reçus, ce jeudi matin, en préfecture, par Bruno Le Maire.

Ils voulaient être reçus par le président de la République, et lui seul, le « premier de cordée », pour reprendre une expression d’Emmanuel Macron. Après avoir décliné l’invitation de la secrétaire d’État, Agnès Pannier-Runacher, les représentants des salariés de l’usine Bosch de Rodez seront finalement reçus, ce matin, à 9 h 45, en préfecture, par le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Comme le seront, en suivant, les représentants des salariés de Jinjiang Sam. En présence, de la direction générale du groupe chinois, et de responsables du groupe Renault, principal donneur d’ordres de l’entreprise viviézo-decazevilloise. Des salariés qui bloquent, depuis lundi matin, les accès principaux de leur usine, sur laquelle plane la menace d’un plan social de 200 à 250 suppressions d’emplois sur les 420 actuels de la fonderie sous pression. Alors même que lors de la reprise du « vaisseau amiral » du groupe Arche, les industriels asiatiques avaient promis un plan de développement et de conséquents investissements. Hier, les salariés de Jinjiang Sam ont décidé de reconduire leur mouvement (lire en page Decazeville). « Le blocage sera reconduit tant qu’il n’y aura pas l’abandon du plan social », ont-ils prévenu.

Plusieurs centaines d’emplois de trop à l’usine Bosch

Hier matin, les représentants CGT, SUD et CFE-CGC de l’intersyndicale de l’usine Bosch, se sont retrouvés, comme un seul homme, autour de la même table, pour redire leurs inquiétudes, au regard d’un effondrement du marché du diesel, qui pénalise fortement leur entreprise. « Lorsqu’Emmanuel Macron nous a rendu visite en 2016, nous étions 1700, nous ne sommes plus que 1400, et la direction confirme qu’à terme nous ne serons plus que 800 », a insisté Yannick Anglarès (CGT). On l’a compris depuis longtemps le mal est profond. La direction évoque un sureffectif de 250 personnes, dès 2020, et de 550, à l’horizon 2025. Selon le rythme de production actuel. Un rythme qui risque encore de se dégrader. Avec une moyenne de soixante jours de fermeture, pour cette année 2019, l’usine de la zone de Cantaranne ne tourne plus qu’à 80 % de sa capacité habituelle. Depuis le début de l’année, l’usine Bosch Rodez a cumulé 7 234 jours d’activité partielle. Selon les chiffres communiqués par les services de l’État, cela représente déjà plus que le volume total de chômage partiel de toutes les entreprises aveyronnaises, pour la seule année 2018.
Comme si le décrochage du diesel ne suffisait pas, les salariés de Bosch ont récemment appris que le rapport de l’étude indépendante sur les émissions des véhicules essence et diesel était reporté de plusieurs mois. En septembre 2020, selon toute vraisemblance, alors qu’il aurait dû être livré d’ici la fin de l’année. « On veut juste de la neutralité sur les impacts environnementaux », précise Pascal Raffanel (CGF-CGE), certains voyant dans le retard de l’étude « un acte volontaire à but électoraliste. » Pour Yannick Anglarès, « seul le président de la République ou le Premier ministre peuvent arbitrer les tiraillements entre le ministère de l’Économie et celui de l’Écologie. » Et Cédric Belledent (Sud) de rappeler les propos d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, lorsqu’il déclarait à Rodez que le salut du diesel devra passer par l’innovation technologique.

« Accompagner la filière industrielle »

Les représentants syndicaux de Bosch ont parfois le sentiment de ne pas être pas suffisamment soutenus par les élus locaux (lire en page suivante les propos de Christian Teyssèdre). Hier matin, ils ont dénoncé une certaine « inaction politique. Ils sont plus sur les échéances électorales que sur l’emploi dans la région. » À l’heure de cette visite présidentielle, ils en appellent, une fois de plus, à la puissance publique et au gouvernement pour « accompagner, dans sa transition, la filière industrielle aveyronnaise. Nous avons besoin de décisions fortes. Pour l’instant, il n’y a pas eu beaucoup d’actes. » Dans tous les cas, l’intersyndicale de Bosch appelle le personnel de l’usine à un rassemblement, en début d’après-midi. Et, selon les résultats de la rencontre avec Bruno Le Maire, une marche en direction du quartier de Bourran est envisagée.
 

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