Aveyron : la fragile reproduction de la truite sauvage

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Centre Presse

La reproduction de la truite fario en milieu naturel est un moment toujours très attendu des pêcheurs et des naturalistes. Ce cycle de la vie, qui débute actuellement en Aveyron, se déroule en plusieurs phases, dans des conditions très particulières avec, pour finir, des résultats toujours incertains.

Moins médiatisée que le brame du cerf, ou encore les vautours de la Jonte, l’observation de truites sauvages en train de frayer a aussi ses fans. Le plus souvent des pêcheurs, mais aussi d’autres amis de la nature, toujours attentifs au renouvellement de la vie. Ce rituel ancestral, vieux de plusieurs centaines de milliers d’années, étonne encore. La proximité des truites, si difficiles à approcher en temps normal, ou l’observation d’un gros mâle surpris à chasser les intrus, offrent, il est vrai, un spectacle singulier, accessible aujourd’hui grâce aux nombreux reportages photos et vidéos mis en ligne sur la toile. Cependant, c’est bien au bord de l’eau qu’il faut être, pour vivre complètement ces moments.

Ouvrir l’œil et le bon

Repérer des frayères demande de l’expérience, c’est pourquoi le néophyte appréciera d’être accompagné au cours de ses premières sorties. En Aveyron, comme dans la majorité des autres départements, la période de reproduction débute en novembre pour s’achever en principe en janvier. Il faut en effet attendre les premiers froids pour que les températures de l’eau baissent. Car le déclenchement des opérations a lieu quand le mercure passe sous la barre des 12 °C. Les spécialistes montrent aussi le rôle essentiel des "coups d’eau", qui, en augmentant les débits d’automne, stimulent les géniteurs à prendre ou reprendre la route vers les frayères, parfois situées proches des sources.

Lorsque l’excursion au bord de l’eau commence, le premier objectif consistera à rechercher les zones de courants dont la hauteur se situe entre 15 et 30 cm. C’est en effet sur ces secteurs que la femelle, à l’aidede sa queue, vient creuser une "cuvette" de 10 à 20 cm de profondeur, où elle dépose ses œufs, le jour ou la nuit, immédiatement fécondés par le mâle. Il ne lui reste plus maintenant qu’à recouvrir la ponte à l’aide de graviers ou de galets. Cette "couverture", très claire et qui tranche avec le fond sombre, doit être obligatoirement stable pour résister à des crues, et non colmatée, pour assurer une bonne circulation de l’eau et donc de l’oxygène à l’intérieur de la frayère. Car c’est là, dans ce nid bien protégé, que se développe la vie.

D’ombre et de lumière

A lieu d’abord l’incubation des œufs, dont la durée est de 350 à 420 degrés jours, soit environ 40 jours, dans une eau à 10 °C. L’éclosion des alevins (15 à 25 mm) se produit au sein des graviers de la frayère, dans l’ombre, à l’abri des prédateurs. À ce stade de développement, l’alevin se nourrit grâce à ses propres réserves, contenues dans le sac vitellin, qui sera résorbé en 4 ou 6 semaines. Enfin, il sort du nid. C’est l’émergence, qui a lieu, en fonction de la température de l’eau, environ 4 ou 5 mois après la ponte (mars- avril). La dispersion des alevins de truite se produit en début de nuit, de manière à éviter les prédateurs. Leur taille (2,5 à 3 cm) leur permet déjà de s’abriter dans les graviers et pierres du substrat, et de s’alimenter de proies apportées par le courant (dérive d’invertébrés). Ensuite, l’alevin doit trouver un poste, véritable espace vital, où l’énergie qu’il dépensera pour se maintenir dans le courant et capturer ses proies lui fournira un gain d’énergie suffisant pour continuer à se développer. D’où la compétition précoce, parfois intense (déjà !) qui existe entre alevins. Ce comportement territorial très fort donne à ceux qui occupent les meilleurs postes l’avantage d’un démarrage de croissance rapide. Ces premières journées et semaines, si déterminantes pour la survie des jeunes alevins, sont là pour rappeler que leur potentiel à devenir dans 2 ou 3 ans des truites adultes, est directement lié à la qualité du milieu, capable ou pas d’abriter, proposer des postes de chasse et fournir de la nourriture.

Sources : "Repeuplement des cours d’eau", (Conseil Supérieur de la Pêche)

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