Rodez. Le plasticien ruthénois Cyril Hatt, "fasciné par les objets du quotidien"

  • Avec persévérance, Cyril Hatt creuse, depuis plus de 10 ans, son sillon original dans le monde de l’art contemporain. 	AD
    Avec persévérance, Cyril Hatt creuse, depuis plus de 10 ans, son sillon original dans le monde de l’art contemporain. AD Centre Presse - Auréllien Delbouis
Publié le
A.D.

Il transforme vos baskets en icônes du monde contemporain. En reproduisant tous ces objets du quotidien, Cyril Hatt dénonce la surconsommation, la vacuité de l’existence.
 

Avec son boîtier, il mitraille les objets du quotidien, sans logique apparente, des objets de consommation simplement, tangibles, symboliques parfois, le plus souvent banals. Mis à plat, littéralement, ces projets retrouvent ensuite forme "humaine" dans un enchevêtrement de papier glacé et d’agrafes, visibles, en relief, sans passer par l’illusion d’optique. Lui, c’est Cyril Hatt, plasticien ruthénois installé dans l’Hérault depuis une dizaine d’années. Devenu maître dans l’art de la stéréophotographie, ce procédé qui permet de créer l’illusion du relief en superposant deux photographies prises d’un même objet ou lieu, le plasticien règne sur un monde peuplé d’ersatz. Un règne sans partage. "J’ai toujours été fasciné par les objets du quotidien, par l’image qu’ils relèvent, qu’ils révèlent de nous… consommateurs."

Vacuité de l’existence

De New York à Paris, rares sont ceux à n’avoir pas encore croisé certaines de ses œuvres. Elles qui voyagent dans le monde avec "légèreté, souplesse, fragilité" et qui pourraient disparaître sous des étreintes trop appuyées. Pour quel message ? La brièveté de l’existence ? Sa vacuité ? "Peut-être", élude le plasticien qui offre ainsi à l’objet le pouvoir de transcender sa condition : "J’aime ça, c’est vrai !"

Étagères de cuisine, baskets, tee-shirts, voitures et même un… alpha jet de la patrouille de France. Rien ne résiste à son appétit pour le pastiche. Et s’il ne prétend pas tromper son monde, ses œuvres, volontairement froissés, désuètes et vides, nous laissent à deviner la frivolité de notre société de surconsommation. Dans son atelier de Saint-Jean de Blaquières, le Ruthénois poursuit sa quête. "J’ai commencé un peu par hasard. J’étais fan de photo sans le talent qui va avec, du moins pour tout ce qui touche au développement, la chambre noire. J’ai accumulé un max d’archives. C’est là que j’ai senti le besoin de me réapproprier cette matière, de la travailler de manière plus plastique", révèle Cyril. "Il y avait aussi je pense cette volonté de m’approprier ces objets, de les posséder davantage" : réaliser une copie, fantomatique et factice, et "rendre hommage".

La tête dans les cartons, – "j’ai des milliers d’archives à traiter. J’ai repoussé ce moment, mais là, la place me manque", plaisante-t-il, le Ruthénois imagine ses prochains défis. "J’ai commencé à travailler un banc de sardines. Depuis quelques années maintenant. J’en ai 3 000 sur les 10 000 nécessaires. J’ai encore du boulot. Je travaille aussi sur commande, je me plie aux envies des autres désormais."

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