Roquefort-sur-Soulzon. Gabriel Coulet à Roquefort, "fleurine" industrielle de l'Aveyron

  • Gérard Costes, affineurdepuis 38 ans, sonde un painde roquefort avec la préfète.
    Gérard Costes, affineurdepuis 38 ans, sonde un painde roquefort avec la préfète. Célian Guignard - ML
  • Gabriel Coulet, "fleurine" industrielle du département
    Gabriel Coulet, "fleurine" industrielle du département Célian Guignard - ML
  • Gabriel Coulet, "fleurine" industrielle du département
    Gabriel Coulet, "fleurine" industrielle du département Célian Guignard - ML
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Centre Presse

Grâce aux services de l’État, la PME a exposé son roquefort bio, à l’Élysée, en janvier dernier, lors de la Grande exposition du "Fabriqué en France".

"Pour une petite entreprise, comme la nôtre, c’était inespéré. Je dis souvent que nous sommes une PME de bientôt 150 ans." Jean-François Boyer, PDG de l’entreprise Gabriel Coulet, est un patron heureux. Il y a tout juste un mois, son roquefort bio a été exhibé à l’Élysée, lors de la Grande exposition du "Fabriqué en France". Une consécration qui a été possible grâce aux services de l’État. Ces derniers ont en effet soumis une liste de dix spécialités aveyronnaises à la présidence de la République, dont le célèbre fromage qui a finalement été retenu.

"Un formidable coup de projecteur"

C’est donc tout naturellement que Catherine Sarlandie de la Robertie, préfète de l’Aveyron, s’est rendue entre les murs de l’établissement roquefortais, mercredi 19 février, pour une visite de courtoisie. "Je voudrais vous féliciter, s’est exprimée l’ancienne universitaire. Pour la grande exposition, 1 750 produits ont été sélectionnés, partout en France. Cent vingt ont finalement été exposés. Seuls douze départements ont eu la chance d’en avoir deux, dont l’Aveyron (le second était une selle de cheval de la sellerie Mercier, à Saint-Léons, NDLR). Cela a été un formidable coup de projecteur sur le roquefort bio Gabriel Coulet mais également sur tout le village et les autres fabricants."

"De la haute couture"

Alors que les spécialités au lait cru, comme le roquefort, subissent de plus en plus d’attaques, la préfète a rappelé qu’elle "[a] été élevée au roquefort" : "Petite, mes parents m’en donnaient." Une anecdote que le PDG n’a pas manqué de relever : "Ça, il faudra que vous le répétiez. Bien sûr, il n’est pas question de donner 1 kg de roquefort aux enfants. Mais les habituer aux fromages au lait cru, c’est également préparer leur appareil digestif. Il y a trop de discours qui s’y opposent."

Après cet échange avec les responsables de l’entreprise, une visite des caves, des stocks, du conditionnement et des expéditions a été organisée.

Gabriel Coulet, avec ses homologues Carles, Vernières et Combes, "fait partie des quatre petits fabricants", face aux plus grosses écuries que sont Lactalis (Société des caves), Sanvencia Fromages & Dairy (Papillon) et Sodiaal (La Pastourelle) et qui représentent 83 % du marché. "Avec nos 10 %, nous sommes fiers d’être le plus gros des petits Aveyronnais, se félicite Jean-Pierre Laur, directeur et copropriétaire de l’entreprise avec son cousin Emmanuel Laur. Nous, ce que nous proposons, c’est du haut de gamme. C’est de la haute couture."

Jean-Pierre et Emmanuel Laur, les deux cousins propriétaires de Gabriel Coulet, communiquent aisément sur leurs résultats.

En 2019, le chiffre d’affaires de leur entreprise a été de 23,5 millions d’euros. En tout, 2 028 tonnes de fromage ont été fabriquées.

Le roquefort représente le plus gros volume, avec 1 568 tonnes. La version bio, qui a été exposée à l’Élysée, a pesé 78 tonnes, soit 5 % de la production de roquefort. En plus, 282 tonnes de fromage pour salade et 178 tonnes de pâtes pressées ont été confectionnées. Les établissements Gabriel Coulet emploient directement 104 personnes sur ses trois sites : Roquefort, qui accueille les caves ; Lauras, où est installé le siège et Sébazac où se situe la laiterie. "En plus, nous avons une centaine de producteurs, qui se trouvent au nord de Rodez, sur le causse Comtal, explique Jean-François Boyer, le PDG. Sans oublier les entreprises partenaires, comme Braley, qui sont en charge de la collecte du lait."

Toujours selon les chiffres officiels de l’entreprise, l’exportation représente 15 % des ventes. Les trois pays qui consomment le plus de roquefort Gabriel Coulet sont, dans l’ordre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. "Il y a cependant un gros écart entre l’Espagne et l’Italie, précise Jean-François Boyer. Cette dernière a en effet ses propres bleus."

D’autre part, Gabriel Coulet est un habitué des distinctions.

Son palmarès compte 16 médailles au concours général agricole : sept en or, cinq en argent et quatre en bronze.

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