Une piscine chiffrée à 8 M€ va voir le jour à Salles-Curan

  • Cette structure permettrait l’accueil de milliers d’élèves sur le territoire du Lévézou.
    Cette structure permettrait l’accueil de milliers d’élèves sur le territoire du Lévézou. Midi Libre - EVA TISSOT
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Centre Presse

Voté en conseil communautaire, le futur centre aquatique du Lévézou est prévu pour fin 2023 ou début 2024. Son investissement et son fonctionnement prévisionnel inquiètent certains élus.

C’est un projet d’ampleur pour le Sud-Aveyron. Un centre aquatique flambant neuf, sur une surface de plus de 8 000 m2 avec bassin de 25 mètres couvert, va être construit sur le périmètre de la commune de Salles-Curan, à l’horizon 2023, début 2024. Le projet est officiellement lancé depuis le mois de septembre dernier, après un vote des élus du Lévézou en conseil communautaire. Le dossier, dont les prémices remontent à 2014, a satisfait les études de faisabilité et de préprogrammation préalables.

60 000 entrées par an ?

Le Lévézou, jusqu’ici dépourvu de ce type d’équipement, aura donc son centre aquatique. C’est le site du Pré Bibal, où se trouve actuellement le terrain de football, qui a été retenu. La communauté de communes annonce déjà une base de fonctionnement de 50 semaines par an et une fréquentation ambitieuse de l’ordre de 60 000 passages par an, compte tenu du rayonnement potentiel sur 33 communes. Rappelons que l’intercommunalité ne compte, selon les chiffres 2018 de l’Insee, que 5 626 habitants. Côté emploi, une équipe de huit équivalents temps plein minimum est envisagée, plus six saisonniers en période estivale.

Jean-Pierre Drulhe, le président de la communauté de communes Lévézou-Pareloup, se félicite de cet aménagement qu’il porte depuis maintenant plusieurs années. Il estime d’abord que cet équipement sera "un complément " pour l’offre touristique qu’est déjà le lac de Pareloup, surtout en cas de mauvais temps en période estivale. Il y voit également un plus pour les scolaires. "Dans le cadre de la charte départementale du savoir nager, cet équipement pourra bénéficier à près de 2 700 élèves. Cette structure va combler un manque sur le territoire. "

 

Des espaces bien-être, balnéo...

Le centre aquatique comprendra un bassin couvert de 25 mètres comprenant quatre voire cinq couloirs, un espace bien-être (324 m2), un bassin balnéo (90 m2) et une double zone de jeux d’eau (60m2 en intérieur et 100 m2 en extérieur). L’espace couvert sera d’environ 2 000 m2, pour 2 800 m2 d’espaces extérieurs d’activités et d’agrément, ainsi que 3 200 m2 d’espaces d’accès et de stationnement. Pour répondre à l’emprise globale de ce projet, la surface foncière nécessaire est estimée entre 8 000 et 8 500 m2.

Les élus partagés

Il n’en demeure pas moins que le centre nautique a suscité de longs débats avant son vote en conseil communautaire. Le projet a suscité de grandes interrogations parmi les conseillers, à tel point qu’un débat s’est engagé entre le président et l’assemblée, durant environ 1 h 45. Fait relativement insolite, ces échanges ont abouti, à la demande du maire de Saint-Léons Hubert Seiter, à un vote à bulletins secrets. Sur les 28 suffrages exprimés, 18 élus se sont prononcés pour, 10 contre. Preuve que le dossier ne fait pas l’unanimité au sein du conseil.

La raison est principalement financière. Si le conseil a voté le plafonnement de l’investissement à 8 M€ hors taxes, plusieurs conseillers se demandent si, à ce montant-là, le jeu en vaut vraiment la chandelle. Sachant que le coût annuel d’exploitation à la charge de la communauté de communes a été estimé à 350 000 €/an.

Un coût de fonctionnement qui va peser sur les finances

Pour autant, Jean-Pierre Drulhe se veut rassurant. "Ce sera une charge pour la communauté de communes, mais la collectivité a la capacité de prendre en charge le coût de fonctionnement, assure-t-il. Les gens sont partagés, mais comme tout dossier d’importance, il y a matière à discussion et cela est normal. Nous avons la capacité d’autofinancement, et nous aurons recours à l’emprunt. Il n’y a pas de crainte de voir augmenter l’impôt. Et on ne fait pas ce projet au détriment d’autres dans le futur. Le maillage territorial nous tient à cœur. "

L’utilisation de chaudières bois pour le chauffage du futur centre aquatique est d’ores et déjà actée. De même que l’exploitation, qui sera confiée à un prestataire spécialisé au travers d’une délégation de service public (DSP). Aides de l’Europe, via le fonds Leader, de l’État, de la Région et du Département, sont déjà identifiées, pour des montants qui ne sont pas encore connus avec exactitude. "On espère 50 % de subventions ", chiffre Jean-Pierre Drulhe. Les travaux, eux, devraient débuter au début de l’année 2021

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