Rodez. En Aveyron aussi, les religions se réinventent au quotidien

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    Le 31 mai à la collégiale de Villefranche-de-Rouergue. Repro CP -
  • Le père Daniel, vicaire général au travail pour rassurer les chrétiens. SO
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    Les prêtres s’adaptent aussi… Repro CP -
Publié le
Salima Ouirni

Réseaux sociaux, solidarité… les chrétiens et les musulmans s’adaptent pour garder le lien au sein de leur communauté, malgré la préconisation de la distanciation sociale.

Les églises comme les mosquées n’ont pas été épargnées par la crise sanitaire. Jamais le mot religion (de l’étymologie relier) n’a eu autant de sens.

Et c’est justement l’absence de ce lien que le diocèse tout comme la mosquée (lire par ailleurs) ont subi et ont dû gérer, comme ils ont pu. " Nous avons tout à inventer ", explique le père Daniel Boby. Les nouvelles technologies ont été d’un grand secours, tout comme le télétravail pour les prêtres, notamment. " Nous sommes restés durant deux mois et demi sans culte et dans le respect des normes. À Pâques, nous avons relayé la messe sur notre chaîne You Tube et un live Facebook qui a réuni 2 000 personnes. Nous avons mis en place un numéro vert pour accompagner les personnes isolées ou fragiles. Nous voulons rester en communion ", poursuit le prêtre.

C’est alors qu’est arrivé le déconfinement, "avec les impatients et les prudents".

Si le diocèse a eu du mal à mettre en place les recommandations sanitaires, car "aucune église ne ressemble à une autre", pour autant cela n’a pas gâché la joie des retrouvailles. Le diocèse a tout de même constaté que les plus âgés et les plus fragiles font encore le choix de rester chez eux, pour l’instant.

En revanche, à l’heure des bilans, l’état des lieux montre les nombreux reports des mariages, célébrés au printemps et en été habituellement. "J’ai un seul mariage en août. La majorité d’entre eux ont été reportés soit à l’automne, soit à l’an prochain", constate père Daniel.

Les pèlerinages ne sont pas annulés

Les baptêmes d’adultes prévus à Pâques ont également été reportés. "Ces catéchumènes qui se préparent depuis un à deux ans ont dû reporter la célébration avec une grande déception", souligne le religieux.

Mais plus endolories, sont les familles qui ont perdu des êtres chers, sans pouvoir les accompagner. "Nous allons prévoir un signe symbolique comme une messe pour tous les défunts du Covid ou décédés durant cette période du confinement. C’est une manière de tenir compte de cette douleur. Cet accompagnement spirituel et humain peut être prévu à la Toussaint ?", s’interroge le père Daniel Boby qui ajoute "c’est une situation inédite, on doit tout imaginer !".

L’église doit donc s’adapter pour ne pas perdre ce lien précieux avec ses paroissiens.

C’est pourquoi, et alors même que les normes sanitaires sont toujours en vigueur, les pèlerinages ne seront pas annulés. À Lourdes, 1 300 Aveyronnais ont répondu à l’appel, l’an dernier. À Camarès, 3 000 pèlerins se sont donné rendez-vous, à la paroisse de Saint-Meen. "Nous essayons de maintenir le lien dans tout ce qui est possible, tout comme nous avons entretenu la charité du frère, autrement dit la diaconie", rappelle le père Daniel.

Pour les messes, le diocèse attire l’attention des fidèles sur le nombre restreint pouvant fréquenter les lieux de culte. A la cathédrale de Rodez 380 personnes maximum peuvent assister à la messe, 97 personnes à l’église Saint-Joseph et 150 au Sacré-Cœur.

Les musulmans conservent le lien malgré tout

Si les chrétiens ont vécu les fêtes de Pâques de façon inédite, les musulmans ont vécu un mois de ramadan, sans rassemblement non plus.

Aujourd’hui encore, pour le rassemblement du vendredi, les normes contraignantes les obligent à se réinventer pour communier, malgré tout. "Les fidèles respectent toutes les consignes jusqu’à présent. Dès qu’il fait beau, la prière se déroule dehors ou sous le préau", explique Rachid El Hadrati, trésorier de l’association cultuelle. Les croyants doivent apporter leur propre tapis et masques. La mosquée peut fournir des masques aux personnes qui en sont dépourvues et bien sûr du gel hydroalcoolique. Les salles de prières sont désinfectées régulièrement et les fenêtres restent ouvertes autant que possible. Et alors que les fidèles doivent rester "collés" durant la prière pour ne pas rompre la chaîne de la Ouma (communauté), le coronavirus les "obligent d’observer plus d’un mètre entre chacun d’eux et un mètre entre chaque rangée", ajoute le trésorier. De plus les fidèles se voient relever leur température systématiquement à l’entrée. "Nous avons créé une page d’information FaceBook incitant les personnes fragiles, malades ou qui ont des symptômes, comme le nez qui coule, ou un début de toux à rester chez eux", souligne Rachid El Hadrati. La mosquée ne prévoit pas non plus de rassemblement spécifique lors des fêtes ou des grands temps spirituels. La préfecture s’est d’ailleurs félicitée récemment du comportement exemplaire durant le ramadan.

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