Le monde du travail confiné peut s'aborder... par les oreilles

  • Chamboulé par le Covid-19, le monde du travail inspire les podcasts.
    Chamboulé par le Covid-19, le monde du travail inspire les podcasts. supersizer / iStock.com
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Relaxnews

(AFP) - "Journal du télétravail", "travail soigné", "Point de suspension(s)"... Chamboulé par le Covid-19, le monde du travail inspire les podcasts, média en vogue qui use souvent d'un ton un peu "décalé" pour aborder des thématiques complexes sans être rébarbatif.

Animé par une sociologue du travail, "Au turbin!" s'est notamment penché dernièrement sur l'hôpital public, à la lueur de la pandémie.

Chez Binge audio, l'un des pionniers du podcast "natif", conçu pour le web, "Social calling" propose des récits de jeunes qui racontent leur parcours et leur quête de sens, comme Constance, infirmière de 30 ans, "au front" face au Covid-19 et qui "ne décroche pas".

Le studio Louie Media a, lui, lancé en mars "Travail (en cours)" qui entend aborder "tous les bouleversements que traverse le monde du travail".

Traitant aussi bien des discriminations que de sujets plus légers comme l'amitié au travail, le programme a vite été réorienté vers des thématiques liées au confinement, explique à l'AFP Louise Hemmerlé, chargée de production.

Alors que la période favorise l'écoute de podcasts, ce qui a été observé pendant la première vague, dit-elle, "tout l'enjeu, c'est de ne pas être trop sec ou aride", avec ces épisodes d'une trentaine de minutes.

"On peut être technique et précis, mais il faut toujours avoir des témoignages qui ajoutent de la chair", dit-elle, soulignant que le podcast permet en outre un ton parfois "un peu plus léger".

In fine, la thématique "plaît beaucoup aux auditeurs" - plutôt jeunes -, note-t-elle: le podcast était classé 19e en septembre avec 74.000 écoutes en France, selon l'ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias).

En plein dans l'actualité, "JT: le journal du télétravail", a été lancé au lendemain du premier confinement par Management, le podcast offrant "une très forte réactivité" alors que le magazine est mensuel, selon son animateur, Lomig Guillo, rédacteur en chef.

Parmi la centaine d'épisodes diffusés, deux ont connu des "pics d'audience", dit-il à l'AFP: celui consacré au "bêtisier du télétravail" et un autre sur... "les cons en télétravail".

- "Un pas de côté" -
D'autres se sont aussi intéressés au télétravail du point de vue des managers comme "Y a plus qu'à!", tandis que "Vocation" entend aider les jeunes à trouver leur voie via des témoignages.

Les podcasts permettent aussi de découvrir des professions méconnues comme celle de "happiness manager" avec "Mon métier n'existe pas" du Point, ou de s'intéresser à ceux qui aiment leur métier (chocolatier, ébéniste, danseuse au Crazy Horse...) avec "Travail soigné".

Des émissions de radio comme "C'est mon boulot" sur France info ou "Mon métier ma passion" sur RTL peuvent également s'écouter en podcast, tandis que des sites de recrutement comme Cadremploi ou le réseau social professionnel Linkedin proposent également du contenu. Ce dernier, qui donne notamment la parole à des demandeurs d'emploi avec "le Profil de l'emploi", a par exemple évoqué les carrières bousculées par le virus.

Les acteurs plus institutionnels ont aussi saisi la vague, Pôle emploi ayant par exemple lancé "la minute info" pour accompagner les demandeurs d'emploi pendant le confinement.

Quant à l'Unédic, qui gère le régime d'assurance-chômage, il a lui aussi lancé en avril "Point de suspension(s)", en référence à la fois au chômage, période de suspension du contrat de travail, et au moment suspendu du confinement.

L'organisme paritaire, traditionnellement une "maison d'écrits", explique avoir voulu ainsi "faire un pas de côté" en privilégiant des "témoignages à chaud".

Sans générer de trafic "comme pourrait le faire un média", le podcast fait intervenir des pointures sur les évolutions du marché du travail: sociologues, politologues, économistes...

Même le régime de retraite Agirc-Arcco s'est adonné à l'exercice avec "Parcours", galerie de portraits où l'on peut entendre Apraham qui s'est "régalé" en travaillant jusqu'à 80 ans ou Jean-Marc réfléchir à son avenir après un licenciement dans la sous-traitance automobile.

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