A Paris, Laguiole et Thérondels ont mis les bouchées doubles

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  • Présidents, respectivement, de la coopérative de Thérondels et de celle de Laguiole, Raymond Cayzac et Gilbert Cestrières, les bras bien chargés et le sourire aux lèvres, entourent Yves Soulhol, directeur de l’Union fromagère Jeune Montagne.
    Présidents, respectivement, de la coopérative de Thérondels et de celle de Laguiole, Raymond Cayzac et Gilbert Cestrières, les bras bien chargés et le sourire aux lèvres, entourent Yves Soulhol, directeur de l’Union fromagère Jeune Montagne. Rui Dos Santos -
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Rui Dos Santos

Les deux coopératives nord-aveyronnaises ont frappé un très grand coup au concours général avec trois médailles autour du cou des présidents, Gilbert Cestrières et Raymond Cayzac : deux en or et une en bronze.

Six ans de vaches maigres ! Il faut, en effet, remonter à 2014 pour trouver trace d’une médaille, de bronze en l’occurrence, au concours général des fromages pour Laguiole ou Thérondels. Et carrément deux années de plus pour une breloque en or. Le tableau de chasse comptait uniquement une médaille (d’argent) au salon international de Tours et une autre (en bronze) à Espalion. Les deux ont été décrochées en 2019.

La plaisanterie avait semble-t-il assez duré et l’hémorragie a ainsi été stoppée à l’occasion de cette 57e édition du Salon international de l’agriculture, qui se poursuit jusqu’au dimanche 1er mars au Parc des exposi- tions, porte de Versailles, à Paris. Laguiole et Thérondels ont donc retrouvé leur rang dans le palmarès. Non pas avec une, ni deux, mais trois médailles : l’or pour Le thérondels et un laguiole grand Aubrac, le bronze pour un cantal entre-deux au lait cru. De quoi réjouir les 73 producteurs qui adhèrent à la coopérative de Laguiole et aux 17 de celle de Thérondels.

"C’est sûr mais pas seulement eux ", s’est empressé de réagir Yves Soulhol. Le directeur de l’Union fromagère Jeune Montagne, qui fédère les deux coopératives et qui emploie quelque 135 salariés, a voulu " tirer un coup de chapeau collectif à tous ceux qui mettent la main à la pâte, de l’éleveur à l’affineur". Et de conclure sur le sujet : "Tout le monde a son rôle et son mot à dire. Ces médailles sont la fierté de tous". Il en a profité pour rebondir et servir sur un plateau : "Nous avons fait le choix d’un fromage de qualité et un des fruits en est cette reconnaissance. Mais, ce n’est pas une finalité !". Le directeur de l’Union fromagère a poursuivi avec le même ton offensif : "Nous n’avons pas décroché de médaille durant de longues années mais cela ne voulait pas dire que le travail était mal fait ! En revanche, nous devons savourer ces récompenses car elles font du bien au moral". Elles ont d’ailleurs rapidement trouvé (bonne) place sur le superbe stand de Jeune Montagne au salon du fromage et des produits laitiers (organisé tous les deux ans et réservé aux professionnels), au 2e étage du hall 7. Mais aussi aux murs du restaurant et des deux points de vente du hall 3 (allée A, stand 190), destinés au grand public.

Cette cible est d’ailleurs dans le viseur de Yves Soulhol : "Oui, nous sommes reconnus mais il faut que nous soyons davantage diffusés. Auprès des jeunes, dans les grandes villes de l’Hexagone et à l’international ". Les trois médailles décrochées à Paris cette semaine devraient pouvoir être de précieux leviers.

Quatre chantiers pour les mois à venir

Si ces trois médailles vont donner du baume au cœur à l’ensemble des acteurs de la réussite de ces pépites au lait cru, si les bouchons de champagne (ou autre breuvage festif) vont sauter dans les prochains jours et à l’occasion de l’assemblée générale pour "une cérémonie simple mais plus officielle ", tout le monde sur ces terres du Carladez et de l’Aubrac vit certes à fond l’instant présent mais se tourne aussi volontiers vers l’avenir. Yves Soulhol est d’ailleurs en première ligne dès qu’il s’agit de dessiner et porter des projets, tout en plantant tout de suite le décor : "C’est un travail d’équipe ". Le directeur de l’Union fromagère Jeune Montagne met, tout d’abord, l’accent sur l’outil : "Des investissements sont ainsi prévus pour moderniser les ateliers et améliorer les conditions de travail ". Il se penche également sur la communication adaptée : "Mais, une communication adaptée. Il ne s’agit pas de communiquer juste parcequ’il faut le faire ". Il souhaite donc "une nouvelle version des sites internet des deux coopératives et une présence plus forte sur les réseaux sociaux". En attendant, le logo de Jeune Montagne a été retravaillé avec "un taureau moins rustique, plus fin, plus élégant ". Plus féminin peut-être ! Et, tout en lorgnant au-delà des frontières, avec "une volonté affirmée de développer l’export", Yves Soulhol révèle aussi que l’Organisme de défense et de gestion du laguiole a déposé "une demande d’IGP auprès de l’Inao pour protéger la tome fraîche de l’Aubrac, ingrédient de base de l’aligot". Il espère avoir des (bonnes) nouvelles "pour juin 2021 ".

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