Le Clapier : les couteaux de "Vitch forge" sont forgés pour cuisiner

  • Dans sa grange transformée en forge, Ivan donne parfois aussi des stages de deux jours qui permettent de créer son propre couteau.
    Dans sa grange transformée en forge, Ivan donne parfois aussi des stages de deux jours qui permettent de créer son propre couteau. Eva tissot - ML
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Eva Tissot

"Vitch forge" produit tous les ans deux à trois cents couteaux uniques. Ce sont en grande partie des couteaux de cuisine aux lignes épurées et à la lame forgée à Caussareilles.

C’est dans une grange nichée dans un hameau au fin fond du Sud-Aveyron, dans la commune du Clapier, qu’Ivan Peironnenche crée depuis 10 ans ses couteaux racés. En trouvant le lieu où il avait envie de vivre avec sa famille il a aussi trouvé sa voie. "J’avais l’amour des couteaux dans la tête depuis toujours et c’est la maison qui m’a donné les moyens de réaliser mon rêve ", explique-t-il simplement. À 25 ans, avec comme atout une carrière déjà acquise de dessinateur illustrateur il s’est formé à la coutellerie en deux ans.

Le couteau comme outil

Dans son assortiment, quelques dagues et autres katanas mais il y a surtout des couteaux de cuisine de toutes les tailles. "Le couteau c’est surtout un outil, je ne suis pas très heureux de savoir qu’il peut servir à tuer. Ma spécialité c’est vraiment les couteaux de cuisine, détaille-t-il avec douceur. J’ai des amis cuisiniers avec qui nous avons développé toute une gamme de lames adaptées aux différentes découpes, que ce soient des légumes ou des viandes. C’est un marché très porteur."

L’artisan est spécialisé dans les lames en damas, un assemblage de plusieurs nuances d’acier soudées et pliés et étirées à la manière d’une pâte à millefeuille. La lame obtenue est patinée de motifs. Grâce aux salons, aux marchés d’artisans, à quelques boutiques (dont Millau art et savoir faire) et à son site web - www.vitch.fr, Ivan expédie ses créations uniques partout en France mais aussi à l’étranger.

"Il y a vraiment des amateurs de beaux outils de cuisine, ils exposent leurs trouvailles dans des vitrines. Mais personnellement, je préfère que mes couteaux servent. Qu’ils fassent partie de la vie quotidienne. Ce sont de beaux ustensiles qui sont faits pour servir. Si un couteau me revient un peu esquinté, c’est ma meilleure récompense ! " indique-t-il souriant.

Il faut à peu près une journée au coutelier pour produire une lame. Plié, étiré, replié et reétiré jusqu’à plus de mille cinq cents fois l’acier obtenu est d’une très haute qualité. "Une bonne lame adaptée à la cuisine il faut qu’elle soit très solide, pour le tranchant et à la fois souple, pour le confort de l’utilisateur mais aussi pour qu’elle ne se brise pas", explique Ivan.

Pour ce qui est des manches, le bois est ramassé sur les causses environnants. "Je fabrique aussi des fois des couteaux avec le bois que me rapportent mes clients. Une branche d’olivier de la grand-mère par exemple. Ça fait un bel objet personnalisé, avec une valeur affective et utile ", conclut le coutelier comblé.

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