Uber Eats et Millau fêtent leurs noces de coton

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  • À Millau, 15 livreurs sont enregistrés sur la plateforme de livraison de repas.
    À Millau, 15 livreurs sont enregistrés sur la plateforme de livraison de repas.
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Maxime Cohen

Uber Eats veut se développer à Millau car tout n’est pas encore bien rodé.

Cela fait plus d’un an que les coursiers chargés de leur sac à dos glacière roulent dans les rues de Millau. Depuis le 24 juin très exactement. Uber Eats est plutôt fier de son activité dans la cité du gant au moment de souffler sa première bougie. "Nous avons un bon développement sur la ville", vante Guillain Borde.

La plateforme revendique aujourd’hui une quinzaine de livreurs inscrits dans le secteur et douze restaurants. Le nombre de coursiers avancé par le représentant est à nuancer. "Aujourd’hui, nous sommes quatre à livrer régulièrement, témoigne l’un d’entre eux, actif en Aveyron. Ils s’inscrivent, livrent un temps et se rendent compte de la réalité du travail." Selon la plateforme, chacun est payé en moyenne entre 5 € et 6 € par course. Cela est vrai dans les grandes villes de la taille de Montpellier, où les trajets sont plus longs. À Millau, les rémunérations tourneraient autour de 3 € par repas mené à bon port. "Nous sommes payés au kilomètre et les trajets sont petits ici. Ça nous arrive parfois de faire 200 m. "

Ce manque de coursiers actifs, restreint la progression de l’activité. Pourtant l’envie de développement est bien présente : "Nous avons déjà étendu nos horaires de livraison, de 11 h à 23 h en continu. Nous voulons passer de 9 h à 1 h du matin pour développer le port de petits-déjeuners et de livraison nocturne."

Si l’application est en effet active toute la journée, la mention "les coursiers sont actuellement très occupés" apparaît la plupart du temps, en dehors des heures de repas. "On ne reçoit pas assez de commandes pendant ces heures pour rester connectés à l’application", reconnaît l’un d’eux. D’autant plus que certains ont déjà une activité et livrent pour avoir un complément de revenu. "Ce sont des étudiants, des personnes entre deux emplois ou des travailleurs à temps partiel", précise le représentant. Pas de quoi en vivre pour autant.

Les commerçants locaux "jouent le jeu"

Guillain Borde appuie sur le travail avec un tissu de restaurateurs locaux, comme le Millenium Kebab, la Mie Câline ou encore Tacos avenue "qui fonctionnent très bien". "Ils jouent le jeu, quand on arrive les commandes sont prêtes. Ce n’est pas le cas par exemple à Mc Do, où on attend comme un client lambda et c’est parfois long", constate un coursier.

"On aurait tout intérêt et c’est ce qu’on est en train de faire, à diversifier l’offre de produits et de restaurants déjà inscrits sur la plateforme. Si des restaurants à Millau veulent devenir partenaire, nos portes sont grandes ouvertes." Cela demande tout de même un investissement de la part des patrons d’établissement. "Il faut d’abord payer environ 800 € pour recevoir la tablette et ajouter les 30 % qu’ils nous prennent par commande", ajoute un gérant millavois. Certains augmentent donc leurs prix en conséquence pour garder une marge suffisante. Les réalités du terrain, sont donc moins roses que les lunettes avec lesquelles les représentants de la multinationale regardent la situation millavoise.

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